Barricades (journal)

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Barricades
Image illustrative de l’article Barricades (journal)
Logotype de Barricades

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Trimestriel (irrégulier)
Format A4 (2129,7)
Genre Journal lycéen militant
Prix au numéro 1 francs[1]
Fondateur Maurice Najman et Jacques Bleitbreu
Date de fondation
Date du dernier numéro 1969
Ville d’édition Paris

Barricades est un journal réalisé par les comités d'action lycéen en 1968-1969[2], directement issu de Mai 68, dont il est un emblème.

Histoire[modifier | modifier le code]

La fondation le 1er juin 1968[modifier | modifier le code]

Le journal est réalisé par le comité d'action lycéen. Son premier numéro, daté du [3], le présente comme le "journal des CAL"[4]. Animé et fondé par Maurice Ronai et Nicolas Baby, il contient cet éditorial repris par toutes les anthologies de Mai 68 : l'affirmation lyrique de la lutte extra-parlementaire.

Le journal est édité sous le format 21X29,7 et le contenu de son premier numéro évoque les techniques de guérilla ou l'action des lycéens allemands[3]. Le journal participe à la floraison des journaux de lycée d'après 68, souvent inspirés par des militants de partis politiques: Jeunesse Rebelle pour la LC (puis Lycée rouge), la Jeune Garde pour l’AMR[5]., Le troublion pour Révolution, tandis que la JEC publie Aristide[5]. Barricades se veut lui plus fédérateur.

Il ne cache pas, dans son n°1 du mois de , la volonté de poursuivre la lutte jusqu'au bout : "Il nous faudra bientôt construire de nouvelles barricades : cela signifie que face à un ordre social finissant, soucieux de revenir au statu quo, nous opposerons sans cesse des actions de masse de type non-parlementaire"[6]. Il est caractéristique de l'engagement révolutionnaire et de la prise de conscience politique des lycéens[3].

Les difficultés nées du congrès de l'automne 1968[modifier | modifier le code]

Mais au printemps 1969, le mouvement autour du principe de "comité d'action lycéen" est en difficulté: il n’y a plus vraiment de CAL, en raison des divisions en son sein[4] depuis le congrès de l’automne 1968 – qui représente 150 CAL[4]. Ce congrès voit l'opposition entre ceux qui préfèrent orientation de type plutôt syndicale, pour rester unis, et ceux de la JCR, habitués aux jeux d'appareils du PCF (dont la JCR est une scission), qui proposent d’abord un “ mouvement politique de masse ”[4] et estiment qu’un mouvement lycéen indépendant ne peut durer[4]. Les seconds ont mieux préparés le congrès et sont majoritaires: ils jugent le mouvement de comité d'action lycéen inutile et non viable et lui coupent les vivres[4]. Les JCR privilégient leur propre presse lycéenne, Jeunesse Rebelle puis Lycée rouge.

Les autres vont tenter la dernière conférence nationale en , qui réunit 30 comités parisiens et 15 provinciaux[4] pour lancer une “ campagne baccalauréat ” et la presse va relayer l’information. Mais ce qui demeure des CAL se trouve dans l’incapacité de sortir le matériel et ne peut imprimer le N° 4 du journal (Barricades) faute de moyens. Ils se regrouperont dans l'Alliance marxiste révolutionnaire plus tard en 1969.

La relance à l'automne 1969[modifier | modifier le code]

Ainsi, le journal est relancé à l'automne 1969 au lycée Jacques Decour de Paris[7], par Maurice Najman et Jacques Bleitbreu[2], avec une nouvelle forme et un nouveau numéro un[7]. Il se veut toujours le titre des CAL et des comités de l'Enseignement Technique[7]. Au-dessus d'un portrait d'Ho Chi Min, un éditorial du premier numéro d'octobre précise que Barricades sera 'l'instrument de l'action internationaliste contre le capitalisme[7].

Un article dans le Nouvel Observateur du mentionne ce projet de le relancer, en veillant à son indépendance. Il précise que « Barricades » souhaite tirer à 5000 exemplaires, grâce aux relations d'un de ses rédacteurs, Nicolas Baby (militant) dans le milieu de l’art. Selon lui, "pour ne pas dépendre d’une organisation politique ou des hasards des cotisations", le journal a "lancé une collecte de crédits sous une forme originale : une tombola dont les lots ont été fournis par 80 peintres ou sculpteurs. Parmi eux, Calder, Manessier, Vasarely, lvarel, Raysse, César, Nicolas Schoeffer, Le Parc."

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les comités d’action lycéens » germe-inform » (consulté le ) (Premier numéro du journal des CAL, mai et juin 1968)
  2. a et b Biographie de Maurice Najman par Jacques Thibault BLEIBTREU [1]
  3. a b et c "Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !: Histoire du mouvement révolutionnaire étudiant en Europe" par Jean-Louis Brau, Editions FeniXX
  4. a b c d e f et g "Les comités d’action lycéens" par Robi Morder, dans "Les Cahiers du Germe trimestriels" n° 22-23-24, 2002 [2]
  5. a et b "Charlie Najman, années 68-70, du Sthetel à l'internationale, un cosmopolite" PAR ROBI MORDER 23 JUIL. 2016 [3]
  6. "L'Internationale étudiante révolutionnaire" par François Duprat, aux Nouvelles Editions Latines, 1968
  7. a b c et d "French Cartoon Art in the 1960s and 1970s: Pilote hebdomadaire and the Teenager Bande Dessinée" par Wendy Michallat, Editions Leuven University Press, 2018

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]