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SIAAP - Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne[modifier | modifier le code]

Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Forme Syndicat interdépartemental
Président Belaïde Bedreddine
Date de création 1970
Liens
Site web http://www.siaap.fr

Le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) est le service public qui dépollue chaque jour les eaux usées de près de 9 millions de Franciliens, ainsi que les eaux pluviales et industrielles, pour rendre à la Seine et à la Marne une eau propice au développement du milieu naturel.

Le SIAAP, avec ses 1700 agents, dépollue 7j/7, 24h/24, près de 2,5 millions de m³ d’eau, transportés par 440 km d’émissaires et traités par ses 6 usines d’épuration.

Histoire[modifier | modifier le code]

La naissance du SIAAP[modifier | modifier le code]

La gestion de l’assainissement a pendant longtemps été du ressort du département de la Seine. Elle était sous le contrôle de l’autorité préfectorale.

Des changements majeurs sont intervenus avec la réforme administrative de 1964 qui découpe les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise, puis en 1965, avec l’adoption du Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région de Paris (SDAURP) qui voit la création de nouvelles villes.

Ces changements ont abouti à la création, en 1970, du SIAAP, service public de l’assainissement francilien. Désormais, la gestion de l’assainissement est transférée à une collectivité locale.

Le développement du SIAAP[modifier | modifier le code]

Le SIAAP est né du rassemblement des services d’assainissement des départements de Paris (75), des Hauts-de-Seine (92), de la Seine-Saint-Denis (93) et du Val-de-Marne (94).

Outre ces 4 départements fondateurs, le Syndicat s’est ensuite renforcé par la prise en charge, via des conventions signées aves des Syndicats intercommunaux, du transport et du traitement des eaux usées de 180 communes appartenant aux départements limitrophes du Val-d’Oise (95), de l’Essonne (91), des Yvelines (78) et de la Seine-et-Marne (77).

Les usines du SIAAP[modifier | modifier le code]

Le SIAAP dispose de six usines d'épuration en région parisienne :

Les usines d'épuration des eaux usées du SIAAP
Nom de l'usine Localité Capacité ( m3/jour) Commentaires
Seine Aval Achères 1 800 000 Usine historique, la plus importante usine d'épuration d'Europe, 2e au niveau mondial après celle de Chicago.
Seine Centre Colombes 240 000 Créée en 1998
Seine Amont Valenton 600 000 Créée en 1987 ; extension à 600 000 m3/jour en 2006
Marne Aval Noisy-le-Grand 75 000 Créée au milieu des années 1970 ; Nouvelle usine Noisy 2 mise en service en 2009
Seine Grésillons Triel-sur-Seine 300 000 Créée en 2007
Seine Morée Le Blanc-Mesnil 50 000 Créée en 2014
(Source : SIAAP)

Activités[modifier | modifier le code]

Le transport des eaux usées[modifier | modifier le code]

À la sortie des égouts communaux et départementaux, le SIAAP prend le relais et transporte les eaux usées jusqu’à ses usines par son propre réseau de canalisations – appelées "émissaires" – constituant un réseau souterrain d’autoroutes de l’eau de 440 km.

Avec l’urbanisation, les sols sont devenus imperméables à l'eau de pluie. Les eaux s’engouffrent dans le réseau "unitaire" en agglomération. Le réseau collecte indistinctement les eaux de pluie et les eaux usées. Les volumes d’eau augmentent de façon considérable, avec le risque de saturation du réseau et de débordements chargés de pollutions multiples.

Pour limiter ce risque, le SIAAP s’est doté de 8 bassins de stockage et de 4 tunnels réservoirs, d’une capacité totale de près de 900 000 m3. Ces équipements recueillent les eaux durant les intempéries avant de les acheminer jusqu’aux usines pour les dépolluer après le retour de la météo à la normale.

Ce réseau est piloté 24h/24 par les agents du SIAAP via le modèle informatique MAGES qui synthétise en temps réel les informations sur les flux. En y agrégeant les prévisions de Météo-France, les agents anticipent via MAGES l’évolution de la situation afin de proposer des scénarios d’optimisation de la gestion du réseau en cas de crise.

