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Techniques de l'estampe

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Les techniques d'impression existent depuis l'apparition de l'imprimerie sur tissu, au VIe siècle ; si les Japonais et les Chinois semblent avoir été les premiers à trouver des techniques pour reproduire des images, ce n'est qu'au XIVe siècle que des techniques de l'estampe en tant que telles apparaissent en Occident[1].

Généralement inspirées des techniques d'orfèvrerie, avec des procédés tels que le burin, qui ont été utilisés depuis le XIe siècle, et regroupés en deux familles — la taille d'épargne et la taille-douce —, auxquelles on ajoute parfois la gravure à plat, les techniques de gravure et d'impression ont sans cesse évolué au fil du temps, grâce à des artistes qui cherchaient les perfectionner ou à innover, de même que les supports (métal, bois, etc.)[1].

Frise générale d'application des techniques en Occident

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Voici les périodes significatives d'application des principales techniques de gravure et d'impression[1] :

Impression numériqueAquagravureSérigraphieMéthode HayterGravure au carborundumLinogravureHéliogravureChromolithographieGravure sur bois#La gravure sur bois de boutLithographieAquatinteManière de crayonManière noireMonotype (gravure)Eau-fortePointe sèchePointilléBurin (gravure)Gravure sur bois

Techniques de l'impression en relief

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Les techniques d'impression en relief sont les plus anciennes du fait que l'impression en relief est « le plus proche parent du dessin et de l'écriture » : en effet, le support d'impression est celui qui porte la couleur, tout comme le crayon et la plume[2]. Leur datation est imprécise ; les plus anciens documents européens connus datent du XIVe siècle : ces gravures sur bois sont cependant si bien exécutées que l'on suppose que la technique est plus ancienne encore[2].

Gravure sur bois

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Dans la xylographie, les artistes ont d'abord davantage une fonction d'artisan, qui champlève le dessin fait par un artiste (différent, au début) à même le bois. Cette gravure s'effectuant suivant le sens du fil de la fibre du bois (dans le sens de l'arbre), on l'appelle la gravure au bois de fil[3]. Le graveur est donc confronté à la difficulté de s'adapter aux irrégularités de la contexture de la planche, et le support peut être endommagé pendant la phase de gravure[3]. Le xylographe détoure le dessin avec un canif, avec une petite lame triangulaire taillée en biseau et fixée sur un manche cylindrique en bois. Il taille le bois en V pour créer le creux qui accueille l'encre. Pour ménager les zones blanches, le graveur utilise d'autres outils : la gouge, les fermoirs, les ciseaux et le butavant[4]. L'impression se fait au moyen d'une presse en bois, en fait un simple pressoir adapté. Différents modèles de presse typographique à bras en bois sont expérimentés jusqu'à ce que Charles Stanhope invente en 1795 une presse en fer qui porte son nom est deviendra le nouveau standard[5].

La gravure en bois de bout, qui consiste à graver des planches coupées de façon transverales — « en bois debout » —, n'est utilisée pour la première fois en Angleterre qu'en 1775, quinze ans après son invention en France par le cartier lyonnais Foy[6]. Les outils les plus utilisés sont les burins et les échoppes[7].

La gravure en camaïeu apparaît dès le XVIe siècle sur bois de fil avant de fonctionner également sur bois de bout. Elle consiste à imiter en ton sur ton les bas-reliefs taillés : elle diffère de la gravure sur bois classique par la couleur de l'encrage et par le petit nombre de planches nécessaires en plus de la matrice de base[8].

Pour réaliser des gravures en couleur, il faut graver une planche par couleur fondamentale, qu'il peut aussi superposer lors de l'impression pour en créer d'autres. Les trous faits dans le papier par les picots servent de repères pour que les différentes planches soient superposées correctement[9].

