Soussou (peuple)
Guinée | 2,582,287 |
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Sierra Leone | 320,000 |
Population totale | 2 885 000[1] |
Langues | Soussou |
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Religions | islam sunnite |
Ethnies liées | Malinkés, Jalonkés |
Les Soussous sont une population mandingue d'Afrique de l'Ouest vivant principalement en Guinée, également au nord-ouest de la Sierra Leone et en Guinée-Bissau[1]. Comme la plupart des groupes mandingues, ils sont originaires du Mandé.
Ethnonymie
Selon les sources et le contexte, on observe plusieurs variantes : Soosoo, Sosoe, Soso, Sosso, Sousou, Soussous, Susso, Sussu, Susu [2].
Langues
Leur langue est le soussou, une langue mandée dont le nombre de locuteurs était supérieur à 1 000 000 au début des années 2000. Parmi les 906 000 dénombrés en 2001 en Guinée, certains parlaient également le français. En Sierra Leone ils étaient 122 000 en 2006, une partie d'entre eux utilisant en outre le krio ou l'anglais[3].
Histoire
À l'époque de l'empire du Ghana, les Soussous quittent le Mandé pour aller s'installer au Fouta-Djalon. Là-bas ils cohabitent avec divers groupes ethniques, les Nalous les Bagas, les Coniaguis les Bassaris, les Peuls, et leurs cousins les Djalonké
Durant les, XVIIe et XVIIIe siècles, des Peuls musulmans venus à la fois du Fouta-Toro et du Macina, s'installent au Fouta-Djalon où ils repoussent, par le moyen du djihad, les Soussous refusant de se convertir à l'islam. Parmi les Soussous restés au Fouta-Djalon, beaucoup sont réduits à l'état de servitude par les almamys. Ils deviennent des rimäibe.
Les Soussous trouvent refuge vers le littoral, où ils créent de puissants royaumes, bâtis grâce au commerce du poivre de Guinée, diverses autres épices, l'huile de palme, l'esclavage. Ils commercent avec les Européens, qui établissent plusieurs comptoirs commerciaux. Les États mis en place par les Soussous sont remarquables par leur organisation et l'architecture des habitations. La ville de Sayou, en pays soussou, est souvent citée dans les écrits des différents voyageurs européens comme une ville dynamique et belle.
Organisation sociale
Traditionnellement les Soussous ont toujours été de grands agriculteurs. Leur société est très proche de celle des Malinkés, et beaucoup de Djalonke se sont mélangés à eux.
En Guinée les Soussous représentent 25 à 30 % de la population, en Guinée maritime, ils représentent 75 % de la population.
La hiérarchie sociale soussou est la suivante :
- Au sommet, les horon, la noblesse et l'aristocratie, fournissant les rois, les guerriers, les chasseurs, les commerçants.
- Les niamakala, les gens de castes : forgerons, cordonniers, tisserands, griots appelés dyali.
- Les jon, les captifs
- Les Donso, Les chasseurs
Certains individus, hommes ou femmes, provenant de toutes les castes, deviennent des initiés, des komotigui. Auprès de la population, ils ont le rôle de guérisseurs, prédicateurs, ils sont les tenants de la spiritualité dans la communauté. Ils sont considérés comme les intermédiaires entre le monde des humains et celui des ancêtres et des esprits. Dans chaque village, ils sont présents à chaque grand événement et sont consultés par tous.
Dans la société soussou, le respect des anciens et des valeurs morales est très important, comme dans toutes les sociétés africaines.
Religion
Aujourd'hui les Soussous sont musulmans et les marabouts ont beaucoup pris la place des Komotigui.
Patronymes
Les patronymes portés par les Mandingues sont principalement : Bangoura, Keita, Sylla, Sakho (Sacko par deformation), Sankhon, Touré, Youla, Fofana, Kanté, Soumah, Soumaré, Camara, Conté, Damba, Cissé, Yattara, Yansané, Traoré, Souaré, Diawara, Doumbouya, Daffé , Mansaré, Sanoh, Mafoulé...
Quelques personnalités d'origine soussou
Manga Kindi Camara : guerrier et fondateur de Kindia.
Manga Soumba Toumany : guerrier et fondateur du royaume de Dubreka.
Fodé Katibi Touré : fondateur du royaume de Morya dans la préfecture de Forécariah. Cette préfecture désigne le nom de son roi Fodé Katibi qui par déformation a donné Fodékatibia (chez Fodé Katib) qui par ignorance se dit aujourd'hui Forécariah.
