Trésor de Fadhiline

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Trésor de Fadhiline
Image illustrative de l’article Trésor de Fadhiline
Type Monnaies
Période IIIe siècle
Culture Rome antique
Date de découverte Avant mai 1965
Lieu de découverte Fadhiline

Le trésor de Fadhiline est un important trésor romain datant du IIIe siècle et découvert à Fadhiline en Tunisie.

Histoire et redécouverte[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Carte de l'empire romain vers 271.

Le trésor a été découvert à 2,3 kilomètres à l'est de Téboulba et à 5 kilomètres au nord-est de Thapsus, non loin de Moknine[D 1].

L'ensemble a été thésaurisé sur une période assez courte, une quinzaine d'années entre les règnes de Gallien, Quintillus et Tetricus[D 2].

Le système monétaire romain est mis à plat à partir des émissions massives d'antoniniani sous le règne de Gordien III[1], et la thésaurisation des anciennes monnaies lourdes du système : l'aureus, le denier et le sesterce[D 3]. Le trésor est un témoin de la crise du troisième siècle ainsi que des conséquences de la naissance de l'empire des Gaules, repris en main à la fin des règnes d'Aurélien et de Probus[D 4]. La dépréciation monétaire génère des hausses de prix, une instabilité sociale et des révoltes[D 4].

Découverte[modifier | modifier le code]

Le trésor est découvert peu avant mai 1965, non loin de la mer, dans une ancienne carrière[D 1].

L'inventaire est fait en mai 1966 et poursuivi en mars 1976[D 5].

Description[modifier | modifier le code]

Description générale[modifier | modifier le code]

Le trésor est retrouvé dans une cruche de poterie commune.

Il est composé de 4 887 monnaies [D 6]. Trois autres monnaies, datées des règnes d'Hélène, de Constance II et de Gratien sont écartées par Pierre Salama[D 7]. 85 % de l'ensemble est constitué des seules monnaies de consécration datées du règne de Claude II le Gothique, qu'elles soient officielles ou des imitations. Les imitations concernent aussi les monnaies de Tetricus[D 2].

Après la mort de Claude II le Gothique, ses successeurs Quintillus et Aurélien, et jusque sous le règne de Probus, émettent dans l'atelier monétaire de Rome des monnaies destinées à rappeler son apothéose[D 3].

Composition du trésor[modifier | modifier le code]

Les monnaies concernent les règnes d'Élagabal et Tetricus[D 7].

Empereur Nombre de monnaies[D 6]
Élagabal 1
Volusien 1
Gallien 73
Salonine 6
Victorin 2
Tetricus Ier 209
Tetricus II 70
Claude II le Gothique 4241
Quintillus 3
Tacite (indéterminé) 281

Interprétation[modifier | modifier le code]

Le trésor de Fadhiline est l'une des rares trouvailles de la fin du IIIe siècle publiées pour son secteur géographique[D 8].

Cette abondance relative de monnaies dédiées au Divo Claudio et frappées à Rome est constatée dans d'autres trésors monétaires découverts en Afrique du Nord[2]. Le trésor de Fadhiline témoigne du transfert des monnaies dévaluées frappées à la suite du décès de Claude II le Gothique vers l'Afrique du Nord[D 9], et de la dévaluation monétaire à laquelle l'Orient méditerranéen échappe mais non l'Afrique[D 4]. La reprise de nouvelles constructions sera le fait de la Tétrarchie[D 4].

Le trésor témoigne également de la reprise des relations commerciales entre la Gaule et l'Afrique à la fin du IIIe siècle et de la chute de l'empire gaulois[D 4]. Du fait de la quantité de monnaies disponibles en Afrique, la province n'a guère été, selon Salama, une destinataire de monnaies « des derniers empereurs illyriens », ce qui entraîne le peu de découvertes de monnaies de ces derniers dans la province[D 10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Georges Depeyrot, La monnaie romaine : 211 av. J.-C. - 476 apr. J.-C., Paris, Errance, , 212 p. (ISBN 2877723305), p. 140.
  2. Callu 1974, p. 526.
  • Le trésor de Fadhiline (Tunisie). Antoniniani réguliers et irréguliers d'ateliers italiens et gaulois
  1. a et b Salama 2007, p. 133.
  2. a et b Salama 2007, p. 135.
  3. a et b Salama 2007, p. 137.
  4. a b c d et e Salama 2007, p. 138.
  5. Salama 2007, p. 133-134.
  6. a et b Salama 2007, p. 136.
  7. a et b Salama 2007, p. 134.
  8. Salama 2007, p. 134-135.
  9. Salama 2007, p. 137-138.
  10. Salama 2007, p. 139.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]