Sœurs de la charité de sainte Jeanne-Antide Thouret
Sœurs de la charité de sainte Jeanne-Antide Thouret | |
Devise : Dieu Seul | |
Ordre de droit pontifical | |
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Approbation diocésaine | par Claude Le Coz |
Approbation pontificale | par Pie VII |
Institut | congrégation religieuse |
Type | apostolique |
Spiritualité | vincentienne |
Règle | inspirée des Filles de la charité |
But | enseignement, aide aux pauvres, soins des malades. |
Structure et histoire | |
Fondation | Besançon |
Fondateur | Jeanne-Antide Thouret |
Abréviation | S.D.C. ou S.C.S.J.A. |
Patron | Vincent de Paul |
Site web | site officiel |
Liste des ordres religieux | |
Les Sœurs de la charité de sainte Jeanne-Antide Thouret (en latin : Sororum Caritatis a Sancta Ioanna Antida Thouret) forment une congrégation religieuse féminine enseignante et hospitalière de droit pontifical.
Histoire
[modifier | modifier le code]L'institut est fondé par Jeanne-Antide Thouret (1765-1826). Entrée en 1787 chez les Filles de la charité, elle doit les quitter à la suite de la Révolution française qui disperse les sœurs[1]. Elle ne renonce pas à sa vocation et ouvre une école pour les petites filles le à Besançon ; quatre aspirantes à la vie religieuse viennent bientôt lui offrir leur aide. Elles ouvrent ensuite d'autres œuvres comme des dispensaires, des pharmacies, des ouvroirs, la distribution de bouillons pour les pauvres et la visite des malades à domicile[2]. C'est pourquoi on les surnomme rapidement « sœurs du bouillon et des petites écoles »[3].
La fondatrice reste imprégnée de la pensée de saint Vincent de Paul qu'elle a connu lorsqu'elle était Fille de la charité et prend ce saint pour patron de sa congrégation et comme modèle pour les religieuses[4]. Le , Claude Le Coz, archevêque de Besançon approuve par écrit les constitutions avec permission de les imprimer[5].
Les Sœurs de la charité se propagent rapidement en France, en Suisse ; en 1810, Letizia Bonaparte demande d’envoyer des sœurs à Naples, ville gouvernée par son gendre Joachim Murat, roi de Naples depuis 1808. Jeanne-Antide répond positivement et part elle-même pour accompagner les six premières sœurs qui arrivent à Naples le . Elles s'installent dans le monastère Regina Cœli et prennent en charge le service des malades à l'hôpital des incurables et créent deux écoles près du monastère[6].
Profitant d'être proche de Rome, Jeanne-Antide envoie une supplique au pape le 12 septembre 1818 pour qu'il approuve la règle et les constitutions de sa congrégation[7]. Pie VII donne son approbation le mais ne reconnaît plus l'archevêque de Besançon comme supérieur général, comme cela était le cas auparavant, mais lui donne une simple autorité que possède tout ordinaire sur les instituts de droit pontifical de son diocèse[2].
Or depuis le 20 septembre 1817, l'archevêque de Besançon est Gabriel Cortois de Pressigny, gallican et ultra-royaliste. Il n'accepte pas la décision du pape et interdit à Jeanne-Antide de rentrer dans l'archidiocèse de Besançon sous peine de faire intervenir l'autorité civile[8]. Elle entreprend un voyage en France pour obtenir une réconciliation mais c'est un échec, une scission est faite entre les deux rameaux, italien et français, la congrégation française des Sœurs de la charité de Besançon et la congrégation napolitaine des Sœurs de la charité sous le patronage de saint Vincent de Paul[9].
Le , à la demande du pape Grégoire XVI, des sœurs viennent gérer un orphelinat proche de l’hôpital du Saint-Esprit de Rome puis en 1850, les sœurs se chargent des malades de cet hôpital. Un noviciat y est ouvert en 1851, il est transféré au pied de l’Aventin le 19 juillet 1862 ainsi que la maison-mère qui est toujours à cet emplacement[10].
Fusion
[modifier | modifier le code]Plusieurs congrégations ont fusionné avec les sœurs de la charité de sainte Jeanne-Antide Thouret :
- 1954 : Les Sœurs de la charité de Besançon et les Sœurs de la charité de Rome retrouvent l'unité et fusionnent[11].
- 1993 : Les Sœurs de Notre-Dame de Digne, congrégation elle-même issue d'une fusion de deux instituts en 1969[12]; absorbées en 1993[13]:
- Les Sœurs hospitalières de Saint-Martin de Digne fondées en 1852 par mère Saint-Vincent de Paul (Hortense Gelinski) d'une scission avec les Sœurs de Notre Dame de Grâce à Aix-en-Provence[14]. Le but de la congrégation était le soin des orphelins et l'enseignement.
- Les Sœurs de la Sainte-Enfance de Jésus et de Marie fondées le 29 septembre 1836 à Manosque par l'abbé Pascal avec l'aide de quatre Sœurs de l'Enfant-Jésus du Puy. En 1838, la communauté est transféré à Digne[15].
- 2004 : Les Hospitalières de Besançon, filles de Notre-Dame des sept-Douleurs fondée en 1667 à Besançon[16] :
- Les Hospitalières de Notre-Dame des Sept-Douleurs de Pontarlier avaient fusionné avec les Hospitalières de Besançon en 1967[17].
- 2014 : Les Sœurs de Sainte-Marthe de Périgueux fondée en 1643 par Antoinette et Jeanne Juilhard. Quatre instituts ont fusionné avec elles[12]:
- Les Filles de Sainte-Marthe d'Angoulême fondée en 1662 par Hélie Guillebauld pour soigner les malades. À la fin du XVIIe siècle, elles sont dans plusieurs hôpitaux de la ville d'Angoulême[18]. Fusion en 1969.
