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Solomana Kante

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Solomana Kanté
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Père
Amara Kanté (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Diaka Keita (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Fanta Cissé (d)
Fanta Bérété (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Solomana Kanté ou Souleymane Kanté, né en 1922 à Koloni (Kankan) en république de Guinée et mort à Conakry le , est un linguiste et un pédagogue guinéen.

Il est l'inventeur de l'écriture n’ko[1].

Solomana Kanté né en 1922 à Kölönin dans le district de Soumankoï, sous-préfecture de Karifamoudouya, dans la préfecture de Kankan, il est le fils d’Amara Kanté, un éducateur en charge d’une école privée religieuse à Soumankoï et de Diaka Keita.

À la mort de son père en 1941, Solomana, âgé de 19 ans, est un peu trop jeune pour reprendre la charge de l’établissement qui se vide de ses étudiants. Dès 1942, Solomana Kanté est allé à l’aventure ; laissant la gestion de l’école familiale à ses grands frères. Il séjourne à Bouaké, Abidjan et Bingerville en côte d’Ivoire où il se consacrera aux activités commerciales notamment la vente des noix de cola, sans interrompre ses relations avec l’éducation et la culture de son père dont la recherche de la vulgarisation de la connaissance islamique ; il devient un autodidacte aux centres d’intérêts variés.

Solomana Kanté meurt le à Bonfi marché dans la commune de Matam à Conakry.

En lisant un article écrit par le journaliste libanais Kamel Marouah dans lequel était écrit, entre autres, « L’Afrique noire recèle plusieurs dialectes non écrits ; ceci ne sera possible que quand les Gouvernements Africains auront décidé de leur transcription à l’exemple des prêtres qui ont fait des essais de transcriptions de la bible dans certains ces dialectes ; malheureusement ces tentatives ont été vouées à l’échec à cause de l’absence totale de règles grammaticales permettant de bonnes dispositions dans la segmentation syntaxique des phrases. »

A la suite de cette révélation, Solomana Kante répond au journaliste libanais en ces termes « Nous n’avons, certes, pas d’écriture, c’est vrai; mais que nos langues locales sont toutes dépourvues de règles grammaticales permettant de bonnes dispositions dans la segmentation syntaxique des phrases, ça c’est faux et archi faux. »

Après plusieurs tentatives de transcription de la langue mandingue en alphabet arabe et en alphabet latin, il décide de créer son propre système de transcription des sons de la langue mandingue, qui lui semble plus adapté à la transmission du savoir et à la pédagogie que des systèmes de transcription étrangers comme l’alphabet latin ou l’alphabet arabe. Il le baptise, le , N’Ko.

Une nouvelle étude[2] du chercheur haïtien Rodney Salnave, basée sur l'écriture en 1791 de Tamerlan, un esclave lettré à Saint Domingue[3] (actuel Haïti), a démontré que Souleymane Kanté n'était pas l'inventeur de l'alphabet N'Ko en 1949. Le N'Ko fut en fait inventé deux siècles plus tôt, au début des années 1700, par le futur Roi du Royaume bambara de Ségou, Ngolo Diarra (1718-1790) qui a étudié à Tombouctou, Mali[4], dans sa jeunesse. Souleymane Kanté, quoique natif de la Guinée, sa famille est originaire de Ségou, au Mali[5] où N'Ko était écrit. Donc, Souleymane Kanté, qui a relancé l'écriture N'Ko en 1949, a dû avoir cet alphabet dans les effets de sa famille, depuis des générations.

