Trésor de Fadhiline
Trésor de Fadhiline | |
Type | Monnaies |
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Période | IIIe siècle |
Culture | Rome antique |
Date de découverte | Avant mai 1965 |
Lieu de découverte | Fadhiline |
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Le trésor de Fadhiline est un important trésor romain datant du IIIe siècle et découvert à Fadhiline en Tunisie.
Histoire et redécouverte[modifier | modifier le code]
Histoire[modifier | modifier le code]
Le trésor a été découvert à 2,3 kilomètres à l'est de Téboulba et à 5 kilomètres au nord-est de Thapsus, non loin de Moknine[D 1].
L'ensemble a été thésaurisé sur une période assez courte, une quinzaine d'années entre les règnes de Gallien, Quintillus et Tetricus[D 2].
Le système monétaire romain est mis à plat à partir des émissions massives d'antoniniani sous le règne de Gordien III[1], et la thésaurisation des anciennes monnaies lourdes du système : l'aureus, le denier et le sesterce[D 3]. Le trésor est un témoin de la crise du troisième siècle ainsi que des conséquences de la naissance de l'empire des Gaules, repris en main à la fin des règnes d'Aurélien et de Probus[D 4]. La dépréciation monétaire génère des hausses de prix, une instabilité sociale et des révoltes[D 4].
Découverte[modifier | modifier le code]
Le trésor est découvert peu avant mai 1965, non loin de la mer, dans une ancienne carrière[D 1].
L'inventaire est fait en mai 1966 et poursuivi en mars 1976[D 5].
Description[modifier | modifier le code]
Description générale[modifier | modifier le code]
Le trésor est retrouvé dans une cruche de poterie commune.
Il est composé de 4 887 monnaies [D 6]. Trois autres monnaies, datées des règnes d'Hélène, de Constance II et de Gratien sont écartées par Pierre Salama[D 7]. 85 % de l'ensemble est constitué des seules monnaies de consécration datées du règne de Claude II le Gothique, qu'elles soient officielles ou des imitations. Les imitations concernent aussi les monnaies de Tetricus[D 2].
Après la mort de Claude II le Gothique, ses successeurs Quintillus et Aurélien, et jusque sous le règne de Probus, émettent dans l'atelier monétaire de Rome des monnaies destinées à rappeler son apothéose[D 3].
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Antoniniani (image d'illustration).
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Antoninien de Claude II le Gothique (image d'illustration).
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Antoninien de Quintillus (image d'illustration).
Composition du trésor[modifier | modifier le code]
Les monnaies concernent les règnes d'Élagabal et Tetricus[D 7].
Empereur | Nombre de monnaies[D 6] |
---|---|
Élagabal | 1 |
Volusien | 1 |
Gallien | 73 |
Salonine | 6 |
Victorin | 2 |
Tetricus Ier | 209 |
Tetricus II | 70 |
Claude II le Gothique | 4241 |
Quintillus | 3 |
Tacite (indéterminé) | 281 |
Interprétation[modifier | modifier le code]
Le trésor de Fadhiline est l'une des rares trouvailles de la fin du IIIe siècle publiées pour son secteur géographique[D 8].
Cette abondance relative de monnaies dédiées au Divo Claudio et frappées à Rome est constatée dans d'autres trésors monétaires découverts en Afrique du Nord[2]. Le trésor de Fadhiline témoigne du transfert des monnaies dévaluées frappées à la suite du décès de Claude II le Gothique vers l'Afrique du Nord[D 9], et de la dévaluation monétaire à laquelle l'Orient méditerranéen échappe mais non l'Afrique[D 4]. La reprise de nouvelles constructions sera le fait de la Tétrarchie[D 4].
Le trésor témoigne également de la reprise des relations commerciales entre la Gaule et l'Afrique à la fin du IIIe siècle et de la chute de l'empire gaulois[D 4]. Du fait de la quantité de monnaies disponibles en Afrique, la province n'a guère été, selon Salama, une destinataire de monnaies « des derniers empereurs illyriens », ce qui entraîne le peu de découvertes de monnaies de ces derniers dans la province[D 10].
Références[modifier | modifier le code]
- Georges Depeyrot, La monnaie romaine : 211 av. J.-C. - 476 apr. J.-C., Paris, Errance, , 212 p. (ISBN 2877723305), p. 140.
- Callu 1974, p. 526.
- Le trésor de Fadhiline (Tunisie). Antoniniani réguliers et irréguliers d'ateliers italiens et gaulois
- Salama 2007, p. 133.
- Salama 2007, p. 135.
- Salama 2007, p. 137.
- Salama 2007, p. 138.
- Salama 2007, p. 133-134.
- Salama 2007, p. 136.
- Salama 2007, p. 134.
- Salama 2007, p. 134-135.
- Salama 2007, p. 137-138.
- Salama 2007, p. 139.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Collectif, De Carthage à Kairouan, 2000 ans d'art et d'histoire en Tunisie, Paris, Association française d'action artistique, , 280 p. (ISBN 2865450155).
- Jean-Pierre Callu, « Remarques sur le trésor de Thamusida III : les Divo Claudio en Afrique du Nord », Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, vol. 86, no 1, , p. 523-547 (ISSN 0223-5102, lire en ligne, consulté le ).
- Hédi Slim, Ammar Mahjoubi, Khaled Belkhoja et Abdelmajid Ennabli, Histoire générale de la Tunisie, t. I : L'Antiquité, Tunis, Maisonneuve et Larose, , 460 p. (ISBN 2706816953).
- Hédi Slim et Mustapha Khanoussi, « Les grandes découvertes d'époque romaine », Dossiers d'archéologie, no 200, , p. 23-26 (ISSN 1141-7137).
- Pierre Salama, « Le trésor de Fadhiline (Tunisie). Antoniniani réguliers et irréguliers d'ateliers italiens et gaulois », Antiquités africaines, no 43, , p. 133-162 (ISSN 0066-4871, lire en ligne, consulté le ). .
Liens internes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Zaher Kammoun, « Les trésors monétaires trouvés en Tunisie », sur zaherkammoun.com, (consulté le ).
- Zakia Ben Hadj Naceur-Loum, « Le gros trésor de Divo Claudio d'El Jem (Tunisie) : quelle exploitation scientifique, historique et muséographique ? » [PDF], sur openstarts.units.it (consulté le ).