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D'après Pablo Picasso, costumes (du Manager français, du Manager américain), pour Parade, spectacle des Ballets russes, au théâtre du Châtelet, à Paris, le 18 mai 1917

Pablo Picasso et les Ballets russes de Serge de Diaghilev, collaborèrent dans plusieurs productions.

Les ballets[modifier | modifier le code]

Parade[modifier | modifier le code]

D'après Pablo Picasso, costumes (du Prestidigitateur chinois, du Cheval), pour Parade, spectacle des Ballets russes, au théâtre du Châtelet, à Paris, le 18 mai 1917
Erik Satie Parade
Erik Satie, Parade, ballet réaliste, réduction pour piano à quatre mains, 1917 (1re de couverture du Programme du ballet, au théâtre du Châtelet, à Paris, le 18 mai 1917)

En 1917, sur un poème de Jean Cocteau, Picasso créa les décors et les costumes dans l'esprit du mouvement, le cubisme (que l'artiste avait créé avec Georges Braque)[1] ; il fut également le créateur du rideau de scène de Parade[2]. Le spectacle, ballet en un acte, fut monté par les Ballets russes de Serge de Diaghilev. Outre Jean Cocteau et Pablo Picasso, Léonide Massine[3] créa la chorégraphie, Eric Satie la musique, Ernest Ansermet assura la direction d'orchestre. La première eut lieu le 18 mai 1917 au Théâtre du Châtelet, à Paris (France).

La Première Guerre mondiale avait poussé de nombreux artistes venus d'Europe et de Russie à se réfugier à Rome, les Ballets russes s'y étaient installés pour préparer leurs spectacles. Picasso partit s'y installer aussi, en février 1916, en voisin de Jean Cocteau (ce changement lui permit de se remettre de l'échec de sa liaison avec Fernande Olivier, puis de la mort de sa deuxième compagne, Eva Gouel). Dans les années 1910, Jean Cocteau avait déjà participé à la création d'un ballet par les Ballets russes de Serge de Diaghilev. En 1915, il proposa à Picasso de réaliser les décors d'un nouveau ballet, Parade. il présenta Picasso à Diaguilev[4]. En 1916, Satie composa la musique[5]. Au début de l'année 1917 eut lieu une réunion lieu avec Léonide Massine et Diaghilev. L'idée pour l'ensemble du spectacle s'inspirait autant des décors d'un petit théâtre de vaudeville, à Rome, que du Teatro dei Piccoli, théâtre de marionnettes, à Rome également ; une boîte en carton servit de base à la maquette du décor. Cocteau déclarait que Picasso l'étonnait chaque jour, que vivre près de lui était une leçon de noblesse et de travail acharné... qu'une figure mal dessinée était le résultat d'une série interminable de figures bien dessinées, qu'il effaçait, corrigeait, recouvrait, qui servaient de base à sa création, et que, en opposition avec toutes les écoles, il semblait mettre fin à son travail avec un croquis.

L'immense rideau de scène de Picasso (10,5 x 16,4 m., peinture à la colle sur toile) paraissait étonnamment figuratif (après sa période cubiste) : des forains étaient installés pour partager leur repas sur une scène de théâtre peinte aux lourds rideaux rouges, sur un fond de bosquets et de ruines, et regardaient avec curiosité une jument blanche et son poulain, une jument ailée sur le dos de laquelle se tenait une danseuse en tutu blanc, attrapant d'une main un petit singe agrippé à une échelle rayée de bleu, blanc et rouge, disparaissant dans les rideaux peints ; les couleurs délavées de la toile, la fraîcheur du sujet[6] contrastaient fortement avec la brutalité du ballet our celui-ci Picasso avait utilisé des couleurs vives, conscient de la séduction qu'elles exerçaient sur le public, certains de ses personnages étaient de véritables pièces montées, cubistes ; la chorégraphie était agitée, saccadée ; la musique était bruyante, dans un décor cubiste de cité américaine, avaient été ajoutés des bruits de grande ville, dont ceux de machines à écrire et de crécelles[7]. Guillaume Apollinaire utilisa pour la première fois le terme de « sur-réalisme » dans le Programme de Parade, pour décrire le rideau de scène et sa composition, cela trois ans avant que le surréalisme fût devenu un mouvement artistique à Paris[8].

Bien que les décors, les costumes et la musique aient été bien reçus par les critiques, le ballet dans son ensemble fut éreinté lors de la première, pour certains spectateurs conservateurs la musique, ce n'était qu'un bruit inadmissible, et le ballet une grande bêtise[9]. Il n'y eut que deux représentations de Parade. Quand le ballet fut repris en 1920, Serge de Diaghilev déclara pourtant : « Parade est ma meilleure bouteille de vin. Je n'aime pas l'ouvrir trop souvent »[10].