Techniques d'impression de la gravure sur bois

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  • Presse typographique : il y a trois sortes de presse typographiques :
    • Presse à platine, où le papier est pressé contre la forme imprimante plane par une surface métallique plane : la platine[10]
    • Machine en blanc, où un cylindre presse le papier sur la forme imprimante plane (ce sont celles qui ont le meilleur rendement)[10]
    • Rotative, où l'impression est effectuée cylindre contre cylindre, dont l'un est la forme imprimante et l'autre guide et presse le papier sans fin contre le premier (ce sont celles qui sont utilisées pour l'impression des journaux)[10]
  • Tirage au frotton : il est possible d'imprimer des matrices gravées en relief sans utiliser une presse, par simple frottage[11]

Linogravure

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Gravure au criblé

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Gravure en relief sur métal

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La linogravure et la gravure au criblé ne permettant pas des traits suffisamment fins, le métal remplace souvent le bois (par exemple, pour les initiales, les vignettes et les bordures des livres d'heures italiens et français de la fin du XVe siècle[12].

Gravure sur bois de bout

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Techniques de l'impression en creux

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Techniques de l'impression à plat

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Techniques de l'impression directe

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Techniques de l'impression ajourée

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Techniques de l'impression en couleur

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  • Estampe en couleur de Malo-Renault, méthode par repérage, pointe sèche (1910)
    La gravure mono-matrice, l'encrage des couleurs se fait directement par zones sur une seule plaque gravée (bois ou métal) en utilisant une poupée, un pochoir peut être utilisé pour délimiter les zones.
  • La gravure poly-matrice, utilisation plusieurs matrices (généralement 2 à 4 ) gravées en fonction des zones de couleurs prévues et les différentes plaques sont encrées de la couleur définie. Au tirage, le repérage précis est nécessaire pour la bonne superpositions sur le papier et donner le résultat, une estampe en couleur.
  • Le mixte des deux méthodes, pour limiter le nombre de matrice ( à 2 par exemple), l'encrage à la poupée peut être utilisé sur une partie d'une matrice.

Matériels de l'estampe

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Gouges, pointe sèches, stylets, rouleau encreur, poupées, roulettes, pince-étaux et une boite de pastels

Outils pour la gravure (début du XXe siècle) : gouges, stylets, rouleau encreur...

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Notes et références

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  1. a b et c « Techniques et histoire de la gravure »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur estampe.fr (consulté le ).
  2. a et b Brunner 1972, p. 40.
  3. a et b Bersier 1946, p. 23.
  4. Bersier 1946, p. 24-25.
  5. Bersier 1946, p. 27.
  6. Bersier 1946, p. 28.
  7. Bersier 1946, p. 29-30.
  8. Bersier 1946, p. 32.
  9. Bersier 1946, p. 27, 33-34.
  10. a b et c Brunner 1972, p. 47.
  11. Brunner 1972, p. 45.
  12. Brunner 1972, p. 50.

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Bibliographie

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  • André Béguin, Dictionnaire technique de l'estampe, Bruxelles, (1re éd. 1977), 346 p. (ISBN 978-2903319021).
  • Jean-Eugène Bersier, La gravure : les procédés, l'histoire, Paris, la Table ronde, , 279 p. (BNF 31805141).
  • (en + de + fr) Felix Brunner (trad. de l'anglais par Albert Flocon), A Handbook of Graphic Reproduction Processes : Handbuch der Druckgraphik : Manuel de la Gravure, Teufen AR (Suisse), Arthur Niggli Ltd., , 379 p. (ISBN 3-7212-0020-9)
  • Ann D'Arcy Hughes et Hebe Vernon-Morris (trad. de l'anglais par Claire Rascle), Le Grand Livre de la gravure : Techniques d'hier à aujourd'hui, Paris, Editions Pyramyd, , 415 p. (ISBN 978-2-35017-187-6).
  • Beth Grabowski, Bill Fick et Jean-Claude Gérodez (trad. de l'anglais par Jérôme Wicky), Manuel complet de gravure Broché, Paris, Eyrolles, , 240 p. (ISBN 978-2-212-12419-4).
  • (en) Antony Griffiths, Prints and Printmaking : An Introduction to the History and Techniques, Londres, British Museum Press for the Trustees of the British Museum, , 160 p. (ISBN 978-0-7141-2608-1).
  • Aleš Krejča (trad. du tchèque), Les Techniques de la gravure : guide des techniques et de l'histoire de la gravure d'art originale, Paris, Gründ, (ISBN 2-7000-2131-2, BNF 34746014).
  • Jörge de Sousa Noronha, L'estampe, de la gravure à l'impression, Fleurus, (ISBN 2 215 01635 3).

Liens externes

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