Santal

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Santal
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Santal » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
Branches de santal jeune.

Taxons concernés

Santal est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certains bois d'arbres appartenant principalement au genre Santalum, de la famille des Santalacées. Les arbres des espèces produisant ce type de bois poussent naturellement en Inde, au Népal, en Australie, en Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu, et à Hawaii. Ce bois est utilisé comme encens, en aromathérapie, et en parfumerie, plutôt que comme bois de construction ou de charpente, bien que des temples aient été construits en santal en Inde et conservent leur arôme depuis des siècles.

Des meubles, des coffres et des boîtes à bijoux ont également été façonnés en santal.

Tomé Pires, un apothicaire portugais qui de 1512 à 1515 a habité la ville de Malacca sur la péninsule Malaise, note dans sa Suma Oriental que le bois de santal provient des îles de Sumba et Timor en Insulinde (actuels Indonésie et Timor oriental). De 1820 à 1870, l'Océanie est écumée par des navires santaliers, souvent à l'origine de conflits avec les populations autochtones.

En parfumerie, le santal est utilisé comme note de fond, excellent fixateur qui permet de capturer les arômes de tête des autres huiles essentielles.

Principales espèces

Branches, fleurs et graines du santal (Koehler, 1887).
  • Santalum album ou santal népalais, est une espèce végétale en danger[1], dont l'exploitation est très régulée par le gouvernement du Népal. Cela en fait une essence très chère, et en dépit des peines encourues des centaines d'arbres sont abattus illégalement chaque année. L'huile essentielle de santal qu'on en tire atteint des prix de 1 000 à 1 500 dollars par kilogramme. Le commerce de ces huiles est considéré par certains pays comme représentant un risque écologique, dans la mesure où il encourage l'exploitation de ces arbres. Le santal de la région de Mysore en Inde du Sud est considéré comme constituant la meilleure qualité disponible. De nouvelles plantations ont été mises en place avec l'aide de la communauté internationale au Tamil Nadu.
  • Santalum ellipticum, ou santal hawaiien (en hawaïen : ‘iliahi alo‘e), est également utilisé et est considéré comme étant de haute qualité.
  • Santalum spicatum, ou santal australien est utilisé en aromathérapie et en parfumerie. La composition chimique de son huile essentielle, donc son arôme, est très différent de celui des autres espèces de santal.

Le bois de l’Amyris balsamifera, parfois appelé « santal du Népal », n'appartient pas au genre Santalum. Le santal indien (S. album) est maintenant très rare et donc très cher. Quelques aromathérapistes et parfumeurs utilisent le santal australien (S. spicatum) comme substitution. Les deux espèces diffèrent en concentration de constituants chimiques et donc en odeur. Le santal ouest-indien n'est ni santal ni indien ; c'est une Rutacée.

Utilisation religieuse

Statuette en bois de santal dans une villa de Pondicherry.

Dans l’hindouisme, le santal est couramment utilisé lors des cérémonies et rituels[2]. Il fait partie de la recette des pâtes d'embaumement utilisées dans les temples dédiés à la divinité Shiva. Une grande majorité d'hindous portent sur le front une marque faite avec cette pâte, supposée garder le troisième œil au frais. Le Santalum album est surtout utilisé; il pousse en grande quantité dans le sud de l'Inde.

Le bois de santal est également présent en médecine traditionnelle, notamment son huile essentielle que l'on retrouve, même pure, en médecine ayurvédique et pour traiter l'angoisse.

D'après certains textes, le santal était utilisé pour embaumer les princes défunts de Ceylan dès le IXe siècle.

Dans le bouddhisme, le santal est l'un des Padma (lotus) et correspond au Bodhisattva Amitabha. Les senteurs de santal sont considérées comme capables de transformer les désirs et de conserver l'attention d'une personne s'exerçant à la méditation.

Le santal est l'un des principaux constituants de l'encens fabriqué en Chine, à Taïwan, au Japon, au Vietnam, en Corée, et est destiné à être allumé dans les temples ou lors des cultes. Il est également beaucoup utilisé en Inde pour ces mêmes applications.

En Israël au temps du roi Salomon, la Bible (I Rois 10:11-12) relate que ce bois fut utilisé pour la fabrication de harpes, de luths et de balustrades dans le temple de Jérusalem.

Également utilisé en association avec la fleur de rose lors des cérémonies rose croix

Utilisation médicinale

Sous la forme de poudre de santal citrin et de poudre de santal rouge en égales proportions, il était un des constituants du diaprun solutif de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle [3].

Utilisation dans les cosmétiques

Boîte de poudre de santal d'un marché d'Oman

Le bois de santal est un des éléments des masques de beauté traditionnels portés par les femmes de certaines cultures est-africaines comme les femmes aux Comores ou au Mozambique. Ce masque s'appelle msindanu en comorien[4].

Dans la littérature

Notes et références

  1. (en) Espèces du genre Santalum en danger.
  2. The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, page 194, (ISBN 8170945216)
  3. D'après Maistral, in Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986.
  4. http://www.comores-online.com/mwezinet/traditions/msindanu.htm

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