Aujourd'hui, les décors et les costumes de Picasso pour les Ballets Russes sont considérés comme des symboles de « l'art progressiste de l'époque » — en fait, ils sont devenus célèbres parce que de plus en plus appréciés au cours du siècle passé[11], [12]. Selon le biographe de Picasso, John Richardson, les adeptes du Cubisme de Picasso furent horrifiés par la trahison de leur maître qui avait dû les délaisser pour le chic élitiste des Ballets russes[13].

Le Tricorne[modifier | modifier le code]

Le Tricorne, 1919[14]. À Londres, Picasso créa les décors et les costumes du Tricorne, dont le titre espagnol original était El sombrero de tres picos (connu sous le titre anglais The Three-Cornered Hat). Le ballet était une commande de Diaghilev à Manuel de Falla, qui avait déjà composé une pantomime sur le sujet en 1917. À Léonide Massine fut confiée la chorégraphie (il fut aussi l'un des interprètes principaux du ballet, avec Tamara Karsavina et Léon Wojcikowski), à Ernest Ansermet la direction d'orchestre. Le Tricorne[15] fut créé le 22 juillet 1919, à l'Alhambra Theatre, à Londres (Grande-Bretagne).

La Boutique fantastique[modifier | modifier le code]

La Boutique fantastique (titre original du ballet : La Boutique fantasque), 1919[16]. Picasso, encore à Londres, ne fut pas le créateur des décors et des costumes, mais il dessina (à la plume sur du papier) quelques scènes du spectacle, qu'il dédicaça au chorégraphe[17] : « A Leonide Massine / Artiste que j'aime / son ami / Picasso / Londres 1919 ». Il s'agissait d'un ballet en un acte, sur une musique d'Ottorino Respighi arrangée et orchestrée d'après les Pièces pour piano, « Péchés de vieillesse », de Gioachino Rossini ; sa conception et sa chorégraphie étaient celles de Léonide Massine, les auteurs du livret Massine et André Derain, Derain le créateur des décors et costumes, avec Enrico Cecchetti (le boutiquier), Léonide Massine (le danseur de cancan), Lydia Lopokova (la danseuse de cancan) (...) ; Henri Defosse en était le chef d'orchestre. Le spectacle fut présenté le 5 juin 1919, à l'Alhambra Theatre, à Londres (Grande-Bretagne).

Pulcinella[modifier | modifier le code]

Pulcinella (titre complet : Pulcinella, ballet avec chant en un acte d'après Giambattista Pergolesi), 1920[18]. Picasso en créa les décors et les costumes, la chorégraphie fut celle de Léonide Massine, la musique de Giovanni Battista Pergolesi arrangée par Igor Stravinsky. Le spectacle fut présenté le 15 mai 1920, à l'Opéra de Paris (France).

Cuadro flamenco[modifier | modifier le code]

Cuadro flamenco, 1921[19]. Pour ce spectacle, une suite de danses andalouses sur des danses et musiques traditionnelles espagnoles, réalisé sans chorégraphe, interprété par des artistes de flamenco (dont Maria Dalbaicin était la principale interprète), Picasso créa également les décors et les costumes. Cuadro flamenco fut présenté le 17 mai 1921, au Théâtre de la Gaîté-Lyrique, à Paris (France).

Le Train bleu[modifier | modifier le code]

Le Train bleu, 1924[20]. Cette année-là fut celle de la dernière collaboration de Pablo Picasso avec les Ballets russes. Une de ses gouaches, Deux femmes courant sur la plage (La course), (1922)[21], fut choisie pour le rideau de scène ; l'agrandissement et son exécution furent confiés à Aleksandr Shervashidze, et Picasso le signa et le dédicaça à Serge de Diaghilev. Bronislava Nijinska, danseuse, chorégraphe et maîtresse de ballet des Ballets russes depuis 1921, s'inspira de cette œuvre[22] pour la conception et la chorégraphie du Train Bleu (elle dansa l'un des rôles masculins du ballet), sur la musique de Darius Milhaud, un livret de Jean Cocteau, dans les décors cubistes de Henri Laurens, avec les costumes de Coco Chanel, la direction d'orchestre étant assurée par André Messager. La première eut lieu le 20 juin 1924, au théâtre des Champs-Élysées, à Paris (France).

