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Sarah Schlitz

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Sarah Schlitz
Illustration.
Fonctions
Députée fédérale à la Chambre des représentants
En fonction depuis le
(1 an, 5 mois et 22 jours)
Réélection 26 mai 2019
Circonscription Province de Liège
Législature 55e
Prédécesseur Nicolas Parent

(1 an, 11 mois et 13 jours)
Réélection 26 mai 2019
Circonscription Province de Liège
Législature 54e et 55e
Prédécesseur Muriel Gerkens
Successeur Nicolas Parent
Secrétaire d'État belge à l’Égalité des genres, l'Égalité des chances et à la Diversité

(2 ans, 6 mois et 25 jours)
Monarque Philippe
Premier ministre Alexander De Croo
Gouvernement De Croo
Prédécesseur Nathalie Muylle (Égalité des chances)
Successeur Marie-Colline Leroy
Biographie
Date de naissance (37 ans)
Lieu de naissance Liège (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique Ecolo
Famille Henri Schlitz (grand-père)
Diplômée de Université de Liège

Sarah Schlitz, née le à Liège, est une femme politique belge, membre du parti écologiste Ecolo.

Entre et , elle est conseillère communale pour le parti Ecolo à la ville de Liège. Entre et , elle est conseillère communale au sein du mouvement Vert Ardent[1].

De 2015 à 2018, elle travaille comme chargée de mission chez Inter-Environnement Wallonie.

Elle est députée fédérale à la Chambre des représentants, chargée des sujets des droits des femmes, de la mobilité et du climat, du au .

Le , elle est nommée secrétaire d'État belge à l'Égalité des genres, à l'Égalité des chances et à la Diversité[2].

En 2021, Sarah Schlitz provoque une polémique sur fond d’identité religieuse qui fait trembler le gouvernement De Croo[3].

Elle démissionne de son poste de secrétaire d'État le 26 avril 2023 à la suite d’une polémique sur l’utilisation d’un logo personnel dans des communications publiques[4].

Depuis le 26 avril 2023, elle siège à nouveau comme députée fédérale à la Chambre des représentants.

Sarah Schlitz est la petite fille d'Henri Schlitz, bourgmestre de Liège entre 1991 et 1994, mais la RTBF estimant que l'ascension politique de la jeune écologiste ne doit rien à sa filiation avec ce grand-père « socialiste bon teint »[5].

Elle est décrite comme s'étant forgé très jeune ses profondes convictions politiques : laïque, féministe, écologiste[5].

Parcours scolaire et professionnel

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Elle effectue ses humanités au sein du centre scolaire Saint-Benoit Saint-Servais à Liège.

Elle est diplômée d'un master en sciences politiques et d'un master complémentaire en urbanisme et aménagement du territoire[6],[7] à l'Université de Liège.

De 2015 à 2019, elle a travaillé comme chargée de mission chez Inter-Environnement Wallonie et a co-présidé à ce titre la Coalition Climat[7].

Carrière politique

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Entre et , elle est conseillère communale pour le parti Ecolo à la ville de Liège. Entre et , elle est conseillère communale de la liste Vert Ardent[1]. Elle s'y fait remarquer de suite, par « sa voix forte, grave et assurée », « houspillant la vieille majorité socialiste-cdH, notamment sur le manque d’ambition de celle-ci sur la mobilité douce »[5].

Elle est suppléante aux élections à la Chambre en 2014, à l'âge de 27 ans.

Elle devient députée le [8] en remplacement de Muriel Gerkens, démissionnaire[9],[6]. Lors des élections fédérales du , elle occupe alors la tête de liste. Élue députée fédérale avec 17 728 voix[9], elle fait le deuxième meilleur score du parti Ecolo et le quatrième meilleur score de la Province, tous partis confondus.

Son parti la présente comme « militante cycliste et féministe », « révoltée par les injustices »[7],[10].

Elle participe à des collectifs féministes, milite pour une mobilité douce et lutte pour les droits des personnes « sans papiers »[7].

