Utilisateur:Breugelius/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Utilisateur:Breugelius/common.js

Brouillon[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Dispositions topographiques[modifier | modifier le code]

Pour comprendre l'implantation du palais, il importe de bien situer les confins et les remparts de la CitéJean Curtius érige son bâtiment.

Les Walles et ses portes[modifier | modifier le code]

Détail du Rempart des Walles et du Postiche de Lombardie vers 1418
Les Rempart de Saint-Léonard et de Lombardie[modifier | modifier le code]

Le site sur lequel, aux dernières années du XVIe siècle, le palais Curtius allait être édifié, se trouvait aux confins de la Cité, proche de la partie inférieure de l'enceinte nord. Les remparts s'amorçaient à même la Meuse à la porte Maghin, pour s'articuler aux portes de Saint-Léonard et de Vivegnis, avant de gravir les Coteaux de la Citadelle suivant une direction que d'ultimes vestiges jalonnent encore au XXIe siècle : les bases de la porte de Vivegnis et le mur des coteaux, au fond à droite de l'esplanade Saint-Léonard, et face à la rue Vivegnis. Ces remparts désignés par l'expression liégeoise Les Walles, s'allongeaient globalement au nord, de la porte Vivegnis à la porte Saint-Léonard, et de la porte Saint-Léonard à la Meuse, et composé des deux remparts, le Rempart et le bastion Saint-Léonard (rue Matthieu Laensberg au XXIe siècle) et, situé devant la rampe du pont Maghin, le Rempart de Lombardie jusqu'à la porte Maghin[1].

La Porte Saint Léonard[modifier | modifier le code]

La porte Saint Léonard, dessinée par Paul de Ryckel, commencée en 1541, et remplaçant le Postiche de Lombardie[2], n'est achevée qu'en 1555. Elle était précédée d'un pont qui permettait l'accès aux faubourgs. Le pont, primitivement en bois, fut reconstruit en pierre en 1704. Il disparut au XIXe siècle, à l'époque où on combla le fossé des Walles.

La Porte de Vivegnis[modifier | modifier le code]
Porte de Vivegnis et Bastion Saint-Léonard, J. Blaeu

Les fondations de la porte de Vivegnis sont encore visibles et stabilisées dans le prolongement de la rue du Potay. Détruite en 1468, elle est reconstruite par Jean de Hornes en 1486. Elle comprenait une tour qui s'érigeait du côté de la Meuse et, la voûte formant un passage, surmontée d'un local servant de logement tandis qu'un petit bâtiment joignait le rempart. Elle est démolie en grande partie en 1844, mais quelques vestiges, notamment la base de la voûte restèrent visibles jusqu'en 1956.

La Porte du Bayard[modifier | modifier le code]

Du nom probable d'une famille qui aurait vendu à la ville le terrain nécessaire à l'érection de l'ouvrage de défense, la porte Maghin se trouvait à la place actuelle de la culée du pont Saint-Léonard. Appelée aussi Porte à Meuse, ou Porte du Bayard[3]. Un pont-levis, jeté sur la prise d'eau du Fossé des Walles précédait le bâtiment, semblable à celui de la Porte Saint-Léonard. En 1662, lorsqu'on construisit le quai Saint-Léonard, prévoyant un surcroit de charroi, le premier pont-levis fut remplacé par un pont plus large. Reconstruite en 1750, elle fut démolie lors du comblement du fossé des Walles en 1806.

Le Bastion de Walles[modifier | modifier le code]

Face à la rue Saint-Léonard, un bastion armé de canons se situait dans l'envasement actuel du début de la rue Saint-Léonard et contrairement aux vues de Liège d'Aegide Marischal en 1618[4], de Julius Milheuser en 1627 et publiée par Johannes Blaeu à Amsterdam en 1649[5] de Mérian vers 1650[6], le bâti était oblique, permettant de dissimuler, au premier abord l'entrée de la ville à tout qui venait de l'extérieur.

Le Fossé de Walles[modifier | modifier le code]

En avant de cet ensemble défensif, de bastions, de murs et de portes, un bassin dit Fossé des Walles ou Fossé Saint-Léonard[7] servait de douves et de refuge pour les bateaux. Prenant ses eaux de la Meuse, il se situait perpendiculairement à celle-ci, de la Meuse au pied de la colline, jusqu'à la porte de Vivegnis, couvrant toute la place des Déportés et l'esplanade Saint-Léonard actuelle. Si son origine est difficile à déterminer, il protégeait les fortifications des Walles qui fermaient la ville à la rive gauche à son endroit le plus resserré. Sa capacité maximale aurait pu être de 80 barques[8], mais il faut considérer que le pont de la porte Saint-Léonard devait constituer un obstacle à l'accès du second bassin. Fort envasé et en mauvais état, l'administration française songea un moment à le remettre en service mais ce projet sera abandonné. Quand Liège devint hollandais, il était comblé[9].

La chaussée Saint-Léonard[modifier | modifier le code]

Face aux remparts de la Cité, s'étendait la plaine des terrains maraîchers du Nord, longée par la rue faubourg Vivegnis limite des inondations hautes et traversée par la chaussée Saint-Léonard, limite basse probable des inondations. Cette chaussée reliait la route de France de la porte Saint-Gilles à l'antique voie qui menait à l'Allemagne par Herstal et Visé. Toutefois il faut considérer qu'à l'époque c'est surtout la Meuse, aussi bien pour les voyageurs que pour les marchandises qui reçoit l'essentiel du trafic[10].