  • Méthode pratique d'écriture n'ko, Kankan 1961/Siguiri 1993 ;
  • Traité de sciences en n'ko, Kankan 1961 ;
  • Hatè syllabaire en N'ko, Abidjan 1982/Caire 1986,1993, 2000, 2002, 2004, 2005, 2006/Kankan, 1990/Conakry, 2008, 2013/Bamako, 2010 ;
  • Le but de la lecture de la Fatiha dans tous les rak`ah de la prière musulmane, dans l’école et dans la mosquée, Caire 1994 ;
  • Histoire de Samory Touré (1830-1900), Caire 1995, 2004, 2008 ;
  • Résumé de l'histoire de la ville de Bambako, ou Bamako, Bamako 2006 ;
  • Conseils aux mamans d'Afrique Noire : La bonne façon d'espacer les naissances et la protection contre la grossesse en Afrique Noire, Caire 1995 ;
  • Conseils aux mères africaines, Caire 2009 ;
  • Les problèmes et les défauts en société, Caire 1992 ;
  • Les viscères et les glandes, Conakry 1990 ;
  • Les quinze signes de la fin du monde, Conakry 1999 ;
  • La diversité des salutations et les liens de parenté, Conakry 1958/1978 ;
  • Histoire de Foloningbè 1800-1882, Macenta 1993 ;
  • Comment introduire et conclure un discours, la bénédiction publique, Caire 1993 ;
  • Les ancêtres Adam et Ève ne sont pas à blâmer, Caire 2004 ;
  • Néologismes politiques N'ko, Caire 2004 ;
  • Histoire des patronymes mandingues, Conakry 1972/Caire 1990 ;
  • L'épopée de Djibriba en N'ko, Conakry 1980/Caire 1997 ;
  • La reproduction humaine ou l'insolence pour le non compréhensif en N'ko, Caire 1990 ;
  • Le piroguier de l'espérance, recueil de poèmes N'ko, Caire 1993 ;
  • Les règles de la langue, 3e tome N'ko, Bamako 2006 ;
  • Traduction N'ko des psaumes de David, Conakry 1994 ;
  • Histoire des Souverains Traoré de Sikasso - Kènèdougou en N'ko, Bamako 2006 ;
  • Le saint Coran, et la traduction de son sens en N'ko, langue commune du Manden, Médine 1999 ;
  • Les qualificatifs et la valeur du Coran, Conakry 2003 ;
  • L'histoire d'Elhadj Oumar Tall (1791-1864) en N'ko ;
  • Les bases de la géomancie en N'ko, Conakry 2006/Bamako 2010 ;
  • Histoire des Mandingues pendant 4000 ans, Tome I (de 2764 av. J.-C. jusqu’à 1234 apr. J.-C.), Caire 1994, 1997, 2002, 2004, 2008 ;
  • Histoire des Mandingues, Tome II, Soundiata Kéïta, fils de Naré Maghan, Caire 1994, 1997, 2002, 2004, 2008 ;
  • Histoire des Mandingues, Tome III, les 135 articles de la charte de Kouroukanfouwa ou kouroukanfouga en N'ko, Caire 1994, 1997, 2002, 2004, 2008 ;
  • Histoire des Mandingues, Tome IV, les successeurs de Soundiata Kéïta, Caire 1994, 1997, 2002, 2004, 2008 ;
  • Histoire de la langue commune mandingue et genèse des emprunts arabes, Caire 2008 ;
  • Histoire des royaumes périphériques de la confédération mandingue et des États qui ont émergé sur ses ruines (1100-1898), Caire 1995, 2004, 2008 ;
  • Les proverbes mandingues, Caire 2004 ;
  • Histoire du Macina : 462 ans d'événements de 1400 à 1862, Bamako 2007 ;
  • Petit Livre de littérature N'ko, Kouthiala 2011.
Livres d’apprentissage[6]
Nom des œuvres années
01 Le Premier Syllabaire NKO 1ère année Abidjan 1949
02 Le Syllabaire 1ère année Abidjan 1957
03 Le Syllabaire 2ème année Abidjan 1958
04 Le Syllabaire 1ère année avec image Kankan 1961
05 Le Syllabaire 1ère année «la lumière a pointée» Conakry 1970
06 Le Syllabaire 2ème année «la lumière a pointée» Conakry 1970
07 Le Syllabaire Nko 3ème année Bamako 1979
08 Les leçons d’apprentissage 1968
09 Le Syllabaire Hatè Abidjan 1983
Livres de Lecture
Nom des œuvres années
01 Les principaux corroboratifs en NKO 1961
02 Le Syllabaire bilingue NKO-Français 1958
03 Le petit livre de Grammaire 1969
04 Le 1er livre de Grammaire 1973
05 Le livre de Grammaire cours élémentaire 1973
06 Le livre de Grammaire cours moyen 1974
07 Le livre de Grammaire 3ème année 1975
08 Le préalable nécessaire à l’invention du NKO 1950
09 Le Dictionnaire NKO de 32.000 mots 1962
10 Les difficultés de transcription du Maninka en alphabet latin 1976
11 Les épreuves du NKO 1962
12 La meilleure voie pour apprendre l’arabe (NKO-arabe) 1963
13 Le Lexique Français-Maninka (en alphabet latin) 1974
14 Le lexique Français-NKO 1975
15 Le lexique NKO-Français 1975
Livres de littérature
Nom des œuvres années
01 Les Meilleurs proverbes du Mandingue 1969
02 Comment des mots arabes ont intégrés le Maninka 1952
03 Le Recueil des proverbes Maninka 1969
04 La Différence entre l’écriture et la langue 1978
05 Les Sketchs du Harine 1972
06 Les Terminologies Français en NKO 1962
07 Les 12 Mois de l’année et les 12 importances des remèdes contre la douleur 1978
08 Comment devenir un bon poète 1960
09 Comment se faire des amis 1975
10 Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen 1968
11 L’Afrique et la révolution (d’Ahmed Sékou Touré) 1973
12 Recueil de proverbe (de Karifakoudoun) 1972
13 Les Conseils aux mères Africaine 1960
14 Les Néologisme (lexique des mots politiques et administratifs) 1971
15 L’Organisation Sociale et Coexistence pacifique 1975
16 Le livre de poème (le pêcheur de l’espoire) 1960
17 Recueil de poèmes divers 1958
18 Livre de poème (si Batè n’apprend pas, qui d’autre le fera) 1956
19 Livre de poème du 1er avion guinéen «air guinée» 1961
20 La Réconciliation du RDA 1951
21 Livre de 16 poèmes divers 1956
22 Les principaux proverbes du Manden 1969
23 Comment la langue française a été créée 1950
24 Les Contes de la brousse et de la forêt 1960

Vie privée

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Solomana Kanté est marié à deux femmes dont Fanta cissé et Fanta Bérété et père de 16 enfants dont dix garçons et six filles.

Notes et références

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  1. (en) « Solomana Kanté", the inventor of the N'ko alphabet: a map of his life », An ka taa (consulté le )
  2. Rodney Salnave, « Tamerlan n'était pas musulman », sur Bwa Kay Il-Ment, (consulté le )
  3. Colonel Malenfant, Des colonies et particulièrement de celle de Saint-Domingue : mémoire historique, Paris, Audibert, (lire en ligne), p.213
  4. Samba Lamine Traoré, La Saga de la ville historique de Ségou, Paris, L'Harmattan, , p.43
  5. Jean-Loup Amselle, « Le N'ko au Mali », Cahier d’études africaines. 36 (144),‎ , p. 823-826 (lire en ligne)
  6. Ibrahima Kanté, fils ainé et administrateur des œuvres de Solomana Kanté, « Biographie de Kanté Solomana »

Liens externes

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