Le , elle devient secrétaire d'État à l'Égalité des genres, à l'Égalité des chances et à la Diversité au sein du gouvernement De Croo[11]. C'est la première fois en Belgique qu'un secrétariat d'État porte ce titre. Elle est notamment rejointe dans son cabinet par Hafida Bachir, militante féministe, ex-secrétaire politique du mouvement Vie Féminine[12],[13].

En novembre 2020, elle participe à une manifestation contre les violences faites aux femmes, organisée de manière décentralisée afin de ne pas engendrer de risques sanitaires. Des journaux rapportent qu'elle risque d'être verbalisée, la manifestation ayant été interdite par les autorités en raison du confinement[14],[15].

Elle déclare vouloir lutter contre les violences que subissent les enfants intersexes[16].

Autre grand projet de son mandat, la lutte contre la violence et la haine sur les réseaux sociaux. Sarah Schlitz, en collaboration avec le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, déclarait dans un débat télévisé[17] s'engager à mieux lutter contre ce genre de violence raciste, homophobe ou sexiste sur les réseaux sociaux en réformant l'article 150 de la Constitution belge[18].

Au début de l'été 2021, la nomination par Sarah Schlitz d'Ihsane Haouach, femme portant le foulard, au poste de commissaire de gouvernement auprès de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, a provoqué une polémique[19] sur fond d'identité religieuse[20] menant finalement à la démission d'Ihsane Haouach[21].
Peu discrète, à la tête d'un département qui ne lui offre pourtant que peu de pouvoir, la secrétaire d'État avait le doigt sur plusieurs lignes de fracture de la société, où les valeurs s'entrechoquent, chacun ayant un avis sur ce que doit être l'égalité entre les hommes et les femmes ou sur l'ampleur de la place à réserver aux minorités, et à quel prix. L'un de ses collègues au sein du gouvernement De Croo estime que Sarah Schlitz n'avait pas anticipé les difficultés potentielles de cette décision[19].

En avril 2023, les nationalistes flamands de la N-VA ont recensé plusieurs communications émanant d’associations ou d’une institution publique, concernant le genre (droits des LGBTQIA+), sur lesquelles apparaît le logo personnalisé de la secrétaire d'État. Sarah Schlitz a d'abord regretté une « attaque » de la N-VA et invoqué le peu de clarté de la loi[22]. La Commission de contrôle des dépenses électorales ayant confirmé une infraction, la secrétaire d'État a ensuite admis une « maladresse » et exprimé ses excuses au contribuable. Elle écope d'une réprimande publiée sur le site de la Chambre, votée à l'unanimité, y compris par le parti Ecolo[23],[24].

Mais dans les jours qui suivent, la polémique continue d'enfler, le député N-VA Sander Loones accusant la secrétaire d'État d'avoir menti à la Chambre. En effet, si Sarah Schlitz affirme dans un premier temps que les associations ayant apposé son logo ont agi de leur propre initiative, des documents publiés par La Libre Belgique affirment qu'elle aurait au contraire conditionné l’octroi de subsides à des appels à projet au fait de mentionner son nom dans leur promotion[25]. Sous la pression de la N-VA et en manque de soutien du côté de ses partenaires de gouvernement, elle démissionne de son poste de secrétaire d'État le [26].

Annonçant sa démission au micro de La Première, elle présente à nouveau ses excuses pour l'erreur commise, et évoque une polémique devenue délétère pour le climat politique, nécessitant qu'elle s'efface « pour permettre au combat d’avancer et à tous ces projets en cours de continuer leur chemin »[27].

En conférence de presse, elle ajoute : « La N-VA a fait de moi un symbole qui veut se battre contre le racisme, le sexisme, la discrimination. Je veux leur retirer ce symbole pour permettre aux projets en matière d’égalité d’avancer », et exprime le souhait que cette décision puisse augmenter les standards éthiques en politiques, « y compris contre les violences sexistes et sexuelles » dans le milieu politique[28].

Les réactions politiques à la démission sont variées : satisfaction, soulagement, regret, et reconnaissance pour le bilan accompli[29].