Le Rivage de Hongrée[modifier | modifier le code]

Le long de la Meuse, face aux palais, en amont comme en aval du Rempart de Lombardie et de la Porte Maghin, il n'y avait pas de quai aménagé, mais juste une simple berge et un chemin de halage[11].

Les Arvås des Aveugles et de la Syrène[modifier | modifier le code]

À la gauche du palais, de la rue Porte Saint-Léonard, - au XXIe siècle la fin de Féronstrée -, on accédait au rivage par deux rues dont une a gardé son étroitesse d'origine: la rue de la Syrène, qui deviendra la rue du Mont-de-Piété à la fin XVIIe siècle à la vente par le fils de Curtius, et la rue des Aveugles dont peu de bâtiments subsistent. Du côté de Féronstrée, ces deux ruelles débouchaient sur l'artère par deux arvås dont l'origine devait être fort ancienne[12]. Ils avaient pour fonction, une fois les grilles fermées à la tombée de la nuit de mettre, dans une certaine mesure, la Cité à l'abri d'un coup de main en provenance de la Meuse et d'empêcher, du côté de la Cité, toute tentative malveillante visant les propriétés riveraines.

Les origines du bâtiment[modifier | modifier le code]

Palais Curtius, vers 1627, état avant la modification de la façade. A droite, le rempart de Lombardie et la Porte du Bayard. Carte de J. Blaeu

Le palais Curtius se situe sur un territoire qui faisait partie du territoire claustral de la collégiale Saint-Barthélemy. Jean Curtius a acquis ces terres pour la somme de 3 000 florins. Les travaux se sont déroulés entre 1597 et 1605[13].

En 1615, Philippe de Hurges visite le palais et en fait un description très précieuse[14]. En 1616, Jean Curtius quitte son palais pour aller chercher fortune en Espagne[15], le laissant à son fils Pierre, qui l'entretient avec beaucoup de négligence[16]. En 1627, il le vend au mont-de-piété pour 29 000 florins et une rente annuelle de 636 florins[16]. C'est ce même mont-de-piété qui construit un étage au porche[17]. Le , Jean Curtius meurt en Espagne[15].

La façade est est profondément modifiée un peu avant le milieu du XVIIIe siècle, notamment au rez-de-chaussée où les larges baies d'origine sont remplacées par des « accès de service souterrains »[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de l'Etat à Liège, Registre des recès de la Cité, vol 1593-1595, f° 261 à 266, vide Dandoy Albert , 1958, Note Bibliographique p.15
  2. Lejeune Jean, Liège, De la Principauté à la Métropole, Anvers Mercator, 1967, p.119, note de l'ill. 34.
  3. Carte gravée de Julius Milheuser en 1627 et publiée par Johannes Blaeu à Amsterdam en 1649, n° 129 de la légende de la carte
  4. Lejeune J. 1967, carte annexée, Pictor Leodii Deliniavit A' 1618 Liège-Levck gravée par Gerradus Alzenbach
  5. Gravure sur cuivre (1627) de Julius Milheuser dans Joannes Blaeu, in Novum oc Magnum Theatrum Urbium Belgicae, Amsterdam, 1649. Liège, Archives de la Ville de Liège, Fonds Gobert, page 15.
  6. Dejardin Cpt., in Recherches sur les carte de la Principauté de Liège et sur les plans de la ville, Bulletin de l'lnstitut archéologique liégeois; tome IV, 1860
  7. Lejeune 1967, op; cit; p.119, ill. 34: Commentaire du détail de la Vierge au Chartreux de Van Eyck
  8. Thomassin L.-F. , Mémoire statistique du Département de l'Ourthe, Liège, Grandmont-Donders, 1879, p. 471-473.
  9. Dandoy Albert, Les origines du Palais Curtius, Le Vieux Liège, n° 120, pp. 205 sq. note 3, p. 14, 1958,
  10. Dandoy Albert, Les origines du Palais Curtius, 1958, p.3
  11. Dandoy Albert, 1958, op. cit. p.3
  12. Les arvås sont des constructions parfois habitées au-dessus des ruelles, il en subsiste plusieurs à Liège. vide Dandoy Albert, Le Palais Curtius, Le témoignage de Philippe de Hurges, Edition du Vieux Liège, 1959, et Jaspar P., Nos vielles maisons - La Maison Curtius. Liège, 1893
  13. Jans, R., Philippe J., Le Palais Curtius, Chronique archéologique du pays de Liège, no 60, Liège, 1969, p. 15.
  14. Michelant H. , Le Voyage de Philippe de Hurges à Liège et à Maestricht en 1615, Liège 1872, 347 pp. in Dandoy, A., Le palais Curtius : le témoignage de Philippe de Hurges, Liège, 1959, note 4, p.14
  15. a et b Van de Casteele, D., Jean Curtius, dans Bulletin de l’institut archéologie liégeois, t. XVIII, Liège, 1885, p. 416.
  16. a et b Jans, R., Philippe J., op. cit., 1969, p. 23.
  17. Jans R., Philippe J., op. cit., 1969, p. 25.
  18. Chevalier, A., Mora-Dieu, G., Laurent, G., L’hôtel dit « maison Curtius », quai de Maastricht no 13, dans Devesseleer, J., dir., Le patrimoine exceptionnel de Wallonie, Namur, 2004, p.350.