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L'EmètAnalyse a été créée en 1989 par Bruno Dal Palu et Myriam Goffard Dal Palu afin de combler un manque existant dans le champs de la psychothérapie intégrative qui intégrait deux approches post-lacannienne, comme l'a souligné Élisabeth Roudinesco.

Il s'agit d'une psychothérapie intégrative du Sujet[Note 1] examinant les différents champs que sont la Relation d'aide, de Psychothérapie et de Coaching. Le livre "L'EmètAnalyse: une approche analytique et intégrative", écrit par Bruno et Myriam Dal Palu et paru en 2005, en précise de manière synthétique les axes et les contours.

L'EmètAnalyse peut avoir diverses applications et être donc utilisée par exemple dans la politique, le sport, etc...

Les origines de la méthode[modifier | modifier le code]

Etymologie du nom[modifier | modifier le code]

Emet signifie "solidité, cohérence et vérité" en hébreu, ainsi l'EmètAnalyse cherche à permettre à chacun de trouver "sa vérité" et non la vérité absolue qui n'existe pas. Ce terme avait d'ailleurs été cité auparavant par Jacques Lacan en indiquant l'impossibilité pour un humain de dire la vérité: "Emet, le terme hébreu, a, comme tout usage du terme vérité, origine juridique. De nos jours encore, le témoin est prié de dire la vérité, rien que la vérité, et qui plus est, toute, s'il peut -- comment, hélas, le pourrait-il?[1]"

Le vocable Analyse, écrit avec une majuscule, insiste sur les "champs d'appartenance théorique qu'elle intègre allant de la psychanalyse lacanienne à l'analyse systémique en passant par l'analyse transactionnelle et d'autres outils de psychothérapie brève[2]".

Ses origines[modifier | modifier le code]

L'EmètAnalyse a été élaborée en partie dans le but d'infirmer une formule de Jacques Lacan que l'on trouve dans son ouvrage "Télévision", paru en 1974, dans lequel il dit que "la psychothérapie a quelques effets mais ramène au pire[3]".

Le nom fut déposé par Bruno Dal Palu à l'INPI en 1993.

Les fondements de la méthode[modifier | modifier le code]

L'EmètAnalyse repose sur une théorie et une pratique encourageant l'individu, la personne à être Sujet.

Elle se veut conçue pour "tous ceux qui aspirent à une Vie fondée sur la liberté d'exprimer ses potentialités, d'être soi-même et [d'avoir] une qualité de la relation avec quelques autres[2]".

L'humain comme un être paradoxal et ternaire[modifier | modifier le code]

Comme toute méthode traitant de l'Etre Humain, celle-ci repose sur des bases anthropologiques qui les distinguent des autres; or, l'EmètAnalyse se fonde sur au moins deux concepts: la valence paradoxale et la structure ternaire du Sujet.

La valence paradoxale[modifier | modifier le code]

Contrairement à ceux qui avancent une dialectique à partir de l'universalité des contraires, L'EmètAnalyse se fonde sur celle du paradoxe.

Ainsi, il existe en toutes choses le principe de valence paradoxale qui se résume en ceci: "rien n'est bon ni mauvais en soi", tout dépend de l'usage qu'il en est fait[2]. La valence paradoxale repose donc sur "une structure paradoxale – c'est-à-dire inconcevable, parce qu'elle va à l'encontre de l'opinion communément admise, voire qui heurte le bon sens –, parce qu'elle contient à la fois le vrai et le faux, le tout et le rien, le visible et l'invisible[2]".

Par exemple: "une catastrophe peut faire avancer l'humanité []; [] l'amour [] peut être une occasion de souffrances voire même, de guerres ;[] la culpabilité peut avoir [] des effets structurants et inhibiteurs ;[] la souffrance est un signe du vivant que l'on cherche [] à éradiquer pour vivre mieux ;[] la mort si redoutée, fait ex-sister[Note 2] paradoxalement la vie[2]".

En se basant donc sur cette explication, l'EmètAnalyse voit l'être humain comme n'étant ni "bon" ni "mauvais", contrairement à la formulation de Jean-Jacques Rousseau ("L'Homme est naturellement bon[Note 3][4]") pour avancer que: "L'Homme est potentiellement bonifiable".

L'Homme paradoxalement ternaire[modifier | modifier le code]

Anneaux borroméens

L'EmètAnalyse repose sur une acceptation anthropologique considère l'être humain comme constitué de 3 instances: le corps (soma), l'âme (psyché) et l'esprit (pneuma). Elle se situe dans le prolongement de celle développée par Michel Fromaget: "Disons-le avec clarté, l'homme qui se perçoit comme ayant, ou étant, un corps et une âme est très différent de celui qui se perçoit comme un être à trois dimensions : corps – âme – esprit. Au vrai, ces deux hommes vivent de manière radicalement différente, leurs univers, dès que l'on dépasse le plan des apparences, n'ont que peu de points communs[5]"

L'EmètAnalyse y apporte une représentation de la structure du Sujet par le nouage borroméen de Lacan, pour souligner qu'aucune instance n'est plus importante qu'une autre, et que, si l'on en dénoue une, les autres se dénouent nécessairement en même temps.

