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Utilisateur:Asdefeu/Brouillon

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Blanche Cavelli[modifier | modifier le code]

De son vrai nom Eugénie Zélia Chevallier, Blanche Cavelli, née à Saint-Denis le 7 août 1875 et décédée à Paris (18e) le 29 septembre 1951, était artiste lyrique et comédienne. Elle a interprété des rôles dans des spectacles, opéras et pantomimes mais elle s'est surtout illustrée en France par le premier striptease complet le 3 mars 1894 dans "Le Coucher d'Yvette" au Concert Lisbonne, salle de spectacle aussi appelée le Divan Japonais au 75 rue des Martyrs.

Ses débuts[modifier | modifier le code]

Fille de Victor Adolphe Chevallier, manouvrier à Gretz en Seine-et-Marne puis employé du Chemin de Fer du Nord à Saint-Denis (93), et de Louisa Désirée Sédille, couturière, Eugénie Zélia Chevallier connait une enfance modeste avec son frère jumeau Victor Louis Antoine, qui reprendra le même métier que son père, et sa soeur Marie-Henriette, alias Berthe Cavelli de son futur nom de scène. Elle ne connaîtra pas l'aînée de la famille, Eugénie Malvina, décédée à l'âge de 3 ans[1]. A la fin du XIXe siècle, toute la famille se réunira pour vivre chez Blanche au 30 de la rue Simart à Paris dans le 18e.

Sans doute repérée pour ses qualités, Blanche joue dès l'âge de 15 ans au Casino de Paris en 1890 dans "Cocher au Casino!"[2], fantaisie-revue en 3 actes puis le 24 mars 1891, elle campe le personnage de Sosthène au Théâtre des Menus-Plaisirs dans l'Opéra-Bouffe "L'Oncle Célestin"[3] de Maurice Ordonneau et Kéroul. En octobre de la même année, au théâtre Bellecour à Lyon dans le vaudeville en un acte de Charles Mey et Georges Mentelé "Un Chien au Biberon" [4], elle interprète le rôle d'un gamin avec sa soeur Berthe Cavelli (Marie-Henriette) qui joue une soubrette. En décembre 1892, Blanche joue aux Fantaisies Parisiennes dans le vaudeville "Vert-Vert"[5] de Guillaume Livet et C. Aubert, repris de la comédie du même nom créée en 1842 au Palais-Royal par Virginie Déjazet et tirée de la pièce de J.B. Gresset Vert Vert ou le Voyage du Perroquet de Nevers (1734).

En 1893 Blanche fait officiellement partie des artistes permanents de la troupe du Théâtre des Nouveautés.[6]

"Le coucher d'Yvette"[modifier | modifier le code]

Le succès du premier strip-tease[modifier | modifier le code]

De mars à juin 1894, Blanche Cavelli s'illustre dans "Le Coucher d'Yvette" appelée aussi "Le Coucher de la mariée", pantomime lyrique en un acte de Francisque Verdellet accompagnée d'une musique d'Eugène Arnaud. Précédemment refusée par l'Eden-Théâtre, la pièce fait l'objet d'une répétition spéciale pour la censure[7]. Blanche Cavelli procède à l'effeuillage devant M. Bourdon qui donne son aval à condition de quelques remaniements. C'est donc le 3 mars 1894 qu'a lieu la 1ère représentation[8] de ce spectacle en soirée de gala puis en nocturne sur invitation[9][10] chez Maxime Lisbonne propriétaire du Concert Lisbonne alias le Divan Japonais. Blanche y reprend l'histoire d'Yvette qui se déshabille pour aller se coucher mais elle ose pour la première fois procéder au déshabillage complet, ce qui vaut salle comble pour de nombreuses représentations.[11] [12] [13] [14] [15]

Le dessous des dessous[modifier | modifier le code]

Le spectacle est repris en mai à l'Alcazar d'été aux Champs Elysées mais Blanche refuse de s'y produire, tout comme au Théâtre de l'Eldorado de Lyon.[16] En effet, fidèle à Maxime Lisbonne, elle refuse de suivre dans ces établissements M. Verdellet, auteur de la pièce "Le Coucher d'Yvette" et directeur du Casino de Lyon en 1888. M. Verdellet l'assigne alors en justice pour abus de confiance. Blanche lui rend les "dessous" dont l'étoffe était sa propriété mais garde la robe confectionnée par sa mère couturière Louisa Chevallier .[17] Le tribunal l'acquitte et elle reçoit des dommages et intérêts pour abus de citation directe. A l' occasion du procès chaque pièce de vêtement de la petite bourgeoise est évaluée.[18] [19]

A cette même période, le 16 juillet 1895, Blanche donne naissance rue Simart à Yvette (Blanche Germaine) Blavet qu'elle a conçue avec Joseph (Paul Emile) Blavet,[20] commissionnaire aux Halles et publiciste, fils de l'homme de lettres et secrétaire général de l'Opéra Emile (Raymond) Blavet.[21] Joseph reconnait en juin 1896 Yvette Blavet[22] mais n'épouse pas Blanche.

