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Le site préhistorique du Petit-Chasseur, découvert lors de travaux en juillet 1961 au nord-ouest de Sion dans le canton du Valais en Suisse, présente une succession d'occupations s'échelonnant du néolithique moyen jusqu'à l'époque romaine, soit l'une des séquences culturelles les plus complètes des Alpes[1]. Au début du troisième millénaire avant J.-C., une nécropole mégalithique est érigée et sera utilisée jusqu'au début de l'âge du bronze. Deux dolmens à soubassement triangulaire sont mis en valeur dans le quartier de St-Guérin et le mobilier extrait des fouilles, principalement des stèles anthropomorphes, conduiront à l'ouverture du Musée d'archéologie en 1976 à la Grange-à-l'Évêque[2].

Historique des fouilles[modifier | modifier le code]

En juillet 1961, lors de la pose d'une canalisation, des ouvriers découvrent deux cistes de grande dimension constituées de dalle gravées. Les travaux sont interrompus et le professeur Marc-Rodolphe Sauter, directeur du Département d'anthropologie de l'Université de Genève, qui fouille alors à Rarogne (Valais, Suisse), est appelé à venir constater les découvertes. Il situe dans un premier temps leurs origines au haut-moyen-âge, cependant la découverte de tessons de céramique décorés de motifs campaniformes retardent la datation de près de trois milliers d'années. Cinq chantiers se succèdent de 1962 à 2003 et révèlent des traces d'occupation du début du néolithique moyen à la fin de La Tène. Si la nécropole mégalithique, érigée aux environs de 3000 avant J.-C., marque l'apogée de l'utilisation du site, les archéologues ont également découvert la présence d'un hameau, voire d'un village, antérieur à la formation de celle-ci[3].

Le chantier du Petit-Chasseur I (PCI)[modifier | modifier le code]

Considéré comme le plus complexe des cinq chantiers du point de vue stratigraphique[4], le PCI s'étend durant onze années (1962 à 1973) et révèle onze des treize dolmens découverts jusqu'à aujourd'hui (MI à MXI).
Olivier-Jean Bocksberger (1925-1970), alors professeur de grec ancien au collège d'Aigle et préparant une thèse sur l'âge du bronze en Valais[5], est mandaté pour diriger le chantier avec l'assistance de l'archéologue Sébastien Favre. Il développe un protocole de fouille méticuleux liant étroitement la stratigraphie aux relevés de surface et propose une première interprétation de l'histoire de la nécropole[6]. Cette approche sera cependant critiquée pour son "manque de coordination entre l'approche stratigraphique et le dégagement des sols successifs"[7]. Si aucune trace du bronze final n'a été relevée, il résulte de ces fouilles la mise au jour de quelques foyers daté de La Tène ; quatre sépultures, quelques trous de poteaux et du mobilier du bronze ancien ; les dolmens et cistes M i à M XI et les stèles anthropomorphe durant le Campaniforme et le néolithique final valaisan ; des structures d'habitat du néolithique moyen et des foyers du début de cette dernière période[8]. En 1964, Parallèlement au PCI, à quelques centaines de mètre à l'est du chantier lors de la construction d'un immeuble, on découvre un alignement de menhirs encore dressés. Datés du néolithique moyen, soit antérieurs à la nécropole, ces vestiges sont replacés dans leur ordre d'origine dans le parc au sud du bâtiment scolaire de St-Guérin.
En 1970, O.-J. Bocksberger décède dans un accident de la route. Alors que le chantier doit être abandonnée suite à cet événement, Alain Gallay convainc M.-R. Sauter de poursuivre les fouilles du Petit-Chasseur.

Les stèles anthropomorphes[modifier | modifier le code]

La salle des stèles de la mégalithique préhistorique du Petit-Chasseur, ancien Musée d'archéologie de Sion

Les stèles découvertes sur le site du Petit-Chasseur qui "comptent parmi les chefs-d'oeuvres de l'art de l'époque"[9].

Le Dolmen M VI[modifier | modifier le code]

Découvert sur la partie occidental du PCI, le monument VI (M VI) est construit aux environ de 2800 avant J.-C. Il est composé d'une chambre formé d'un coffre de plusieurs dalles doté d'une entrée latérale et d'un soubassement de forme triangulaire qui devait atteindre 80 cm de hauteur selon les archéologues[10]. Pour ce dernier, les constructeurs avaient opté pour un marbre saccharoïde de la colline de Gravelone divergent du matériau choisi pour la chambre sépulcrale. Plus clair, le podium devait s'observer de loin.
Les chercheurs ont observé deux phases d'utilisation du Dolmen M VI :

  • De 2800 à 2500 environ : La première phase d'utilisation par des agriculteurs de la Culture du Rhône. Environ une nonantaine de corps ont été prélevé.
  • De 2500 à 2000 environ

Le chantier du Petit-Chasseur II (PCII)[modifier | modifier le code]

Le second secteur fouillé, à une cinquantaine de mètre au sud de la nécropole sur une parcelle à construire, est ouvert en 1968. Si l'horizon contemporain des dolmens ne présente aucune occupation, les sols ont cependant révélé des structures d'habitats et des cistes de type Chamblandes du néolithique moyen ainsi que quatre tombes du second âge du fer[11]. La fouille du chantier prend fin en 1972.

