Utilisateur:CharlottesYB/Brouillon

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De la simple panne sexuelle à des troubles plus fréquents, l’altération de la capacité à avoir une érection n’est pas toujours simple à accepter ou à comprendre. Le terme médical pour définir ces problèmes d’érection est dysfonction érectile. La dysfonction érectile est évoquée quand un homme est dans l’impossibilité d’avoir ou de maintenir une érection suffisante pour avoir un rapport sexuel satisfaisant[1]. Les troubles de l’érection doivent persister au moins depuis 3 mois pour que le diagnostic de dysfonction érectile soit posé.

L’anatomie du pénis[modifier | modifier le code]

L’érection normale est un processus réflexe complexe qui impose de bien connaître l’anatomie du pénis. Le pénis est composé de 3 structures cylindriques capables de se gorger de sang pour créer et maintenir une érection. Les deux corps caverneux sont les piliers de l’érection : symétriques, ils sont situés à gauche et à droite sur le dessus du pénis. Ils ont pour rôle, lorsqu’ils sont gonflés, de rendre le sexe suffisamment rigide pour permettre la pénétration.

Le corps spongieux est situé sur le dessous du pénis, à la face ventrale des corps caverneux. Il compose le gland et se prolonge sur toute la longueur du pénis où il entoure et protège l’urètre par lequel s’évacue l’urine ou le sperme. Au cours de l’érection il se remplit également de sang mais reste souple pour maintenir l’urètre ouvert pour le passage du sperme.

La vascularisation pénienne est constituée d’artères qui permettent l’afflux sanguin lors de l’érection, et de veines en assurent le drainage. L’innervation du pénis est assurée par le nerf dorsal, qui va transmettre le signal de l’érection.

Le tissu érectile des corps caverneux a une organisation caractéristique souvent comparée à la structure d’une éponge, avec un ensemble de petits compartiments qui se contractent sur eux-mêmes pour empêcher le sang d’y pénétrer lorsque le pénis est au repos (état flaccide), ou qui se relâchent pour laisser le sang artériel affluer et les remplir lors de l’érection.

Le phénomène de l’érection[modifier | modifier le code]

Le cerveau transforme des perceptions sensorielles ou visuelles en excitation sexuelle et envoie le signal de l’érection[2] : le relâchement des cellules musculaires lisses entraîne la vasodilatation des artères, les tissus érectiles se remplissent de sang et le pénis augmente de volume[3] (phase de tumescence). Les veines chargées d’assurer le drainage sont comprimées, la pression augmente et le pénis se gorge de sang : il devient rigide[4] (phase de rigidité).

Après l’éjaculation l’afflux de sang artériel diminue pendant que se rétablit le retour veineux, le pénis diminue de volume (phase de détumescence) et reprend sa taille et son état au repos (flaccidité)[5]. 

Le phénomène d’érection nécessite que les transmissions nerveuses et le système vasculaire fonctionnent parfaitement, que les tissus érectiles soient normaux et opérationnels, et que le contexte hormonal et l’état psychologique soit favorables.

L’atteinte de l’un de ces facteurs, et a fortiori de plusieurs, peut conduire à une dysfonction érectile.

Les causes[6][modifier | modifier le code]

Les causes organiques :[modifier | modifier le code]

Les maladies cardio-vasculaires sont concernées au tout premier rang. Diabète, hypertension artérielle, hyperlipidémie, ou athérosclérose affectent la vasodilatation des vaisseaux, ce qui va altérer l’afflux sanguin et la fonction érectile au niveau du pénis.

Les maladies neurologiques (accidents vasculaires cérébraux, sclérose en plaques, maladie d’Alzheimer, mais aussi traumatisme du système nerveux…) ou des déséquilibres hormonaux (insuffisance en hormones mâles liée à un hypogonadisme, maladies thyroïdiennes…) provoquent eux aussi des dysfonctions érectiles.

Au niveau de la verge, certaines pathologies spécifiques sont également à l’origine de troubles de l’érection (maladie de Lapeyronie[7], avec fibrose des tissus érectiles).

De nombreux médicaments ont également un impact négatif connu sur la fonction érectile. On parle alors d’iatrogénie médicamenteuse. Le problème est fréquemment rencontré, notamment avec des thérapeutiques comme les antihypertenseurs, les antidépresseurs, les tranquillisants, les hypolipémiants, ou la chimiothérapie[8].

Il est à noter qu’un geste chirurgical au niveau pelvien (prostatectomie radicale) peut lui aussi avoir comme conséquences des troubles de l’érection[9].