Personnalités politiques
- Cheik Ahmed Camara, ancien ministre de l'économie et finance (président de la coordination de la Basse Guinée
- Mohamed Saloum Bangoura, directeur géneral adjoint du service de santé des armées
- Fodé Bangoura, ancien ministre secrétaire général à la présidence
- Naby Youla, ancien ambassadeur de la Guinée en France
- Makalé Camara, ministre des affaires étrangères
- Facinet Fofana, ancien ministre des mines et de la géologie
- Abdoul Kabelé Camara, ministre de la sécurité
- Prof Yacouba, doyen de la faculté de médecine de Koffi Annan
- Prof Ibrahima Sory Souaré, chef de service de neurochirurgie à l'hôpital sino-guinéen
- Mamady Youla, Premier Ministre de la Guinée
- Arafan Camara, ancien ministre de la défense de Guinée
- Lansana Conté, ancien président de la Guinée
- Ibrahima Kassory Fofana, ministre de l'Économie et des Finances
- Mohamed Saïd Fofana, ancien Premier Ministre de la Guinée
- Mamadou Sylla, homme politique guinéen
- Facinet Touré, général d'armée, ancien ministre des Affaires étrangères
- Kerfalla Yansané, ministre de l'Économie et des finances
- Many Youla, ancien ambassadeur en République fédérale d'Allemagne
- El Hadj Aly Jamal Bangoura, Secrétaire général des affaires religieuses de la Guinée
Artistes
- Maciré Sylla, musicien
- Takana Zion, musicien
- Instinct Killers, groupe de musiciens et danseurs
- Ibrahima Bangoura, écrivain-poète
Sportifs
- Ismaël Bangoura, footballeur guinéen
- Henri Camara, footballeur sénégalais [réf. nécessaire]
- Ibrahima Camara, footballeur guinéen
- Souleymane Youla, footballeur guinéen
- Kamil Zayatte, footballeur guinéen
- Ibrahima Sory Conté, footballeur guinéen
Notes
Les Soussous d'aujourd'hui seraient bien d'origine Sosso, du royaume de Soumaoro Kante car après la défaite de ce dernier à la bataille de Krina en 1235, un certain nombre de ses guerriers (soldats) et leurs familles, par crainte d’être massacrés par les vainqueurs, auraient quitté le royaume pour s'installer dans la région Djallonke d'alors, actuelle Fouta-Djallon. La sagesse de Soundjata Keita a su épargner la vie des vaincus malgré une forte exhortation à la vengeance pour la terreur infligée par Soumaoro Kante aux populations de la région. Le sanankouya (cousins à plaisanterie) daterait de cette période. Il fut une technique ingénieuse, voire une innovation pour permettre non seulement l’intégration des vaincus de Krina, mais aussi les mettre en confiance dans la cohabitation avec les vainqueurs.
Notes et références
- (en) James Stuart Olson, « Soso », in The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, 1996, p. 533-534 (ISBN 9780313279188)
- Source BnF Notice sur data.bnf.fr
- (en) Fiche langue
[sus]
dans la base de données linguistique Ethnologue.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) A trap for men and other Susu stories from Rokel, Mambolo, Rotain and Kambia (réunies par Heribert Hinzen, Jim Sorie et E. D. A. Turay, traduites par Sherbora S. Suma et Jim Sorie), People's Educational Association of Sierra Leone, Freetown, 1987?, 67 p.
- N'Fassory Bangoura et Philippe Geslin, L'oiseau qui avait enterré sa mère dans sa tête : carnets d'un paysan Soussou, Ginkgo, Boulogne-Billancourt, 2011, 140 p. (ISBN 978-2-8467-9098-7)
- Jacques Binet, Les Soussous de Guinée, 1950
- Drevon, Contribution à la géographie médicale. Le pays des Soussous, Paris, 1894
- Hubert Frechou, « Le régime foncier chez les Soussous du Moyen Konkour », Cahiers de l'Institut de Science Économique Appliquée, 1962, Séries 5, no 4
- Philippe Geslin, La mer, la terre et le palétuvier : ethnologie et transfert de techniques : l'exemple du sel chez les Susu de Guinée, EHESS, Paris, 1997, 2 vol., 610 p. (thèse d'Ethnologie)
- Pas de soucis chez les Soussou : carnet de voyage, Association Escale Nantes, 2003, 111 p. (ISBN 2-9520204-0-X)
- Aboubacar Touré, Parlons soso : langue et culture du peuple de la Guinée maritime, L'Harmattan, Paris, etc., 2004, 205 p. (ISBN 2-7475-6764-8)
Articles connexes
- Démographie de la Guinée
- Démographie de Sierra Leone
- Groupes ethniques du Sénégal
- Liste des groupes ethniques d'Afrique
Liens externes
- (en) Chronology for Susu in Guinea (fiche du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 2004)