Royaume de Sosso

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Royaume sosso

XIIe siècle – XIIIe siècle

Informations générales
Capitale Koulikoro
Religion Animisme, Islam
Rois
XIIIe siècle Soumangourou Kanté
Carte des successeurs de l'empire du Ghana (vers 1200)
Sossos au balafon

Le Royaume de Sosso (parfois écrit Soso) était, au XIIe siècle, un royaume d’Afrique de l'ouest, dans la région de Koulikoro (actuel Mali).

Histoire[modifier | modifier le code]

Après la chute de l’Empire du Ghana fondé à Koumbi-Saleh au sud de la Mauritanie, un chef Sarakolé fonde plus au sud, dans la région de Koulikoro (actuel Mali), le royaume de Sosso. Il y établit la dynastie des Diarisso qui y règne jusqu’en 1180. À cette date les Kanté, clan de forgerons hostiles à l’Islam, vont dominer la région. En effet, le groupe ethnique Sosoe, spécialisé dans la manipulation du fer est empreint d’une volonté de s’imposer comme un frein à l’expansion musulmane de l'époque[1]. Ces incursions esclavagistes arabophones toucheront principalement les populations traditionalistes, dites « païennes », de la région du Takrūr[1]. Sosoe Kemoko unifie le Kaniaga et le Sosso. Son fils Soumangourou Kanté qui lui succède vers 1200, conquiert les petits royaumes voisins et fait régner la terreur. Selon les recherches faites par l’historien guinéen Djibril Tamsir Niane, les traditionalistes s’accordent sur le fait que la cruauté du roi du royaume Sosso était si intense que « les hommes n’osaient plus se réunir en palabre, de peur que le vent ne porte leurs paroles jusqu’à [lui] »[1]. L’un des moyens ayant participé à l'oppression et au maintien de la domination Sosso sur le mandé s’est fait par l’entremise d’espions et répressions des contestataires[2]. Au cours de la première moitié du XIIIe, une révolte prend place à la suite à d'une longue occupation du mandé par les forces du Sosso puis de ses « interventions incessantes et intempestives » dans de nombreux niveaux de la société mandingue[2]. Cela amène à une guerre totale entre les populations du Mandingue et le Royaume de Sosso[3]. Vaincu par Sundjata Keïta lors de la bataille de Kirina le 30 avril 1235, Soumangourou Kanté disparaît dans les montagnes de Koulikoro. Sundjata rase la capitale de Sosso. Le royaume de Sosso est alors intégré à l’empire du Mali[4].

D'après le chercheur mandingue Solomana Kante, c'est après cette bataille qu'un groupe de Sosso, qui parlaient la même langue que les Malinké, s'enfuirent de Sosso et prirent la direction de l'ouest pour s'installer à Jalon (futur Fouta Djalon) auprès des Jalonkés, à la fin du XIIIe siècle. C'est l'arrivée des Peuls au XVIe siècle avec l'islam qui les aurait repoussés encore plus vers l'ouest. Ce sont tous ces changements de régions et tous les brassages avec les autochtones des régions traversées pendant sept siècles qui les ont fait abandonner la plupart des mots de leur langue au profit du jalonké et des langues côtières de la Guinée maritime.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Djibril T. Niane, Histoire générale de l’Afrique, Tome IV: L’Afrique du XIIe au XVIe siècle, Paris, Nouvelles éditions africaines, , 797 p.
  2. a et b Sangaré Souleymane, La bataille de Krina ou le trimphe de Soundjata, Paris, L’Harmattan, , 137 p.
  3. François-Xavier Fauvelle, Les masques et la mosquée : L’empire du Mali, XIIIe-XIVe siècle, Paris, Nouvelle Imprimerie Laballery, , 295 p., p. 17-54
  4. Gilles Holder, « Tal Tamari, Les castes de l'Afrique occidentale. Artisans et musiciens endogames », Homme, vol. 39, no 152,‎ , p. 234–237 (lire en ligne, consulté le )
  • Djibril Tamsir Niane, Soundjata ou l'épopée mandingue, Présence africaine, Paris, 1960.
  • Joseph Ki-Zerbo et Djibril Tamsir Niane (sous la direction de), Histoire générale de l’Afrique, tome IV L’Afrique du XIIe au XVIe siècle, Présence africaine/Edicef/Unesco, 1991

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]