Ravaillac (journal)

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Ravaillac
Image illustrative de l’article Ravaillac (journal)
Logotype du Ravaillac

Pays Drapeau de la France France
Zone de diffusion Lycée Henri-IV
Langue Français
Format Berlinois
Genre Journal lycéen
Prix au numéro 5 francs (novembre 2001)[1]
1 € (mars 2002)[2]
Date de fondation
Date du dernier numéro
Ville d’édition Paris

Directeur de publication Jonathan Desoindre[1],[2]

Ravaillac est un journal lycéen français réalisé par des élèves du lycée Henri-IV de à .

Ce journal a fait parler de lui de par sa seconde édition (intitulée « du cul, du cul, du cul ») qui entraînera un procès ainsi qu'un fort intérêt médiatique autour de ce dernier. Le titre du journal est inspiré du nom de François Ravaillac, l'assassin d'Henri IV[3].

Polémique[modifier | modifier le code]

L'édition de , intitulée « du cul, du cul, du cul », fait 28 pages centrés sur la sexualité, et parle ouvertement de pornographie, de prostitution, d'homosexualité et d'homophobie. Pour l'occasion, cinq des lycéens rédacteurs (deux filles et trois garçons) posent nus pour la couverture, leur sexe n'étant caché que par un sparadrap opaque mais amovible[4],[3].

Cette parution sera mal reçue par le proviseur, Patrice Corre, qui décidera d'en suspendre la diffusion à titre conservatoire. Il justifiera cette décision « au nom de la protection de la jeunesse », le lycée Henri-IV accueillant également des collégiens[3]. Le SNPDEN soutiendra la décision du proviseur en dénonçant une publication « à connotation pornographique ». La FCPE-Paris et la PEEP apportent, elles, leur soutien aux lycéens. Le proviseur décidera par la suite de renvoyer les rédacteurs du journal de l'établissement[5].

En parallèle la presse nationale s'intéresse à l'affaire et de nombreux journalistes de la télévision et de la radio tenteront d'interviewer les rédacteurs à la sortie du lycée Henri-IV[6].

À la suite de la suspension du journal, ses rédacteurs décideront de porter plainte, estimant que la censure du journal n'était pas légitime et n'avoir enfreint aucune loi.

Procès[modifier | modifier le code]

Le tribunal administratif de Paris en donne raison aux lycéens estimant que l'interdiction relève d'une erreur d'appréciation de la part du proviseur. Le juge estime que les collégiens sont tenus à l'écart des lycéens et que, par conséquent, ils ne sont pas exposés à la revue[7].

Le jugement sera confirmé par la cour administrative d'appel de Paris en [5].

Postérité[modifier | modifier le code]

Les rédacteurs du Ravaillac, constitués en une association du même nom, se réuniront de nouveau en 2004 pour une nouvelle revue, intitulée Troubles. Cette dernière parle de sexualité, de politique et de culture[8],[9]. Ils organiseront un festival de « libre expression jeune » et encourageront les lycéens à se servir de cette jurisprudence « pour refuser la censure et les tabous »[9],[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Ravaillac, du sang, du sang, du sang, (lire en ligne).
  2. a et b Ravaillac, du cul, du cul, du cul, (lire en ligne).
  3. a b et c Luc Bronner, « La "une" du journal du lycée Henri-IV, "Ravaillac", suscite l'émoi », Le Monde, .
  4. Emmanuel Davidenkoff, « Malvenu d'être nu à Henri-IV », Libération, .
  5. a b et c Claude Lelièvre et Francis Lec, Les profs, l'école et la sexualité, Paris, Odile Jacob, , 349 p. (ISBN 2-7381-1623-X), p. 161-162.
  6. Henri Haget et Gildas des Roseaux, « La provocation portée au nu », L'Express, .
  7. « Droit scolaire », La Revue d'action juridique et sociale : Journal du droit des jeunes, vol. 236, no 6,‎ , p. 59 (ISSN 2114-2068 et 2259-6003, DOI 10.3917/jdj.236.0059, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Rapports de force », 20 Minutes,
  9. a et b Marie-Joëlle Gros, « Ravaillac voit du sexe partout », Libération, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]