Le chantier du Petit-Chasseur III (PCIII)[modifier | modifier le code]

Ce troisième chantier s'ouvre en 1987, suite à la découverte de traces d'occupation lors de la construction d'un nouvel immeuble au numéro 76 de l'avenue du Petit-Chasseur. Cette fouille de sauvetage permet de mettre au jour des structure d'habitat et du mobilier du second âge du fer ; d'un reste d'un mur en pierres sèches à double parement du bronze final ; un habitat, du mobilier et trois tombes du bronze ancien ; les monuments M XII et la ciste M XIII respectivement du néolithique final valaisan et de la période Campaniforme et des structures d'habitation du néolithique moyen[12]. Le dolmen M XII est la plus ancienne sépulture de la nécropole. Si l'on connait la délimitation de la nécropole à l'ouest, il est probable qu'elle se prolonge à l'ouest du chantier PCIII jusqu'au croisement avec le chemin des Amandiers[13].

Le Dolmen M XII[modifier | modifier le code]

Antérieur à l'érection du dolmen M VI, le monument M XII semble avoir été partiellement enfoui au vu de la masse des pierres du soubassement[14]. Le mobilier découvert se rattache au début du néolithique final et le caveau contenait environ 90 individus, déposés sur le dos, les bras et les jambes légèrement repliés.

Histoire du site[modifier | modifier le code]

L'histoire du site est divisé en neuf phases.

Mise en valeur[modifier | modifier le code]

Relation avec la nécropole mégalithique de Saint-Martin de Corléans à Aoste[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. COLLECTIF, MARIETHOZ François, (dir.), Les saisons du Petit-Chasseur, Sion : éd. Sedunum Nostrum, n.14, 2009, p.7
  2. COLLECTIF, Vallesia : bulletin annuel de la Bibliothèque et des Archives cantonales du Valais, des Musées de Valère et de la Majorie = Jahrbuch der Walliser Kantonsbibliothek, des Staatsarchivs und der Museen von Valeria und Majoria, 1976, p.XXX
  3. BESSE Marie, MOTTET Manuel, « De la cabane au hameau, du hameau au village : l’habitat néolithique moyen du Petit-Chasseur à Sion » in ConstellaSion : hommage à Alain Gallay. Lausanne: Cahiers d'archéologie romande. 2003, p. 191
  4. BESSE Marie, MOTTET Manuel, « De la cabane au hameau, du hameau au village : l’habitat néolithique moyen du Petit-Chasseur à Sion » in ConstellaSion : hommage à Alain Gallay. Lausanne: Cahiers d'archéologie romande. 2003, p. 186
  5. http://www.archeo-gallay.ch/3_09Bocksberger.html
  6. GALLAY Alain, Autour du Petit-Chasseur, L’archéologie aux sources du Rhône, 1941-2011, Sion, éd. Errance et Musée d’histoire du Valais, 2011, p.73
  7. GALLAY Alain, Autour du Petit-Chasseur, L’archéologie aux sources du Rhône, 1941-2011, Sion, éd. Errance et Musée d’histoire du Valais, 2011, p.74
  8. BESSE Marie, MOTTET Manuel, « De la cabane au hameau, du hameau au village : l’habitat néolithique moyen du Petit-Chasseur à Sion » in ConstellaSion : hommage à Alain Gallay. Lausanne: Cahiers d'archéologie romande. 2003, p. 186
  9. Alain Gallay, Les sociétés mégalithiques. Pouvoir des hommes, mémoire des morts, Lausanne : éd. Presses polytechniques et universitaires romande, 2006, p.108
  10. Philippe Curdy, Sébastien Favre, "Promenade dans la Préhistoire sédunoise. Le quartier de Saint-Guérin" dans Sedunum Nostrum, bulletin n.59, 1995, p.27
  11. BESSE Marie, MOTTET Manuel, « De la cabane au hameau, du hameau au village : l’habitat néolithique moyen du Petit-Chasseur à Sion » in ConstellaSion : hommage à Alain Gallay. Lausanne: Cahiers d'archéologie romande. 2003, p. 187
  12. BESSE Marie, MOTTET Manuel, « De la cabane au hameau, du hameau au village : l’habitat néolithique moyen du Petit-Chasseur à Sion » in ConstellaSion : hommage à Alain Gallay. Lausanne: Cahiers d'archéologie romande. 2003, p. 186
  13. Philippe Curdy, Sébastien Favre, "Promenade dans la Préhistoire sédunoise. Le quartier de Saint-Guérin" dans Sedunum Nostrum, bulletin n.59, 1995, p.12
  14. Alain Gallay, Les sociétés mégalithiques. Pouvoir des hommes, mémoire des morts, Lausanne : éd. Presses polytechniques et universitaires romande, 2006, p.108