Station d'épuration Seine Aval

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Station d'épuration Seine Aval
Vue aérienne de la station d'épuration réalisée en septembre 2012.
Installations
Type d'usine
Superficie
800 ha
Fonctionnement
Opérateur
Date d'ouverture
1940
Localisation
Situation
Coordonnées
Carte

La station d'épuration Seine Aval ou station d'épuration d'Achères est la plus grande station d'épuration francilienne. Elle est située dans les Yvelines et occupe les terrains de différentes communes : Achères, Maisons-Laffitte et Saint-Germain-en-Laye.

Elle est exploitée par le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP).

Cette usine qui traite les effluents d'une partie de l'agglomération parisienne, équivalant à environ 6 millions d'habitants, s'étend sur 800 hectares, couvrant un territoire autrefois inclus dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye[1]. C'est la plus importante station d'épuration d'Europe (deuxième au monde par le volume d'eau traité après celle de Chicago)[2]. La capacité de traitement est en moyenne tout temps de 1 500 000 mètres cubes par jour[3].

Une unité de clarifloculation, qui permet de traiter les phosphores par temps sec, et une unité de traitement de l'azote ont été créées respectivement en 2000 et 2007 pour améliorer la qualité des rejets de la station. L'unité de clarifloculation est détruite par un incendie le .

Créée en 1940, la station d’épuration Seine Aval est actuellement en pleine opération de modernisation[4]. L’objectif est de réhabiliter ses performances concernant le prétraitement et le traitement des eaux usées ainsi que la protection de l’environnement. La refonte de cette station comprend une épuration des eaux ainsi qu’une valorisation des boues, considérées comme néfastes pour l’environnement.

Histoire[modifier | modifier le code]

Mise en service en 1940, la première tranche a été suivie de quatre autres pour passer d'une capacité de retraitement de 200 000 mètres cubes par jour en 1940 à 2 100 000 mètres cubes par jour en 1978. Le projet d'une cinquième tranche a été abandonné en 1990 au profit d'autres sites :

Usage des boues d'épuration[modifier | modifier le code]

L'intégralité des boues générées par le traitement des eaux est recyclé dans l'agriculture en substitution d’engrais et d’amendements : soit par épandage direct, soit après compostage[3]. 13 départements de la région parisienne et de son pourtour font usage de ces boues, riches en matières organiques et phosphore, indispensables à la fertilisation des sols[3]. Les boues font l'objet d'analyses hebdomadaires vérifiant leur conformité à la réglementation[5] et de bilans annuels[6].

Critiques[modifier | modifier le code]

Un article paru dans Le Courrier picard (édition du ) soulève la question des boues d'épurations, qui sont épandues, entre autres, en Picardie. Ces boues seraient chargées de métaux lourds (plomb, mercure, chrome, cadmium), de polychlorobiphényles (PCB) et autres polluants. Elles sont épandues sur des parcelles réservées à la culture. Selon ce même article, en 2007 quelque 3 500 tonnes ont été épandues sur les champs de la Somme, 6 000 tonnes dans l'Oise, et plus de 13 500 tonnes dans l'Aisne.

Incendies accidentels[modifier | modifier le code]

  • 2018 : Un incendie, puis un accident chimique se succèdent en sur le site de Seine-Aval, à Achères, classé Seveso « seuil haut »[7],[8],[9].
  • 2019 : Le mercredi , un incendie[10] touchant le bâtiment de clarifloculation a contraint à interrompre le fonctionnement de l'usine dont les flux ont été redirigés vers les autres stations d'épurations du réseau francilien[11] et à la suite duquel, pendant plusieurs mois[12], ont été déversées dans la Seine des eaux usées et partiellement non-traitées, aboutissant ultérieurement à une interdiction des activités nautiques, de pêche et de baignade, motivée par la découverte de trois tonnes de poissons morts[13],[14]. Le bilan a ensuite été réévalué à au moins 7,5 tonnes de poissons et d'algues morts[15]. Cet incendie est le 3e depuis [16] et le 11e accident sur le site depuis le , selon l'association Robin des bois[17]. Le traitement médiatique de cet incendie majeur est jugé insuffisant par quelques médias[17],[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir à ce sujet la Carte de Cassini
  2. La vie des réseaux, « 777 M€ pour la station d’épuration d’Ile-de-France », sur laviedesreseaux.fr, La vie des réseaux, (consulté le ).
  3. a b et c « Seine Aval », sur seineavaldemain.siaap.fr (consulté le ).
  4. « Projet de refonte de l'usine Seine Aval | CNDP - Commission nationale du débat public »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur debatpublic.fr (consulté le ).
  5. Seine Aval, « Analyses hebdomadaires 2019 », sur bouesseineaval.siaap.fr (consulté le ).
  6. Seine Aval, « Bilan de campagne », sur bouesseineaval.siaap.fr (consulté le ).
  7. Marc Laimé, « Les eaux glacées du calcul égoïste », sur eauxglacees.com (consulté le ).
  8. Jérémy Denoyer, « Saint-Germain-en-Laye : une centaine de pompiers mobilisés sur le site à risques », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Joséphine Gruwé-Court, « Yvelines : l’origine de l’incident qui a provoqué un nuage toxique reste inconnue », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Ile-de-France : pollution dans la Seine après l’incendie de l’usine de traitement des eaux », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  11. « La principale station d'épuration d'Île-de-France à l'arrêt après un incendie », sur FIGARO (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  12. « Achères : la station d'épuration du syndicat interdépartemental d'assainissement mise à l'épreuve ».
  13. « Trois tonnes de poissons morts dans la Seine : sur les berges, c’est l’inquiétude », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  14. « Des tonnes de poissons morts dans la Seine après l’incendie d’une station d’épuration dans les Yvelines », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  15. "L'incendie de l'usine Seine Aval et ses conséquences", Magazine VAC (Vivre à Conflans), septembre 2019, page 19
  16. « Yvelines : important incendie dans une station d'épuration classée à risque », sur LExpress.fr, lexpress, (consulté le ).
  17. a et b « Omerta sur une catastrophe industrielle majeure aux portes de Paris », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  18. « "Seine aval", l'autre catastrophe écologique escamotée au 20h », sur Arrêt sur images (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]