Utilisateur:Didier Chartier/Brouillon

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Albert Chartier est [Quoi ?].

Biographie[modifier | modifier le code]

Après une enfance passée à Blois et une vocation tôt déclarée (sa première œuvre, désignée comme telle par une inscription, est signée de 1913), l’apprentissage de Chartier débute par l’École nationale supérieure des arts décoratifs pour une courte période interrompue par sa mobilisation en 1916. A son retour à Paris, où il résidera toute sa vie, Chartier est admis à l’École nationale supérieure des beaux-arts. Les cours suivis (avec Belmondo et Leygue) dans l’atelier de Jules Coutan le prédisposent plus à se tourner vers les modèles de l’antiquité et les maîtres du XVIIIe siècle qu’à briser les règles, canons et traditions du passé et ses premières œuvres présentées au Salon des Artistes français en témoignent. La reconnaissance immédiate de son savoir-faire (prix Chenavard, médaille d’or au Salon des Arts Décoratifs de 1925) et un modeste succès critique lui assurent rapidement des commandes, essentiellement dans sa région d’origine. Chartier est en effet resté lié avec un groupe régionaliste bien implanté à Blois, l’Ecole de la Loire, animé par Hubert-Fillay, poète solognot dont il illustre certains albums. Il continue d’ailleurs tout au long de sa carrière à exposer peintures et sculptures lors des Salons de l’Ecole à Blois et le journal publié par le groupe, Le Jardin de la France, suit avec intérêt ses succès.

Sollicitée par l’Ecole de la Loire, la municipalité de Blois passe commande de l’un de ses premiers groupes sculptés, le Printemps, présenté sous forme de plâtre au Salon de 1925, et pour lequel il obtient le Prix Chenavard. La sculpture est destinée à orner le jardin de l’évêché. Acquise en 1932, elle est d’abord présentée dans l’ancien évêché devenu annexe du musée des Beaux-Arts, puis transférée au château et enfin exposée sur la terrasse du Foix. Deux esquisses sur papier de Chartier, conservées au château, montrent son projet, inabouti, de la présenter comme ornement de jardin public, cantonnant une pièce d’eau sur la terrasse du château.

Les deux œuvres conservées au château présentent la scène charmante d’une jeune nymphe qu’un satyre accroupi tente de séduire en jouant de la flûte de Pan. La scène, pour anecdotique qu’elle soit, est traitée sans afféterie et se caractérise par son amabilité décorative et son équilibre serein. Le sujet lui-même inscrit immédiatement l’œuvre dans la production de l’époque. Le nu féminin est alors le sujet de prédilection de la mouvance classique figurative moderne qui regroupe dans un même retour à l’antique les Académiques issus de l’Ecole des Beaux-Arts et les Indépendants qui se permettent une liberté d’expression nouvelle. Ce thème du nu féminin, omniprésent dans les expositions et Salons entre-deux guerres s’inscrit alors dans un désir général da retour à la simplicité. En réaction contre la figure allégorique didactique du XIXème siècle et contre le déchaînement des passions humaines décliné par Rodin, la figure féminine acquiert un sérénité nouvelle. Le Printemps trouve sa place dans les thèmes les plus fréquemment usités qui viennent glorifier une beauté intemporelle et le retour à l’ordre naturel (la Terre, l’Eté, Eve…). Chartier, pour fidèle qu’il fût aux enseignements de l’Académie, a toujours confessé une admiration particulière envers Landowski et surtout Bourdelle. Aussi peut-on lire à l’œuvre dans le Printemps, de facture globalement néoclassique, le sens de la synthèse du vieux maître, qui joue alors le rôle de principe unificateur dans la sculpture institutionnelle, de ce fait très homogène. Il suffit de comparer le groupe du musée avec celui qu’il présente quelques années plus tôt au Salon des Artistes français pour s’en convaincre. La première nymphe présente des canons très proches de la sculpture française du XVIIIème siècle, sa coiffure la rattache également à cette époque. L’esquisse du musée modifie son attitude et simplifie le décor végétal, remplacé par un arrière plan architecturé plus contemporain, substitut à la coiffure maniériste des macarons enroulés sur les tempes. Avec le groupe exposé sur la terrasse, l’environnement se simplifie encore, la coiffure travaillée devient mèches libres sur le côté du visage qui reçoit les modifications les plus évidentes : nez droit, sourcils biens arqués, sourire ambiguë à peine esquissé, cette beauté est plus grecque et plus imposante que la nymphette rougissante du premier groupe. Le corps plus dense, les attaches plus lourdes, la simplification du modelé vont dans le même sens du dépouillement de la forme ; le déhanchement moins marqué, les pieds posés à plat sur le sol renvoient à l’image qui prédomine alors d’un corps de femme intemporel et immobile. Cette simplification semble se poursuivre dans une dernière version, non datée, du Printemps où la chevelure de la nymphe se déploie librement sur ses épaules.

Chartier connaît dans les années 25-30 sa période la plus productive. Grâce à ses relations de l’Ecole de la Loire, il obtient de nombreuses commandes dans la région : le monument au Général Maunoury à Mer, le médaillon de Jeanne d’Arc au château de Blois et surtout de nombreux bustes où il fait montre de grandes qualités de portraitiste. Le château conserve deux de ses œuvres en bronze. Le buste de Paul-Boncour (Président du Conseil) exposé au Salon de 1933 est qualifié de théâtrale par la critique. A la différence de Belmondo ou Despiau, Chartier ne souscrit pas à la volonté de calme simplification dans ses portraits et y exploite une veine nettement plus expressionniste, très différente de ses œuvres monumentales. Le geste du modeleur est plus vif, servant ici l’expression inspirée de l’orateur. Il fait montre du même talent de portraitiste dans le beau buste de son ami Emile Brunet (architecte en chef des Monuments historiques) d’une facture cependant plus classique. Sa carrière de portraitiste se double d’une activité de sculpteur pour les Monuments Historiques. Très présent sur les grands chantiers de restauration de la région, il réalise pour le château de Blois la sculpture du grand escalier de l’aile Gaston d’Orléans par Alphonse Goubert et Paul Robert-Houdin. On le retrouve sur les chantiers de la cathédrale, de Saint-Vincent et surtout à Orléans où il travaille à la restauration de la cathédrale de 1941 à 1959. Parallèlement Chartier s’engage dans une autre carrière qui l’éloigne progressivement des commandes publiques : il devient sculpteur pour le musée Grévin et cette expérience le conduit à partir de 1935 à participer à la fondation de plusieurs musées historiques sur le continent américain et en particulier au Canada. Moins présent dans les Salons, Chartier poursuit cependant son travail en atelier et ce jusqu’à sa mort. Ses œuvres de la maturité, comme Le Goal, présenté au salon de 1977 et aujourd’hui visible au stade des Allées à Blois, montrent une distance certaine avec ses débuts académiques et le mènent sans jamais renier la tradition figurative à une simplification qui le rapproche encore de son modèle, Bourdelle