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L’antéchrist prêchant inspiré par le diable par Luca Signorelli (1450-1524), un peintre italien toscan de l'école florentine.

7mètre 1502


Introduction :[modifier | modifier le code]

Cette fresque située dans la Chapelle San Brizio de la cathédrale d’Orvieto en Italie représente le jugement dernier. On y voit la représentation du châtiment de la justice divine et une vision prémonitoire de la fin du monde. L’antéchrist est une figure commune à l’eschatologie chrétienne et islamique et recouvre des formes variables. C’est un imposteur maléfique qui tente de se substituer à Jésus-Christ. Le diable est celui qui divise ou désunit, il insuffle le mal dans le monde. C’est un ange déchu, une créature du monde qui se voulait l’égal de Dieu. Il est représenté avec des traits hideux et repoussants, ici il a le crâne chauve et des cornes et murmure à l’oreille de l’antéchrist. Luca Signorelli est un peintre italien élève de Piero Della Francesca, il se concentre sur l'anatomie et a tendance à la dramatisation. Cette fresque est dans la tradition de la peinture médiévale eschatologique. Fra Angelico débute en 1447 les travaux mais s’arrêtera rapidement car appelé à Rome pour décorer une chapelle. En 1599, Luca Signorelli prendra le relais.

Problématique : en quoi cette représentation de l’antéchrist reprend les principaux critères de l’iconographie religieuse ?[modifier | modifier le code]

Elaboration de l’œuvre.[modifier | modifier le code]

L’antéchrist a ici une posture d’orateur car il est surélevé par rapport aux autres personnages. Cette fresque comporte trois plans. Figure de diable, union du mal. Signorelli travaille ici une fresque murale où le trompe-l'oeil est utilisé. Les difficultés de la perspective sont ainsi maitrisées parfaitement. La fresque s'organise en registres superposés.

Description et analyse.[modifier | modifier le code]

Le peintre s’attache minutieusement aux détails à travers les plis des vêtements par exemple et recherche l’effet d’ensemble. Au premier plan on peut voir un groupe de personnes puis au fond il y a une scène qui peut s'apparenter à la chute du diable du paradis en haut à gauche; à droite on peut remarquer une scène d'attaque contre les intellectuels près d'un bâtiment de style antique. La scène de l'antéchrist montre le diable en train d'insuffler ses idées à un orateur, à ses pieds il y a des richesses. On peut interpréter cela comme ce qu'il aurait pu se passer si le diable et l'antéchrist avaient réussi à prêcher la mauvaise parole avec l'aide de la crédulité des hommes. Dans la peinture monumentale la fresque est généralement à l'ouest car la plupart des églises étaient orientées vers Rome usage de construire l'abside à l'ouest

Peinture murale et monumentale[modifier | modifier le code]

Alors que l'Italie ressent encore les atteintes de l'ébranlement religieux et politique causé par le dominicain Savonarole à Florence, Signorelli, dans ses fresques de la cathédrale d'Orvieto 1499-1503 accompagne son jugement d'images apocalyptiques. Jérôme Savonarole, (en italien Girolamo Savonarole), né à Ferrare, le 21 ou le 24 septembre 14521 et mort sur le bûcher à Florence, le 23 mai 1498, fut un frère dominicain, prédicateur et réformateur italien, qui institua et dirigea la dictature théocratique de Florence de 1494 à 1498. Il est connu pour ses réformes religieuses, ses prêches antihumanistes. Signorelli se sert à la fois du récit de l'Apocalypse et de la Divine comédie de Dante dans ces histoires de la fin du monde, le mal apparait sous la forme de christ lui-même. Depuis un piédestal, l'antéchrist s'adresse au peuple, plus loin sont illustrés ses miracles. Bientôt précipité du haut du ciel par un ange, il s'écrase à terre, comme l'a montré André Chastel, l'oeuvre de Signorelli, porte le souvenir des évènements qui se sont déroulés à Florence ; dernier livre du Nouveau testament appelé apocalypse (du grec apocalupsis, révélation) aurait été écrit par Jean à Patmos le récit riche et obscur évoque une série de visions prophétiques sur l'avènement final du règne de dieu.

La tradition chrétienne admet l'existence de Satan, être maléfique inférieur à Dieu. A l'origine le diable et ses anges font partie de l'assemblée céleste après avoir été déchus, ils deviennent des forces démoniaques porteuses d'obscurité. Satan est aussi parfois représenté comme un homme. Dans le jugement dernier de Signorelli, cathédrale d'Orvieto le diable est un être hybride au corps et au visage humain doté d'ailes de chauve-souris et de cornes. La représentation du diable à visage humain, changement important dans l'imagerie religieuse, opérée à la Renaissance renvoie sans doute à une conception intériorisée du démon. Le diabolique peut se trouver à l'intérieur de l'homme.

Conclusion :[modifier | modifier le code]

Le XIV siècle est le temps des cathédrales poussant le développement des activités artistiques. L’Italie était un grand foyer d’innovations artistiques. Les grands évêchés cherchaient à avoir la cathédrale la plus imposante, et faisaient appel aux plus grands artistes pour l’ornementation de leurs édifices. Les peintres osent alors entreprendre des décorations aux vastes dimensions. Signorelli démontre une maitrise de l’art de la fresque à travers un travail minutieux. Il s’attache au rendu des détails et permet aux fidèles de comprendre un évènement biblique dans sa complexité.

Bibliographie :[modifier | modifier le code]

  • Elisa de Halleux, Iconographie de la renaissance italienne, Flammarion, coll.«Tout l'art » 2004 (ISBN 2080113089) (ISBN 978-2702898413)
  • André Chastel, L'apocalypse en 1500 dans Mélanges Renaudet, p. 124-140, Droz, Genève, 1952