Picasso à Rome[modifier | modifier le code]

En 1917, à Rome, lors de la soirée d'ouverture de Parade, Picasso fit la connaissance d'Olga Khokhlova, danseuse des Ballets russes — pour lui elle quitta les Ballets russes ; ils se marièrent en 1918 (bien que séparés à la fin des années 20, ils restèrent mariés jusqu'à la mort d'Olga 1955)[23]. Picasso et Massine devinrent amis, ils s'intéressaient tous deux à des thèmes espagnols, aux femmes et à l'art moderne. Durant cette période, il se lia d'amitié avec Igor Stravinsky, mais, trouvant Diaghilev possessif, il ne devint pas l'un de ses proches. Il fut même rapporté qu'il ressentait « le besoin désespéré de retourner à la terre des êtres humains » lorsqu'il avait passé du temps avec Diaghilev. Ce dernier, quant à lui, évaluait l'œuvre de Picasso, ainsi que le rideau de scène du Train Bleu — exécuté par Alexander Schervashidze —, et il estimait ces Deux femmes courant sur la plage tellement impressionnantes qu'il en fit le logo des Ballets Russes[24].

Autres créations pour le théâtre et le ballet[modifier | modifier le code]

La Statue retrouvée[modifier | modifier le code]

Les créateurs de La Statue retrouvée (dans le sens des aiguilles d'une montre), Erik Satie, Pablo Picasso, Léonide Massine, Jean Cocteau

La Statue retrouvée (The Discovered Statue), 1923[25]. Ce fut au départ une courte composition pour orgue et trompette d'Erik Satie, une « pièce d'occasion » (composition écrite pour une occasion particulière), commandée par le comte Étienne de Beaumont, ami de Cocteau (mécène des ballets russes de Serge de Diaghilev, de Braque et de Picasso), connu du Tout-Paris pour ses fêtes extravagantes et ses bal masqués. Ce divertissement devait mettre en vedette l'équipe créatrice de Parade, le ballet-phare des Ballets russes de Serge Diaghilev de 1917 Erik Satie, Jean Cocteau, Pablo Picasso, Léonide Massine — ; Jean Cocteau en créa l'argument, Pablo Picasso les costumes, Léonide Massine la chorégraphie. Le spectacle fut présenté comme la grande finale de l'extravagant « Bal Louis XIV » dans l'hôtel particulier du comte de Beaumont, à Paris (France), le 30 mai 1923. L'événement attira Le Tout-Paris et fut couvert par la presse durant les mois de juillet et août 1923. Il ne reste de ce divertissement que la musique d'Erik Satie.

Mercure[modifier | modifier le code]

Mercure, 1924[26]. Sous-titré « Poses plastiques en trois tableaux », le travail de Picasso fut une charnière importante entre les périodes néoclassique et surréaliste de Picasso — le ballet fut d'ailleurs décrit comme un « ballet de peintre ». Mercure[27] était une création de Léonide Massine, sur une musique d'Erik Satie[28], commandé par les « Soirées de Paris » du comte Étienne de Baumont. La première représentation eut lieu le 15 juin 1924, au Théâtre de la Cigale, à Paris (France) . Elle se termina par un chahut provoqué par les Surréalistes (conduits par André Breton), qui essayèrent de couler le « music-hall » de Satie aux cris de « Longue vie à Picasso ! À bas Satie ! », et par les artistes du mouvement Dada et son fondateur, Tristan Tzara.

Le Rendez-vous[modifier | modifier le code]

