Rencontre-Ados

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Rencontre-Ados est un réseau social francophone destiné aux adolescents et aux individus âgés de 13 à 25 ans. Se présentant comme un site de rencontres, il est essentiellement connu par les controverses dues aux activités pédophiles.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le site internet est créé en 2006 par le belge Thomas Mester[1]. En août 2023, il comptabilise plus de 280 000 utilisateurs[2].

Structure du site[modifier | modifier le code]

Il se présente comme un site de rencontres[3],[2] et est essentiellement connu par les controverses dues aux activités pédophiles[4].

Les rencontres entre adolescents sont permises par une messagerie privée et des discussions publiques sous la forme de forums[5].

Controverses[modifier | modifier le code]

En 2013, Rencontre-Ados fait partie des sites de rencontres pour adolescents épinglés comme inquiétants par les parents, journalistes et psychologues. Ils critiquent notamment le calquage sur les pratiques adultes ainsi que le risque de cyberharcèlement[6]

Accusations de pédo-criminalité[modifier | modifier le code]

Dès 2013, des journalistes s'infiltrent sur le site pour dévoiler une présence abondante d'activités pédophiles[7]. Libération publie aussi une enquête de ce type en 2019, pointant du doigt des conversations à caractère sexuel ainsi que des propositions inappropriés faites aux mineurs[6]. Fin 2021, des journalistes du Figaro et du Monde font les mêmes constats après une infiltration sur le site[8],[9].

Par ailleurs, plusieurs faits divers en France, en Belgique et au Québec sont liées à des rencontres via Rencontre-Ados[10],[11],[12].

Le site est néanmoins mis sur le devant de la scène à l'été 2023, lorsque la militante Sabrina Erin Gin publie une alerte sur son compte Instagram pour dénoncer les dérives du site[13]. L'association Young and Safe se saisit de l'affaire et appelle les internautes à signaler le site auprès de la plateforme Pharos[14]. Le 24 août 2023, le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot annonce avoir pris en compte ces signalements et avoir saisi la procureure de la République[15]. Google décide de supprimer à la même date l'application Rencontre-Ados de son Play Store pour "non-respect des règles du magasin d'applications"[16].

Momo Challenge[modifier | modifier le code]

Le 5 octobre 2018, un père porte plainte pour « mise en danger de la vie d'autrui » contre les réseaux sociaux Youtube, Whatsapp et Rencontre-Ados[17]. Cette plainte fait suite au décès de son fils, qui aurait participé au Momo Challenge via ces différentes applications[18].

Modération et réglementation[modifier | modifier le code]

Le site comporte une section de signalement auprès de plusieurs modérateurs[19]. Selon le fondateur Thomas Mester, leur nombre n'est néanmoins pas suffisant face à la demande[20].

Etant hébergé en Belgique, le site est soumis au droit belge[21], ce qui permet par exemple d'échapper à la loi française du 7 juillet 2023[22], visant à instaurer une majorité numérique fixée à 15 ans[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « «J’ai envie de violence» : des parents s'insurgent contre le site rencontre-ados, accusé d'attirer des pédophiles », sur Le Figaro, (consulté le )
  2. a et b « Internet : le site "Rencontre Ados" soupçonné d'héberger des pédocriminels », sur Franceinfo, (consulté le )
  3. Pascal Maquin et Mathieu Leloir, Quand les ados prennent le pouvoir: des solutions concrètes pour comprendre, agir et ne plus subir, le Courrier du livre, (ISBN 978-2-7029-1306-2)
  4. Céleste DE KERVENOAËL, « Le site Rencontre Ados accusé d’héberger des pédophiles : on vous résume la polémique », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  5. « Rencontre ados, le meilleur site de rencontre pour ados ! », sur Rencontre Ados (consulté le )
  6. a et b « Les sites de rencontres pour adolescents inquiètent les parents », sur Le Figaro, (consulté le )
  7. « Immersion dans les sites de rencontres pour ados », sur Europe 1, (consulté le )
  8. « «J’aime bien une fille docile» : Le Figaro a infiltré le monde sans foi ni loi du site rencontre-ados.net », sur Le Figaro, (consulté le )
  9. « Les sites de rencontre pour adolescents infiltrés par les prédateurs », sur BFMTV (consulté le )
  10. Cynthia Dubé, « Viol d'une ado: Pascal Montembeault fait des aveux - ACTUALITÉS - EstriePlus.com | Journal d'actualité Web | Sherbrooke | Estrie. », sur www.estrieplus.com, (consulté le )
  11. Ju B, « Waterloo: une adolescente violée après une rencontre sur Internet », sur DHnet, (consulté le )
  12. Par Julien Constant Le 3 octobre 2018 à 19h08, « Lyon : le pédophile traquait les ados sur les réseaux sociaux », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. « Instagram », sur www.instagram.com (consulté le )
  14. « Le cri d'alarme d'une association contre ce site qui permet à des adultes de rencontrer des ados », sur Magicmaman.com, (consulté le )
  15. « Pédocriminalité : le ministre délégué au Numérique saisit la justice contre le site Rencontre Ados - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  16. « La polémique application Rencontre Ados bannie du Play Store par Google », sur www.lesnumeriques.com, (consulté le )
  17. « "Momo challenge" : un père porte plainte contre YouTube, Whatsapp et l'Etat après la mort de son fils », sur Europe 1, (consulté le )
  18. « «Momo Challenge» : plusieurs victime et une plainte contre YouTube, Whatsapp et l'État », sur ladepeche.fr (consulté le )
  19. « Pédophilie, prostitution: pourquoi il faut se méfier de l'application "Rencontre Ados" », sur BFMTV (consulté le )
  20. « Protéger l’environnement est possible, rentable et enthousiasmant ! Entretien avec Bertrand Piccard », sur Les podcasts de l'OCDE, (consulté le )
  21. « Conditions générales & Cookies », sur Rencontre Ados (consulté le )
  22. LOI n° 2023-566 du 7 juillet 2023 visant à instaurer une majorité numérique et à lutter contre la haine en ligne (1), (lire en ligne)
  23. « Réseaux sociaux, la majorité numérique à 15 ans », sur jeunes.gouv.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]