Enfin une mauvaise hygiène de vie induit elle aussi des altérations de l’érection. Le risque de dysfonction érectile est beaucoup plus important chez un homme en surpoids ou obèse. La sédentarité, le tabagisme, l’alcoolisme ou la toxicomanie sont associés à l’impuissance.

Les causes psychiques :[modifier | modifier le code]

Chez beaucoup d’hommes, la fonction érectile peut être perturbée par le stress, un problème psychologique ou une réaction émotionnelle. Des troubles anxieux, une faible estime de soi, une relation affective perturbée, ou une dépression peuvent déclencher ou aggraver une dysfonction érectile.

Les traitements[10][modifier | modifier le code]

Les traitements par voie orale :[modifier | modifier le code]

Les médicaments à prendre par voie orale sont souvent prescrits. Proposant un mode de prise « à la demande » pour une utilisation ponctuelle, ou en continu pour un besoin plus quotidien, ils présentent des contre-indications et des précautions d’emploi qu’il est nécessaire de bien respecter. Les effets secondaires de ces médicaments sont liés à leur mode d’action, et le médecin choisit telle ou telle molécule en fonction de son patient.

Les traitements par voie locale :[modifier | modifier le code]

Le traitement local est destiné à induire une érection. L’une des modalités consiste à pratiquer une injection dans le pénis. Une autre passe par l’insertion dans l’urètre d’un applicateur libérant un petit bâtonnet contenant la substance active. Ces traitements nécessitent une phase d’apprentissage auprès d’un professionnel de santé, de façon à minimiser les risques de douleur ou de mauvaise administration. Aujourd’hui la même molécule peut être administrée par voie topique au moyen d’une goutte de crème déposée à l’extrémité du pénis.

L’utilisation d’une pompe à vide :[modifier | modifier le code]

L’utilisation d’une pompe à vide appelée vacuum peut être prescrite. Il s’agit d’un moyen mécanique utilisé juste avant un rapport sexuel, et qui va permettre au pénis de se remplir de sang. L’érection obtenue est maintenue grâce à la pose d’un anneau de constriction à la base du pénis, qui peut rester en place jusqu’à 30 minutes.

L’opération chirurgicale :[modifier | modifier le code]

En cas d’échec ou d’impossibilité des précédentes solutions, la mise en place chirurgicale d’implants péniens dans les corps caverneux reste une solution pour certains patients. Ces prothèses peuvent être semi-rigides ou gonflables.


  1. (en) Montorsi F, Adaikan G, Becher E, et al, « Udenafil for the treatment of erectile dysfunction », Therapeutics and Clinical Risk Management,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Giuliano F, Rampin O, Bernabé J, Jardin A, Benoit G, « Experimental approach to reflex erection in rats: modeling and functional neuroanatomy of the involved nerve pathways », Progres en Urologie : Journal de L'Association Francaise D'urologie et de la Societe Francaise D'urologie,‎ (lire en ligne)
  3. (en) Hauri D, Spycher M, Brühlmann W., « Erection and priapism: a new physiopathological concept. », SourceMEd,‎ , http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed?term=Hauri%20D,%20Spycher%20M,%20BruhlmanW.%20Erection%20and%20priapism%20:%20a%20new%20physiopathological%20concept.%20Urol%20Int%201983;38:138-45.[all]&cmd=correctspelling
  4. (en) Lavoisier P, Courtois F, Barres D, Blanchard M., « Correlation between intracavernous pressure and contraction of the ischiocavernosus muscle in man. », PubMed,‎ (lire en ligne)
  5. « L'éréction démasquée », sur Doctissimo
  6. Christian Gratzke MD, Javier Angulo PhD, Kanchan Chitaley PhD, Yu-tian Dai MD, PhD, Noel N. Kim PhD, Jaw-Seung Paick MD, PhD, Ulf Simonsen MD, PhD, Stefan Ückert PhD, Eric Wespes MD, PhD, Karl E. Andersson MD, PhD1, Tom F. Lue MD andChristian G. Stief MD, PhD, The Journal of Sexual Medicine,
  7. L. Ferrettia, A. Faix, S. Droupy, « La maladie de Lapeyronie », Science Direct,‎ (lire en ligne)
  8. (en) F. Giuliano, S. Droupy, « Sexual side effects of pharmacological treatments », Progrès en Urologie,‎ (lire en ligne)
  9. (en) « Systematic Review and Meta-analysis of Perioperative Outcomes and Complications After Robot-assisted Radical Prostatectomy », European Urology,‎ (lire en ligne)
  10. (en) « Medical/Conservative Treatment in ED, Priapism, and Peyronie's Disease », ISSM Standards Committee for Sexual Medicine,‎ (lire en ligne)