Scott Pruitt

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Scott Pruitt
Illustration.
Portrait officiel de Scott Pruitt, en 2017.
Fonctions
Administrateur de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis

(1 an, 4 mois et 22 jours)
Président Donald Trump
Gouvernement Administration Trump
Prédécesseur Gina McCarthy
Catherine McCabe (en) (intérim)
Successeur Andrew R. Wheeler
Procureur général de l'Oklahoma (en)

(6 ans, 1 mois et 7 jours)
Gouverneur Mary Fallin
Prédécesseur Drew Edmondson (en)
Successeur Cara Rodriguez (intérim)
Michael J. Hunter (en)
Membre du Sénat de l'Oklahoma (en)

(7 ans, 11 mois et 28 jours)
Circonscription 54ème district sénatorial de l'Oklahoma (1999-2003)
36ème district sénatorial de l'Oklahoma (2003-2007)
Législature 47ème (en), 48ème (en), 49ème (en) et 50ème (en)
Prédécesseur Gerald Wright (en)
Successeur Bill Brown (en)
Biographie
Nom de naissance Edward Scott Pruitt
Date de naissance (55 ans)
Lieu de naissance Danville, Comté de Boyle, Kentucky (États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti républicain
Conjoint Marilyn Pruitt
Diplômé de Georgetown College
Faculté de droit (en) de l'université de Tulsa
Profession Avocat
Religion Baptisme

Scott Pruitt
Administrateurs de l'Agence de protection
de l'environnement
des États-Unis

Edward Scott Pruitt, né le à Danville dans le Kentucky, est un homme politique américain. Membre du Parti républicain, il est procureur général d'État de l'Oklahoma depuis 2011.

Il est administrateur de l'Agence de protection de l'environnement (EPA)[1] entre 2017 et 2018, sous la présidence de Donald Trump.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Représentant des comtés de Tulsa et Wagoner de 1998 à 2006 au Sénat de l'Oklahoma (en), il est élu en 2010 procureur général de l'Oklahoma, et réélu en 2014.

Nomination à la tête de l'EPA (2016)[modifier | modifier le code]

Scott Pruitt est nommé le par Donald Trump à la tête de l'Agence de protection de l'environnement (EPA). Sa nomination doit être confirmée par un vote du Sénat des États-Unis.

La nomination de Pruitt, considéré comme climatosceptique, fait écho aux déclarations de Donald Trump qui estime que le réchauffement climatique est un « canular entretenu par la Chine pour affaiblir l'économie américaine » et à sa promesse de dénoncer l'Accord de Paris sur le climat[1].

Si sa nomination est confirmée par le Sénat, il prendra son poste le sous la présidence de Donald Trump.

Relations avec l'industrie pétrolière et d'autres lobbies[modifier | modifier le code]

Scott Pruitt est critiqué pour ses prises de positions et actions en faveur de l'industrie pétro-gazière et pour la manière dont il a cherché à contrer les efforts de Barack Obama ou de l'EPA qui cherchaient à réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays (alors que le rôle attendu du procureur général d'État est de veiller à ce que les entreprises se mettent en conformité avec la loi de l'État[2]).

L'État de l'Oklahoma, où il a été ministre de la Justice, tire 50 % de ses richesses de l'exploitation pétrolière[1] et les liens de Scott Pruitt avec l'industrie des énergies fossiles font débat car elles le mettent en situation de conflit d'intérêts[3]. De 2002 à 2015, Pruitt a ainsi, selon le National Institute on Money in State Politics, officiellement reçu plus de 314 996 $[4] provenant des industries des combustibles fossiles[3].

En 2013, Harold Hamm, PDG de Continental Resources (en), une grosse compagnie pétrolière basée en Oklahoma, a directement participé à sa dernière campagne électorale pour le faire réélire au poste de procureur général. Or, Hamm est désormais conseiller de Donald Trump pour les questions d'énergie[1].