La dépollution de l'eau[modifier | modifier le code]

Les missions de dépollution du SIAAP s’appliquent aux eaux usées domestiques, aux eaux usées industrielles et aux eaux pluviales.

Les eaux usées domestiques (cuisine, salle de bains et toilettes) constituent 85% des volumes traités par le SIAAP. Ces eaux contiennent 3 éléments qui font baisser la teneur du fleuve en oxygène et déséquilibrent la biodiversité :

  • le carbone (graisses, petits débris organiques et  matières fécales) ;
  • le phosphore (produits détergents tels que lessive, vaisselle et entretien de l’habitat) ;
  • l’azote provenant principalement des urines.

Les eaux usées industrielles représentent 5% des volumes traités par le SIAAP. Ces eaux industrielles contiennent selon les secteurs :

  • des produits toxiques (solvants, produits chimiques divers, métaux lourds et hydrocarbures) ;
  • des eaux chaudes (circuits de refroidissement de centrales thermiques).

Les conditions d’acceptabilité des eaux industrielles dans le réseau et les usines d’épuration sont définies par arrêtés issus de la concertation entre les communes, les départements et le SIAAP. Les établissements industriels à l’origine des rejets les plus importants sont incités à assurer le prétraitement de leurs eaux usées. Enfin, le traitement des eaux industrielles fait l’objet d’une redevance spécifique tenant compte de leur volume et de leur degré de pollution.

En ruisselant sur les toits et les chaussées, les eaux pluviales se chargent quant à elles en zinc, huiles de vidange, carburants, métaux lourds et déjections animales nécessitant de ce fait un traitement spécifique.

La valorisation des eaux usées[modifier | modifier le code]

La dépollution des eaux usées génère des résidus appelés "boues d'épuration", à hauteur de 400 g de boues par m3 d'eau traitée. Ces résidus sont constitués principalement d’éléments minéraux et organiques (phosphore, azote et carbone).

Dans une logique de développement durable, le SIAAP les transforme dans une dynamique d’économie circulaire et exploite leur valeur :

  • agronomique, sous forme d’engrais ;
  • énergétique, sous forme de combustible ;
  • matière, sous forme de remblai de construction.

Le SIAAP développe des filières de traitement adaptées au contexte de chaque usine :

  • À Seine aval, la technique de "digestion" produit une source d’énergie verte appelée "biogaz" fournissant 60% des besoins énergétiques de l’usine. Après l’étape de déshydratation, 60% des boues sont valorisées en amendement agricole. Depuis 2004, la filière d’épandage des matières fertilisantes recyclées de Seine aval est certifiée Qualicert ;
  • À Seine Grésillons et à Seine amont, après « séchage thermique », les boues sont transformées en granulés riches en oligo-éléments pour l’agriculture et en combustible pour une valorisation énergétique ;
  • À Seine centre, l’incinération des boues, avec récupération d’énergie, contribue au fonctionnement de l’usine.

Stratégie et innovation[modifier | modifier le code]

Le SIAAP est un acteur durablement engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les métiers de l’assainissement ont en effet intégré des normes et des enjeux environnementaux majeurs, en particulier dans des zones très fortement urbanisées, à l’image de l’agglomération parisienne. Le SIAAP développe ainsi sur ses usines des solutions innovantes à l’échelle des territoires.

Sur son site de Seine amont, à Valenton, le projet BioGNVal permet ainsi de transformer une partie des eaux usées d’Île-de-France en biométhane. À terme, la production de BioGNL permettra en effet aux véhicules urbains de circuler à l’aide d’un carburant non polluant. Les eaux usées de 100 000 habitants permettraient de produire suffisamment de BioGNL pour alimenter 20 bus ou 20 camions.

À Colombes, un puits de carbone a été installé afin de répondre à deux objectifs : la purification de l’air et la production d’une énergie verte en valorisant les rejets de CO2. Qu’il soit implanté en zone urbaine ou industrielle, le puits de carbone est d’ores et déjà en mesure d’absorber de 1 à 10 000 tonnes de CO2 et de participer concrètement à la transition énergétique.

