Tremble

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Populus tremula

Des trembles en lisière de bois

Le Tremble, Tremble d'Europe ou Peuplier tremble (Populus tremula) est une espèce d'arbres du genre Populus et de la famille des Salicaceae. Il est de taille moyenne à feuilles caduques. Seule variété de peuplier forestier, il est répandu dans l'ensemble de l'Eurasie.

Une espèce semblable portant aussi le nom de tremble vit en Amérique du Nord : le Peuplier faux-tremble (Populus tremuloides).

Étymologie[modifier | modifier le code]

Tremula (tremble) doit son nom au fait que ses feuilles s'agitent au moindre souffle de vent, le long pétiole aplati transversalement étant souple et flexible[1]. Ce nom est aussi utilisé au Québec pour désigner une espèce du même genre, le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides).

Malgré une étymologie populaire selon laquelle le latin Populus (peuplier) évoquerait le peuple parce que les places publiques romaines étaient ombragées de peupliers, le mot pŏpǔlus qui a donné en français « peuple », masculin avec un o court, n'est pas le même mot que le mot pōpǔlus qui a donné « peuplier », féminin, avec un o long. L'origine de ce dernier n'est pas connue.

Description[modifier | modifier le code]

Arbre au port étalé à croissance vigoureuse, de taille moyenne, de 20 à 30 m de haut. Écorce lisse, parsemée de lenticelles en losange, se crevassant avec l'âge. Le système racinaire est traçant.

Les feuilles sont petites, glabres, alternes, arrondies, crénelées, cordées et acuminées, à couleur variable (rouge bronze, puis vert foncé, enfin jaune en automne), à pétiole allongé et aplati, très souple. Ces feuilles peuvent réaliser la photosynthèse avec leurs deux faces.

Les fleurs sont groupées en chatons pendants mâles (gris argentés à rouges) et femelles (verts) sur des pieds séparés (espèce dioïque). La pollinisation se fait par le vent mais comme les autres peupliers, l'espèce se propage le plus souvent par les rejets poussant sur les racines qui peuvent être produits jusqu'à 40 m de l'arbre parent, formant ainsi de vastes colonies clonales.

On trouve des nectaires extrafloraux à la base des pétioles.

Le fruit est une capsule glabres avec des graines blanches et duveteuses.

Bois blanc crème, très homogène, de bonne résistance mécanique, de densité 0,45-0,50.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

  • Organes reproducteurs :
    • Type d'inflorescence : épi simple
    • Répartition des sexes : dioïque
    • Type de pollinisation : anémogame
    • Période de floraison : mars à avril
  • Graine :
  • Habitat et répartition :
    • Habitat type : bois caducifoliés médioeuropéens, planitiaires-collinéens, acidoclines
    • Aire de répartition : eurasiatique méridional

Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.

Biologie[modifier | modifier le code]

Floraison vers mars-avril (avant l'apparition des feuilles).

Arbre de croissance rapide, à longévité atteignant de 70 à 80 ans, avec un maximum de 120 ans[1]. Sa valeur écologique de Landolt est F323-433-p. C'est une essence forestière de pleine lumière, mais supportant un ombrage temporaire. Elle pousse sur des sols moyennement humides, frais et bien drainés[2]. Exigences trophiques : large amplitude trophique, moyennement acide à neutrocline (environnement au ph neutre). Elle se trouve disséminée dans les espaces libres : coupes, clairières, lisières des bois, ne formant pas de peuplements denses, mais des bouquets, car elle drageonne beaucoup. C'est une espèce pionnière lors du reboisement de terres brûlées[3].

Répartition[modifier | modifier le code]

Arbre de plaine dans la majeure partie de l'Europe, de l'Asie du Nord (Sibérie, Chine, Mongolie, Caucase) et de l'Afrique du Nord. Il vit entre les étages collinéen à subalpin en Suisse[2]. Présent en montagne jusqu'à 2150 m d'altitude (les plus hauts, nombreux, sont dans le Vallon de Maurin, sur la commune de Saint-Paul-sur-Ubaye dans le massif de Chambeyron)[4].

Ne pas confondre avec le tremble d'Amérique du Nord, voir Populus tremuloides.

Utilisations[modifier | modifier le code]

Le bois tendre et léger est utilisé pour :

  • la pâte à papier,
  • la menuiserie, panneaux de meubles, emballage,
  • le déroulage (fabrication d'allumettes),
  • certains toits d'église en Russie, car en vieillissant, le bois prend la couleur de l'argent,
  • le calage d'arbres de cimenterie.

L'écorce a des propriétés fébrifuges (propriétés médicinales). L’écorce interne ou xylème est utilisée dans une tisane pour traiter la fièvre, la toux et la douleur. Elle contient de la salicyline, qui se trouve également dans les saules et est l’ingrédient de base de l’aspirine[5].

C’est une plante mellifère intéressante principalement pour son apport en propolis très tôt dans la saison apicole[6].

Culture[modifier | modifier le code]

Blason de la ville d'Aspach : D'argent à trois trembles arrachés de sinople.

Dans les pays anglo-saxons la légende dit que le bois de la vraie croix est celui du peuplier tremble. C'est pour cela qu'il tremble tout le temps : c'est d'horreur car son bois a été utilisé pour tuer le Christ[7].

Maladies et ravageurs[modifier | modifier le code]

Affections des feuilles[modifier | modifier le code]

Harmandiola cavernosa, Harmandiola tremulae et Contarinia petioli provoquent des galles sur les feuilles.

Phytosanitaire[modifier | modifier le code]

Le tremble est vecteur de la rouille courbeuse du pin maritime. Il est donc déconseillé de cultiver ces deux espèces proches l'une de l'autre[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Pierrette Bauer-Bovet, Guide des arbres et arbustes d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 2-603-00452-2 et 978-2-603-00452-4, OCLC 729636509, lire en ligne)
  2. a et b Gerhart Wagner, Ernest Gfeller et Andreas Gygax, Flora Helvetica : flore illustrée de Suisse, P. Haupt, (ISBN 978-3-258-07206-7 et 3-258-07206-X, OCLC 717930974, lire en ligne)
  3. (en) Tor Myking, Fredrik Bøhler, Gunnar Austrheim et Erling J. Solberg, « Life history strategies of aspen (Populus tremula L.) and browsing effects: a literature review », Forestry: An International Journal of Forest Research, vol. 84, no 1,‎ , p. 61-71 (lire en ligne)
  4. D'une montagne couverte d'arbres de peuplier faux-tremble en pleine gloire d'automne. (Colorado, USA)
  5. Asma KHALLEFI, Évaluation pharmacologique de quelques analogues de l'acide salicylique (Mémoire de master Chimie Pharmaceutique), Université Mohamed Seddik Ben Yahia- Jijel, (lire en ligne), p. 20
  6. (en-US) « Les propriétés curatives du tremble », sur maitheird.com, (consulté le )
  7. John Cameron, Gaelic names of plants (Scottish and Irish) Collected and arranged in scientific order, with notes on their etymology, their uses, plant superstitions, etc., among the Celts, with copious Gaelic, English and scientific indices, Edinburgh Blackwood, (lire en ligne)
  8. « Forêts - Rouille courbeuse du pin », sur ephytia.inra.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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