- Les Sœurs de Sainte-Marthe de Romans fondée en 1815 par mère Marie-Philippine (Hedwige du Vivier)[19]. Fusion en 1969.
- Les Sœurs de la doctrine chrétienne de Bordeaux fondée en 1815 par mère Marie-Thérèse Grenier et le père Guillaume Soupre. Fusion en 1971.
- Les Sœurs du Bon Pasteur de la Visitation de Caudéran fondée en 1828 par mère Marie de la Croix (Marie Sutton de Clonard) était une congrégation hospitalière et enseignante de droit diocésain pour l'assistance aux infirmes et aux vieillards. Absorbée en 1971[20].
- 2022 : Les Sœurs de la retraite chrétienne fusion le 27 novembre 2022[21].
Activités et diffusion
[modifier | modifier le code]Les Sœurs de la charité se dédient à l'éducation de la jeunesse, l'assistance aux malades, la visite aux prisonniers, maisons de retraite, foyers d'étudiants, maisons pour malades du sida[22].
Elles sont présentes[23]:
- Europe : Albanie, Espagne, France, Italie, Malte, Moldavie, Royaume-Uni, Roumanie, Suisse.
- Amérique : Argentine, Bolivie, Brésil, États-Unis, Paraguay.
- Afrique : Cameroun, Égypte, Éthiopie, République centrafricaine, Soudan, Soudan du Sud, Tchad.
- Asie : Vietnam, Inde, Indonésie, Laos, Liban, Pakistan, Syrie, Thaïlande.
En 2017, la congrégation comptait 2 065 sœurs dans 267 maisons[24].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Henry Calhiat, La mère Thouret, fondatrice des Sœurs de la Charité sous la protection de saint Vincent de Paul : histoire de sa vie et de ses œuvres, Imprimerie du Vatican, (lire en ligne), p. 36-37
- Notice biographique de la bienheureuse Mère Jeanne-Antide Thouret : fondatrice des Sœurs de la Charité de Besançon, Nimes, Gellion-Bandini, (lire en ligne), p. 29
- Geneviève Lecuir-Nemo, Anne-Marie Javouhey : fondatrice de la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Cluny, 1779-1851, Khartala, coll. « mémoire d'Églises », (ISBN 9782845862203), p. 32
- (it) Paola Arosio et Roberto Sani, Sulle orme di Vincenzo de' Paoli : Jeanne-Antide Thouret e le Suore della Carità dalla Francia rivoluzionaria alla Napoli della Restaurazione (1765-1826), Vita e Pensiero, (ISBN 9788834306536), p. 97
- Théodule Rey-Mermet, C.Ss.R, Nous avons entendu la voix des pauvres : Sainte Jeanne-Antide Thouret (1765-1826), Nouvelle Cité, (ISBN 9782853133340), p. 287
- La bienheureuse Mère Thouret : fondatrice de l'Institut des Sœurs de la Charité sous la protection de saint Vincent de Paul, Annecy, Imprimerie commerciale, (lire en ligne), p. 54
- Les Fondations nationales dans la Rome pontificale, Académie de France, (ISBN 9782728300266), p. 795
- Jean Prieur et Hyacinthe Vulliez, Saints et saintes de Savoie, La Fontaine de Siloë, (ISBN 9782842064655), p. 159-160
- Guy Mesnard, La vie consacrée en France : ses multiples visages, Éditions de Solesmes, (ISBN 9782852741980), p. 217
- « D’autres appels », sur https://www.suoredellacarita.org (consulté le )
- « Sœurs de la Charité de Besançon », sur data.bnf.fr (consulté le )
- Charles Molette, Guide des sources de l'histoire des congrégations féminines françaises de vie active, Éd. de Paris, , 477 p., p. 255-256 & 358-360
- « Sœurs de la Charité de sainte Jeanne-Antide Thouret », sur data.bnf.fr (consulté le )
- Bulletins des lois de l'empire français, XIe série, règne de Napoléon III, empereur des français, t. XXII, Paris, Imprimerie impériale, 2e semestre 1863, p. 790.
- Vie de la révérende mère Sainte-Thaïs : supérieure générale des sœurs de la Sainte-Enfance de Digne, Digne, Imprimerie Chaspoul & Ve Barbaroux, (lire en ligne), p. 58-59
- « Hospitalières de Besançon, filles de Notre-Dame des Sept-Douleurs », sur data.bnf.fr (consulté le ).
- « Hospitalières de Notre-Dame des Sept-Douleurs », sur data.bnf.fr (consulté le ).
- Pierre Dubourg-Noves, Histoire d'Angoulême et de ses alentours, Toulouse, Privat, coll. « Univers de la France et des pays francophones », , 319 p. (ISBN 978-2708982468)
- Henri-Claudius Toupin, Histoire de la vénérée mère Marie-Philippine Du Vivier, fondatrice de la congrégation de Sainte-Marthe, Bloud et Barral, (lire en ligne)
- « Sœurs du Bon-Pasteur de la Visitation (Bordeaux) », sur idref.fr (consulté le )
- « La célébration officielle de la fusion des sœurs de la Retraite Chrétienne avec notre Congrégation », sur https://www.suoredellacarita.org (consulté le )
- « Europe Italie », sur www.suoredellacarita.org (consulté le )
- « Dove siamo », sur www.suoredellacarita.org (consulté le )
- (it) Annuaire pontifical, Vatican, Librairie éditrice vaticane, , 2329 p. (ISBN 978-88-209-9975-9 et 88-209-9975-7), p. 1625
Liens externes
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