À Seine aval, le biogaz issu de la digestion des boues couvre 60% des besoins énergétiques de l’usine.

Chiffres clés[modifier | modifier le code]

  • 1700 agents
  • 2,5 millions de m3 d’eau traitées chaque jour
  • 4 départements fondateurs
  • 33 conseillers départementaux
  • 9 millions d’usagers franciliens
  • 180 communes hors des départements fondateurs et 1800 km2 de territoire de collecte
  • 6 usines
  • 440 km de canalisations

Gouvernance[modifier | modifier le code]

Le SIAAP est administré par 33 conseillers départementaux désignés par les 4 départements le constituant : Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne

Reflet de l'ancrage territorial du SIAAP au service des Franciliens, le Conseil d'administration délibère sur les décisions engageant l'avenir du Syndicat. Lieu de débat démocratique, il a pour vocation de dégager un consensus sur les orientations stratégiques, au-delà de la diversité des territoires et des courants politiques représentés par les administrateurs. 

Le Conseil d'administration élit un bureau. Son président est l'exécutif du Syndicat et s'appuie sur une direction générale pour mettre en œuvre les orientations du Conseil d'administration.

Le  4 novembre 2015, Belaïde Bedreddine, adjoint au Maire de Montreuil (93) en charge de l'éducation, enfance et petite enfance et Vice-président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis (93) en charge de l'écologie urbaine, a été élu Président du SIAAP. Il succède à Maurice Ouzoulias, ancien Conseiller général au sein du Conseil départemental du Val-de-Marne (94).

Sous la responsabilité du président du SIAAP, la Direction générale met en œuvre les orientations stratégiques arrêtées par le Conseil d’administration. Au cœur du métier, l’exploitation des usines et du réseau est l’affaire des directions opérationnelles. Le contrôle, la coordination et le soutien des sites opérationnels relèvent des directions fonctionnelles.

International[modifier | modifier le code]

Coopérations décentralisées[modifier | modifier le code]

Plus de 900 millions de personnes à travers le monde sont, aujourd’hui encore, privées d’eau potable et 2,6 milliards d’individus d’un accès à un système d’assainissement de base. C’est la raison pour laquelle le SIAAP s’est engagé, depuis plusieurs années, aux côtés des populations concernées pour une amélioration durable de leurs conditions de vie.

Initiée il y a de nombreuses années, la politique de coopération décentralisée du SIAAP a été confortée par la loi Oudin-Santini de 2005, qui autorise les collectivités locales à consacrer 1% de leurs ressources à des actions de solidarité à l’international. De plus, la loi de juillet 2014 élargit la capacité des collectivités territoriales à agir à l’international.

L’engagement repose sur quatre grands principes :

  • Cibler les actions en fonction des compétences existantes ;
  • Être à l’écoute des populations pour apporter une réponse efficace et pérenne à des besoins précis ;
  • Donner la priorité aux échanges d’expériences et aux transferts de compétences ;
  • Favoriser l’implication de la population et des autorités locales dans les projets entrepris.

Le SIAAP intervient en Amérique, en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Europe, dans plus de 16 pays et sur plus de 24 projets : contribution logistique et matérielle, expertise technique, formation des personnels locaux, sensibilisation aux conditions d’hygiène.

Engagements du SIAAP à l'échelle internationale[modifier | modifier le code]

Le SIAAP s’est peu à peu imposé comme un acteur majeur à l’échelle internationale.

Il intervient lors d’événements importants en France et dans le monde, par exemple lors du Forum Mondial de l’Eau. Le SIAAP sera ainsi en charge du volet “URBAN” lors de l’édition 2018 à Brasilia .

Le SIAAP est également membre d’organismes internationaux comme le Conseil Mondial de l’Eau, le Global Water Operators Partnership Alliance (GWOPA), le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), le Partenariat Français pour l’Eau (PFE) ou encore l’Académie de l’eau. Il est aussi partenaire de l’Agence Française de Développement (AFD), de l’Association Internationale des Maires Francophones (AMIF), etc.

Références[modifier | modifier le code]

Publications institutionnelles

Liens externes[modifier | modifier le code]