Réorientation de carrière[modifier | modifier le code]

A présent mère, Blanche reprend des rôles plus traditionnels. En 1898, elle joue dans "La fin de Lucie Pelegrin"[23] et "Paternité" au Théâtre du Champ de Foire.[24]

Un nouveau succès l'attend le 20 février 1899 au Théâtre de la Bodinière, où Blanche prend le rôle de Colombine auprès du mime Georges Wague qui interprète Pierrot dans la pantomime en un acte "Sommeil Blanc" de Xavier Privas,[25] [26] sur une musique de Louis Huvey.[27] C'est à cette occasion que Blanche fréquente le compositeur lithographe-artiste peintre. Celui-ci la prend sous son aile avec sa fille Yvette. (François) Louis Huvey épouse Blanche Cavelli le 16 mai 1905 à Paris (18e) et adoptera Yvette Blavet en 1954 juste avant de décéder. Profitant de la vie familiale, Blanche semble alors arrêter sa carrière lyrique, tout comme sa soeur Marie-Henriette (alias Berthe Cavelli) après son mariage avec le publiciste et négociant parisien d'origine juive Louis Cohn.[28] Xavier Privas évoque cette nouvelle vie dans sa chanson "Les Bébés" qu'il dédicace en 1906 à Blanche Huvey dans 'La Chanson Sentimentale'.[29]

Mais la carrière de la petite Yvette Huvey, elle, ne fait que commencer...Précoce, Yvette n'a que 11 ans en 1906 quand elle est mentionnée jeune pianiste-élève de Jane Franquin, fille du professeur du Conservatoire.[30] En 1933, elle obtient ses diplômes à l'Ecole Normale de Musique: Diplôme d'enseignement et Diplôme d'exécution au piano.[31]. Elle est élève de Cortot puis à 22 ans l'accompagnatrice de Georges Wague au Conservatoire de Musique et de Déclamation, poursuivant à sa manière la passion artistique de sa mère.

Blanche Cavelli meurt le 29/9/1951, à l'âge de 75 ans à son domicile rue Simart.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (1871-1874)
  2. Revue Le Gaulois du 13/12/1890 distribution dans la rubrique courrier des spectacles, page 3.
  3. Les Annales du Théâtre et de la Musique 1891, Edouard Noël et Edmond Stoullig, Paris 1892, page 341.
  4. Revues l’Écho de Lyon des 25 et 27/10/1891.
  5. Chronique Artistique 1892-1893 n°3 du 25/12/1892, page p98.
  6. Annuaire des Artistes et de l'Enseignement Dramatique et Musical de France 1893, page 175.
  7. Article "L'anniversaire du Nu au théâtre", revue Frou-Frou n°24 du 16/5/1923, page 375.
  8. Almanach des Spectacles 1894, page 80.
  9. Le Monde des Artistes du 22/7/1894, page 404.
  10. Revue Le Grelot du 18/3/1894, vue 49 sur Gallica
  11. Les Déshabillés au Théâtre, Georges Montorgueil, librairie Fleury, Paris, mai 185.
  12. Le Nu au Théâtre depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, G-J. Witkoski et L; Nass, Daragon, Paris 1909, pages 192 et 226
  13. Mes Mémoires, Janes Avril, Phoebus 2005, page 210.
  14. Le Banquet des Affamés, roman, Didier Daeninckx, Gallimard 2012.
  15. La Revue Biblio Iconographique n°31 du 15/5/1896
  16. Journal Le Passe-Temps du 9/2/1896.
  17. Le Gaulois du 1/2/1896
  18. Le Gaulois du 17/6/1894
  19. Le Temps du 1/2/1896.
  20. Archives de la Ville de Paris.
  21. (1838-1924) Egalement journaliste et chevalier de la légion d'honneur, né à Courmonterral dans l'Hérault et décédé à Paris.
  22. Acte de naissance d'Yvette Blavet, Archives de la Ville de Paris 18e.
  23. Le Gaulois du 31/1/1898.
  24. Le Gaulois du 19/2/1898 et Le Figaro du 19/2/1898
  25. Le Figaro du 20/2/1899 et Le Gaulois du 20/2/1899.
  26. La Chanson des Heures, Xavier Privas, page 207.
  27. (1868-1954)
  28. Après avoir donné naissance à des jumeaux le 2/6/1894, le couple se marie le 5/12/1894 et s'installe dans le 9e au 171 rue du Faubourg Poissonnière. Sur l'acte de mariage sont cités comme témoins courtier, consul de France à Santiago de Cuba, médecin, tailleur. Berthe Cavelli semble ne plus avoir à travailler.
  29. Xavier PRIVAS La Chanson sentimentale, Paris librairie Léon Vanier, éditeur A. Messein, 1906
  30. Revue L'Idée du 15/5/1906.
  31. Journal Le Ménestrel du 28/7/1933.