Sven Nielsen

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Sven Nielsen
Naissance
Ølgod, Drapeau du Danemark Danemark
Décès (à 75 ans)
7e arrondissement de Paris
Activité principale
Distinctions
Chevalier de la légion d'honneur

Sven Nielsen, né le à Ølgod et mort le à Paris[1], est un éditeur français d'origine danoise, créateur de la maison d'édition des Presses de la Cité et ami de Georges Simenon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils et petit-fils de libraire et de papetier, Sven Nielsen arrive à Paris en 1924 et travaille dans le secteur de l'exportation spécialisée en livres français. En 1926, il lance les Messageries du livre, situées 27 rue de Seine, lesquelles publient, en plus de leurs activités de distribution de livre français à l'étranger, quelques ouvrages d'auteurs contemporains. Parrainé par Bernard Grasset, il est admis en au Syndicat des Éditeurs.

Durant l'Occupation, et mise à part son activité d'importation de pâte à papier depuis la Scandinavie, Nielsen publie très peu, éditant seulement quelques ouvrages d'art assez luxueux d'après des textes classiques dont La Religieuse de Diderot illustré par Victor Lhuer. En 1942, il rachète les Éditions Albert, rebaptisée en 1944 les Éditions Albert/Presses de la Cité et lance la collection « Cosmopolis » spécialisée dans le polar traduit d'auteurs étrangers et comportant des couvertures illustrées extrêmement aguicheuses.

Sorti en , le premier volume s'intitule Traqué. Il est signé de l'auteur norvégien Arthur Omre mais surtout, il est préfacé par Georges Simenon. C'est le début d'une longue collaboration entre l'écrivain et Nielsen, qui se fera au détriment de Gallimard. En 1947, Simenon cède aux Presses de la Cité l'ensemble des droits d'exploitation littéraires[2] de son œuvre. En , Trois chambres à Manhattan sort aux Presses : c'est le 46e livre publié par Nielsen et c'est dorénavant son numéro porte-bonheur. Jusqu'en 1981, les Presses publieront 141 livres inédits de Simenon pour un tirage moyen de 300 000 exemplaires[3].

À partir de 1949, Nielsen peut s'offrir une foules d'auteurs à succès qu'il invite à rejoindre Les Presses : Maurice Genevoix, Henri Queffelec, André Castelot, Cécil Saint-Laurent génèrent quantités de succès d'édition.

De 1958 à 1965, Nielsen passe à la vitesse supérieure et acquiert d'abord les éditions Amiot-Dumont (ex-Le Livre contemporain)[4], puis la Librairie académique Perrin, G. P. Rouge et Or, Solar, Fleuve noir, Plon, Julliard, les Éditions du Rocher, Jean-Jacques Pauvert. En 1962, son fils Claude Nielsen lance Presses Pocket.

Les Presses de la Cité sont désormais un groupe, le chiffre d'affaires global est de 90 millions de francs. En 1965, l'Union financière de Paris, une holding d'investissements dirigée par Thierry de Clermont-Tonnerre, Jacques du Closel, Olivier de La Baume et Sacha Guéronik, acquiert d'abord une minorité de contrôle. Par la structure baptisée Union générale d'édition (U.G.E.), qui comprend 10/18, ils prennent une majorité des parts dans le capital des Presses en , mais laisseront Sven Nielsen aux commandes jusqu'à sa mort, en 1976[5].

Son indépendance est telle qu'il peut aider Christian Bourgois, alors directeur de 10/18, à lancer sa propre maison, au cours de l'année 1965. Par ailleurs, c'est lui qui permet le rapprochement en 1970 avec Bertelsmann, tandis que Hachette se retire, afin de créer le club France Loisirs.

Il meurt à son domicile, 15 quai Voltaire à Paris.

Son fils, Claude Nielsen, prend la direction des Presses en 1977.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Base Léonore
  2. Mais qui excluaient les droits dérivés : traduction, adaptation cinéma, etc.
  3. Biographie détaillée de Simenon, en ligne.
  4. Créées par Pierre Amiot et Jean Dumont, comportant plus de 300 titres au catalogue, et célèbres pour la collection « As de pique », spécialisée dans le roman noir.
  5. Le Nouvel observateur, 6 mai 1965.

Liens externes[modifier | modifier le code]