Le New York Times a eu un accès légal à des milliers d'e-mails, par une demande d'« open-records request » (possible dans certains États des États-Unis dans le cadre du Freedom of Information Act). Sur cette base et via l'étude de documents judiciaires et en s'appuyant sur des dizaines d'entretiens, le journal a de 2014 à 2016 conduit une grande enquête sur les relations entre les lobbies des énergies fossiles et les procureurs généraux[5], révélant que Scott Pruitt a envoyé divers courriers au président Barack Obama, à des cadres de l'EPA, du département de l'Intérieur et du Bureau de la gestion et du budget en apposant sa signature de procureur général sur des courriers presque intégralement écrits par des avocats de l'industrie[6], afin de notamment mettre en doute, en s'appuyant sur un texte émanant de Cambridge Energy Research Associates[6], la validité des méthodes et mesures de fuites de méthane causées par l'exploitation du gaz de schiste (mesures faites par l'EPA)[7]. Selon le New York Times, d'autres procureurs généraux (dans au moins une douzaine d'États) travaillent ainsi avec des lobbies des énergies fossiles et d'autres intérêts corporatifs, qui leur auraient récemment fourni des montants record pour leurs campagnes politiques (« au moins 16 millions de dollars » en 2014[7]).

Selon Keith Gaby, de l'ONG Environmental Defense Fund (EDF) basée a Washington, Pruitt est le meneur de ces campagnes de dénigrement. En , sur sa page LinkedIn, ce dernier se vantait en effet d'avoir « dirigé la charge avec des avis répétés et des poursuites en justice subséquentes contre l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis en raison de l'agenda activiste de leur [sic] leadership ». Selon Gaby, Pruitt « n'a apparemment jamais vu une loi de l'EPA qui ne l'ait pas incité à se présenter devant les tribunaux pour la bloquer. [...] Depuis qu'il est devenu le procureur le plus important de l'Oklahoma en 2011, Pruitt a poursuivi l'EPA en justice pour mettre fin à des mesures protectionnistes vitales pour la santé publique, y compris les normes visant à réduire les émissions de suie et la pollution par le smog qui traverse les frontières interétatiques ; des mesures visant à limiter les émissions de mercure, d'arsenic, de gaz acidifiants et d'autres polluants toxiques émis par certaines centrales électriques ; et des normes visant à améliorer la qualité de l'air dans les parcs nationaux et les espaces sauvages. Chaque fois il a échoué. »[3].

Pruitt a joué un rôle de premier plan dans les poursuites intentées contre le Clean Power Plan (en), la mesure la plus importante jamais prise par le pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre ; « avant même que le plan soit finalisé, il est allé devant le Congrès pour appeler les États à violer la loi » ajoute Keith Gaby[3].

Accusations de corruption[modifier | modifier le code]

En , plusieurs parlementaires du Parti républicain réclament le départ de Scott Pruitt pour de multiples dépenses jugées excessives faites avec l'argent de l’État : « les scandales de corruption liés à Scott Pruitt sont une honte pour l’administration, et sa conduite représente un manque de respect éhonté envers les contribuables américains. Il est temps qu’il démissionne ou que Donald Trump le limoge », estiment-ils[8]. Il démissionne finalement le suivant[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Stéphane Lauer (New York correspondant), « Etats-Unis : un climatosceptique à la tête de l’Agence de protection de l’environnement », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  2. « Industries that he regulates have also joined him as plaintiffs in court challenges, a departure from the usual role of the state attorney general, who traditionally sues companies to force compliance with state law », in Energy Firms in Secretive Alliance With Attorneys General, article du New York Times, publié 2014-12-06.
  3. a b c et d Gaby K (2016) This EPA candidate brags about suing the agency, calls climate science "unsettled" , 30 novembre 2016.
  4. [{1|gro=y National Institute on Money in State Politics ; sous licence CC-Y-SA 3.0.
  5. Lipton E (2016) A Window Into a Secret Alliance: Attorneys General and the Energy Industry, article du New York Times, publié 2014-12-06.
  6. a et b A Letter From Oklahoma’s Attorney General, Written Almost Entirely by Energy Company Officials ; Source : Devon Energy; Attorney General of Oklahoma, via open-records request by The New York Times.
  7. a et b Article du New York Times, intitulé Energy Firms in Secretive Alliance With Attorneys General, publié 2014-12-06
  8. « Environnement : deux républicains réclament le départ de Scott Pruitt », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « A la Une: la démission de Scott Pruitt », sur rfi.fr,

Liens externes[modifier | modifier le code]