Le Rendez-vous, 1945[29]. Picasso n'avait plus travaillé pour le théâtre ou le ballet depuis Mercure. Pour Le Rendez-vous de Roland Petit (créateur de la compagnie des Ballets des Champs-Élysées en 1945)[30], créé sur un argument de Jacques Prévert, mis en musique par Joseph Kosma, avec les costumes de Mayo et décors photographiques de Brassaï, Picasso proposa l'une de ses peintures, Bougeoir et masque (1943), pour le rideau de scène (lequel fut réalisé par la Maison Laverdet). La première représentation eut lieu le 15 juin 1945, au théâtre Sarah-Bernhardt, à Paris (France).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) John Richardson, A Life of Picasso: The Cubist Rebel, 1907-1916 Publisher Knopf, Reprint edition (October 16, 2007), (ISBN 978-0375711503)
  2. BnF, Bibliothèque nationale de France ; Spectacle Parade, ballet en un acte pour les Ballets russes ; Paris (France) : Théâtre du Châtelet - 18-05-1917 ; chorégraphie de Léonide Massine ; thème de Jean Cocteau ; musique d'Eric Satie ; décor et costumes de Pablo Picasso ; chef d'orchestre : Ernest Ansermet[1]
  3. BnF, Bibliothèque nationale de France, Leonide Massine (1895-1979) ; danseur et chorégraphe d'origine russe, naturalisé américain[2]
  4. Ballets Russes, The Art of Costume, National Gallery of Australia
  5. Erik Satie, Parade, réduction pour piano à quatre mains, éditeurs Rouart, Lerolle & Cie., 1re éd. 1917
  6. Elisabeth Couturier, « La Parade géante de Picasso », revue Paris Match, Culture, Art, 19 mai 2012
  7. « Parade / Une œuvre d'art totale », dossier Centre Pompidou-Metz (12 avril 2013)
  8. (en) Richard Friswell, « Diaghilev’s Ballets Russes, 1909–1929 », Washington’s National Gallery of Art, Artes Magazine (June 29, 2013)
  9. Vidéo : Cocteau, Satie, Picasso et le scandale de Parade, INA, Institut national de l'audiovisuel, France (1963)
  10. (en) John Richardson, A Life of Picasso: The Triumphant Years, 1917-1932, Publisher Knopf, Reprint edition (October 12, 2010), (ISBN 978-0375711510)
  11. (en) « Twenty Years that changed the world of art », Diaghilev's Ballets Russes, 1909-1929, scene design by Pablo Picasso for Le Tricorne, Harvard College Library
  12. Ballets Russes, The Art de Costume, National Gallery of Australia (2011)[3]
  13. (en) John Richardson, « Portraits of a Marriage », in Vanity Fair (December 2017)
  14. BnF, Bibliothèque nationale de France ; El sombrero de tres picos. G 53 ; Manuel de Falla (1876-1946) ; Livret de Gregorio Martínez Sierra (1881-1947) ; Ballet en 2 scènes - Argument de Martinez Sierra - 1re représentation (version concert, partielle) : Madrid, Théâtre Eslava, 17 juin 1919) - 1re représentation : Londres, Alhambra, 22 juillet 1919 - (1re représentation à l'Opéra de Paris : 23 janvier 1920)[4]
  15. Diaghilev's Ballets Russes, 1909-1929, Twenty Years that changed the world of art, scene design by Pablo Picasso for Le Tricorne, Harvard College Library
  16. BnF, Bibliothèque nationale de France, La boutique fantasque, ballet en un acte, Londres (Grande-Bretagne) : Alhambra - 05-06-1919 ; chorégraphie de Léonide Massine
  17. Scenes from the Ballet La boutique Fantastique, 1919 (plume sur papier), de Pablo Picasso (1881-1973), musée de l'Ermitage, St. Petersbourg, Russie, image n°BOO185527, Bridgeman Images
  18. BnF, Bibliothèque nationale de France ; Pulcinella, Ballet. W 46a (1920), musique pour ballet chanté en 1 acte de même titre - d'après des thèmes de G. B. Pergolèse - dates de composition : 1919-avril 1920, 1re représentation : Paris, Opéra, 15 mai 1920, par les Ballets russes, orchestre sous la direction d'Ernest Ansermet[5]
  19. BnF, Bibliothèque nationale de France ; Cuadro flamenco, Suite de danses andalouses, Paris (France) : Théâtre de la Gaîté-Lyrique - 17-05-1921[6]
  20. BnF, Bibliothèque nationale de France ; Le train bleu. Op. 84 ; ballet ; Darius Milhaud (1892-1974) ; Argument de Jean Cocteau (1889-1963) ; Ballet en un acte - Sur un argument de Jean Cocteau - Dédicace à Serge Diaghilev - 1re représentation : Paris, Théâtre des Champs-Élysées, le 20 juin 1924, Ballets russes, orchestre sous la direction d'André Messager[7]
  21. Two women running on the beach (The race), Deux femmes courant sur la plage, WikiArt, Visual art encyclopedia.
  22. (en) Susan Au and Selma Jeanne Cohen, Ballet and Modern Dance, Thames & Hudson Ltd, 2e édition révisée (2002), (ISBN 978-0500203521)
  23. (en) Roy Saper, « The Women of Pablo Picasso (1881-1972)[8] », Saper Galleries (2006)
  24. (en) John Richardson, A Life of Picasso: The Triumphant Years, 1917-1932, Publisher Knopf, Reprint edition (October 12, 2010), (ISBN 978-0375711510)
  25. BnF, Bibliothèque nationale de France, La statue retrouvée - Divertissement - Erik Satie (1866-1925) - Argument de Jean Cocteau - Date de composition : 1923 - 1re éd. : Paris : Salabert, 1995[9]
  26. BnF, Bibliothèque nationale de France, Mercure, « Poses plastiques en trois tableaux » - 15-06-1924[10]
  27. Raphaelle Doublier, Les aventures de Mercure, 1924: ballet sous forme de poses plastiques en 3 tableaux, édit. L'Harmattan, Référence: 9782343020235
  28. (en) (en) Robert Orledge, « Erik Satie's Ballet Mercure (1924): From Mount Etna to Montmartre », Journal of the Royal Musical Association, Vol. 123, No. 2 (1998), pp. 229-2491998[11]
  29. BnF, Bibliothèque nationale de France, Le rendez-vous, ballet de Roland Petit[12]
  30. Roland Petit, Site officiel, Biographie : les artistes qui travaillèrent avec lui

Liens externes[modifier | modifier le code]

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