Le Soir estime que la démission de Sarah Schlitz était inévitable en raison « des erreurs commises, des amalgames effectués, des excuses absentes ou trop tardives et aussi de la pression politique – surtout flamande – et médiatique croissante qui s’exerçait sur elle ces derniers jours », tout en pointant que cette démission met paradoxalement en lumière celles qui auraient dû se produire ces derniers temps et n’ont jamais vu le jour, pointant les fautes « bien plus lourdes tant par les faits que les montants concernés », qui n'ont jamais été assumées par les mandataires politiques qui les avaient commises[30].

Dans la foulée de cette démission, plusieurs réactions relèvent dans cet épisode un exemple du double standard sexiste qui pèse sur les femmes en politique[31]. L'ASBL Garance, dans une réponse publique à un courrier du député NV-A Sander Loones, déclare que « le travail acharné mené par la N-VA pour obtenir la démission de Sarah Schlitz nous semble s’apparenter davantage à du marchandage politique voire carrément à un backlash contre une femme politique qu’à une réelle question de transparence »[31]. Dans une carte blanche publiée le 3 mai 2023 par 23 associations féministes, les signataires estiment que les « attaques répétées » dirigées contre Sarah Schlitz « ne visaient pas uniquement la messagère, mais bien les compétences et les luttes qu’elle incarne »[32].

Le 29 juin 2023, le Parlement belge a adopté à l'unanimité une loi-cadre contre les féminicides, décrite comme « ambitieuse » et « historique » par l'historienne féministe Christelle Taraud[33]. Cette loi, initiée par Sarah Schlitz et rédigée avec la participation de plusieurs associations de la société civile, a été signée par Marie-Colline Leroy, qui la remplace au poste de Secrétaire d'Etat[34].

Le 20 juillet 2023, le vote au Parlement d'une loi interdisant les pratiques de conversion marque l'aboutissement d'un autre projet-phare impulsé par Sarah Schlitz[35].

Mandats politiques

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  • Du 10/2012 au 05/2019 : conseillère communale de Liège,
  • Du 18/10/2018 au 01/10/2020 : députée au Parlement fédéral,
  • Du 01/10/2020 au 26/04/2023 : secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l'Égalité des chances et à la Diversité
  • Depuis le 26/04/2023: députée au Parlement fédéral.

Elle est élue députée à la Chambre des représentants à la suite des élections législatives fédérales belges de 2024[36].