Les trois concepts éthiques de l'EmètAnalyse[modifier | modifier le code]

Une conception paradoxale du Sujet[modifier | modifier le code]

Le Sujet représente l'être humain comme quelqu'un désirant être libre, mais qui se retrouve également lié à un autre. Le Sujet au sens de l'EmètAnalyse représente un individu en relation avec un autre sans en être aliéné[Note 4], tout en l'étant en partie malgré tout. Le Sujet est quelqu'un d'unique de par son nom, mais également de par son histoire et son vécu. Il est donc indéfinissable, et nous ne pouvons que le respecter.

Une incompréhension principielle[modifier | modifier le code]

L'EmètAnalyse énonce par ailleurs qu'une compréhension mutuelle entre les êtres humains est impossible, même s'il s'agit d'un "fantasme" qu'a l'Homme depuis toujours, et ainsi rejoint les idées de Lacan ainsi que celles de Freud.

Considérant ainsi:

  • que chaque mot, chaque parole est adressée à quelqu'un d'autre que le Sujet lui-même, mais qu'il peut également se retrouver et se découvrir dans sa propre parole; il faut comprendre ce qui n'est pas dit dans un discours afin d'aider le Sujet.
  • qu'il faut favoriser la parole équivoque, afin d'éviter toutes interprétations, qui doivent être elles-même "mi-dites[Note 5]" pour ne pas placer le Sujet au rang d'objet.
  • que la réalité est subjective et propre à chaque individu, et que le Réel n'existe pas. Il se crée donc un désir de vouloir comprendre l'autre, qui découle d'un manque dans la communication basée sur sa réalité.
  • que la relation du Sujet avec l'autre s'inscrit comme un dysfonctionnement fonctionnel qui est nécessaire dans son rapport au monde.
  • que "l'incompréhension est de structure[Note 6]" mais qu'il ne faut pas pour autant se résigner à cela, afin de favoriser la compréhension entre les individus Sujets ou non.

L'amour comme suppléance[modifier | modifier le code]

Pour faire dépasser cette incompréhension, l'EmètAnalyse insiste sur le fait que l'amour[Note 7] fait suppléance afin d'entendre l'autre, de le comprendre voire même de se comprendre soi-même.

Les trois concepts de l'EmètAnalyse[modifier | modifier le code]

"En-deçà" du principe du plaisir[modifier | modifier le code]

En contre point à de l'analyse de Freud[Note 8], l'EmètAnalyse introduit la notion de l'"en-deçà" du principe du plaisir pour penser ce qui est premier dans l'existence d'un Sujet.

Pour cela, l'EmètAnalyse se base sur la clinique du nourrisson et découvre que l'enfant, depuis le moment où il se trouve dans le ventre de la mère, tente de la rassurer en bougeant puis, plus tard, en pleurant, afin de lui montrer qu'il est bien vivant.

L'EmètAnalyse résume donc cet "en-deçà du plaisir" par le besoin de l'enfant de rassurer ses parents, dès le plus jeune âge, pour commence à se construire comme son objet avant de devenir Sujet.

La pulsion du Sujet[modifier | modifier le code]

Au sens de l'EmètAnalyse, cette pulsion du Sujet regroupe la pulsion de vie (pulsion créatrice) et la pulsion de mort (pulsion conservatrice), ces deux pulsions ayant été séparées auparavant par Freud. L'EmètAnalyse énonce le fait que ces deux pulsions ne se font pas opposition mais que, au contraire, elles existent l'une par rapport à l'autre pour aider l'individu à devenir Sujet.

La psychothérapie intégrative du Sujet[modifier | modifier le code]

L'EmètAnalyse met en apposition ici deux approches: la clinique du symptôme et la clinique symptômale (qui cherchent à éradiquer les symptômes du Sujet). Elle met également en évidence que le symptôme que le Sujet veut voir disparaître en accédant à la psychothérapie n'est pas uniquement encombrante ou mauvaise.

Afin de pouvoir traiter ces différents symptômes, l'EmètAnalyse utilise plusieurs outils venant de l'Analyse transactionnelle, l'Analyse systémique, la Programmation neuro-linguistique, ainsi que ceux de thérapies cognitives et comportementales. Elle définit ainsi la psychothérapie du Sujet comme étant un moyen de se protéger et de se réjouir de sa singularité.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Concept employé dans l'EmètAnalyse qui indique tout autant la relation de subordination que l'individu libre de parole
  2. Terme employé par Lacan pour signifier que cela existe en dehors de
  3. Formule citée par Rousseau en 1755, en dénonçant l'injustice de la société
  4. Qui est sous une emprise impérieuse
  5. Formulation citée par Lacan
  6. Formule citée par Lacan
  7. Ici, l'amour ne doit pas être pris au sens amoureux mais au sens d'être compris par l'autre
  8. Analyse présente dans son ouvrage "Essais de psychanalyse"

Références[modifier | modifier le code]

  1. "Le Séminaire" de J.Lacan
  2. a b c d et e "L'EmètAnalyse: une approche analytique et intégrative" de M. et B. Dal Palu Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « nom de la ref » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  3. "Télévision" de J. Lacan
  4. Thèse présentée dans l'ouvrage "Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes" de Jean-Jacques Rousseau
  5. "Corps, âme et esprit" de Michel Fromaget

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]