Notes et références

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  1. a et b DH Les Sports+, « Sarah Schlitz (Ecolo) dit au revoir à Liège ! », sur DH Les Sports +, (consulté le )
  2. « Les nouveaux ministres du nouveau gouvernement belge ont prêté serment ce matin chez le Roi: voici leurs noms et fonctions », sur RTBF Info, (consulté le )
  3. Frédéric Chardon, « Sarah Schlitz, une secrétaire d’État si peu discrète », sur La Libre.be (consulté le )
  4. « Sarah Schlitz : « J’ai peut-être bousculé mais j’espère avoir ouvert une voie » », sur Le Soir, (consulté le )
  5. a b et c « Sarah Schlitz ou un itinéraire politique passionné et tourmenté », sur RTBF (consulté le )
  6. a et b « Elections 2018: Sarah Schlitz remplace Muriel Gerkens à la Chambre », RTBF,‎ (lire en ligne)
  7. a b c et d La Libre.be, « Sarah Schlitz, une jeune députée liégeoise et combative entre au gouvernement », sur LaLibre.be, (consulté le )
  8. Baptiste Lambert, « On a suivi les premiers pas de Sarah Schlitz (Ecolo) à la Chambre: macho l’assemblée? », sur Newsmonkey.be, (consulté le )
  9. a et b « Chambre: la vague verte et PTBiste se confirme en province de Liège », Vivreici,‎ (lire en ligne)
  10. Belga, « Gouvernement De Croo: qui est Sarah Schlitz, secrétaire d'Etat à l'Egalité des chances et des genres? », RTBF- Info,‎ (lire en ligne)
  11. « Les nouveaux ministres du nouveau gouvernement belge prêtent serment ce matin chez le Roi: voici leurs noms et fonctions », sur RTBF Info, (consulté le )
  12. « Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l’Égalité des chances: «Une société plus inclusive est bénéfique pour tout le monde» », sur Le Soir Plus, (consulté le )
  13. « Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l’Égalité des chances: «Une société plus inclusive est bénéfique pour tout le monde» », sur Le Soir Plus, (consulté le )
  14. « La secrétaire d’État Sarah Schlitz et le député Raoul Hedebouw identifiés par la police lors d’une manif non autorisée à Liège », sur www.lavenir.net (consulté le )
  15. « Les politiciens liégeois Sarah Schlitz et Raoul Hedebouw #risquent d’être verbalisés pour avoir manifesté dimanche », sur TodayInLiege, (consulté le )
  16. « Le Parlement fédéral prend la situation des mineurs intersexués à bras-le-corps », sur RTBF Info, (consulté le )
  17. « QR le débat : le cyberharcèlement, un fléau qui nous dépasse », sur RTBF TV, (consulté le )
  18. Par Hélène Delforge et Mercredi 12 mai 2021-17:30 Temps de lecture : 0 minutes, « Deux ministres face au docu #SalePute », sur Moustique.be (consulté le )
  19. a et b Frédéric Chardon, « Une secrétaire d’État si peu discrète », sur La Libre Belgique du 9 août 2021 ; pages 4 et 5 (consulté le )
  20. « Port du voile: la nomination d’Ihsane Haouach hérisse au MR, qui se cogne à De Croo », sur Le Soir, (consulté le )
  21. (nl) Belga, « Ihsane Haouach neemt ontslag als regeringscommissaris bij Instituut voor Gelijkheid » Accès libre, sur De Morgen (consulté le )
  22. Belga Belga, « ”La secrétaire d’État a utilisé l’argent public pour faire sa propre communication”  : Sarah Schlitz visée par des accusations de la N-VA », sur La Dernière Heure/Les Sports (consulté le ).
  23. https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/federal/sarah-schlitz-poussee-aux-excuses-publiques-pour-des-logos-personnalises/10461496.html
  24. Gauvain Dos Santos, « Sarah Schlitz sanctionnée pour l’usage de son logo personnel par des associations subsidiées », sur La Libre Belgique (consulté le ).
  25. Gauvain Dos Santos, « Sarah Schlitz a-t-elle menti au parlement ? Ces documents prouvent qu’il y a eu “une faute déontologique” », sur La Libre.be (consulté le )
  26. La Rédaction, « Détail d'article », sur La Libre.be, (consulté le ).
  27. « La secrétaire d’Etat Sarah Schlitz (Ecolo) démissionne : 'La polémique a pris une ampleur délétère pour le climat politique' », sur RTBF (consulté le )
  28. Rédaction, « Sarah Schlitz présente sa démission et pointe “les violences sexistes et sexuelles” dans le monde politique », sur 7sur7,
  29. « Entre soutien, regrets et satisfaction : les réactions politiques à la démission de Sarah Schlitz », sur RTBF (consulté le )
  30. « Sarah Schlitz: une démission inévitable, pour tant d’autres jamais posées », sur Le Soir, (consulté le )
  31. a et b « Démission de Sarah Schlitz : une prévalence du double standard en politique ? », sur RTBF (consulté le )
  32. « Carte blanche : 'La lutte pour l’égalité des genres, de chances et pour la diversité mérite un secrétariat d’État plein et entier' », sur RTBF (consulté le )
  33. Guillaume Deleurence, « La Belgique contre les féminicides », sur POLITIS, (consulté le )
  34. « Sarah Schlitz, cette femme qui a fait rentrer les féminicides dans la loi belge », sur L'Obs, (consulté le )
  35. Stagiaire, « La Belgique interdit les pratiques de conversion, ce que ça veut dire », sur Marie Claire Belgique, (consulté le )
  36. « Élections 2024 : voici la liste des élues et élus belges dans les différents parlements », sur RTBF (consulté le )

Article connexe

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Liens externes

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