Aller au contenu

Prosper Philippe Augouard

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Prosper Philippe Augouard
Prosper Augouard.
Fonctions
Archevêque titulaire
Cassiopée (d)
à partir du
Évêque titulaire
Sinitis (d)
à partir du
Vicaire apostolique
Archidiocèse de Brazzaville
à partir du
Biographie
Naissance
Décès
Nationalités
Activités
Diacre catholique (à partir du ), prêtre catholique (à partir du ), évêque catholique (à partir du )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Ordre religieux
Consécrateurs
Distinction

Prosper Augouard (1852-1921), missionnaire français de la Congrégation du Saint-Esprit, fut le second évêque responsable du Congo français et de l'Oubangui.

Prosper Philippe Augouard est le fils de François Augouard, menuisier, et de Jeanne Adèle née Barreau, chrétiens, qui élevèrent leurs enfants dans la foi. Il est né le [1] à Poitiers. Enfant plein d'énergie, il étudie au Petit Séminaire de Montmorillon, puis en théologie au Grand Séminaire de Séez pour devenir prêtre, après avoir rencontré Louis-Gaston de Ségur alors qu'il était engagé volontaire, pendant la guerre de 1870, auprès des zouaves pontificaux rentrés en France pour l'occasion alors qu'il se trouvait à Rennes. Il est ordonné prêtre en 1876.

Augouard en zouave pontifical (1871).

Père de la congrégation du Saint-Esprit

[modifier | modifier le code]

Écoutant le récit fait par Antoine Horner sur ses missions au Zanzibar et en Afrique orientale, Prosper Augouard entre dans la congrégation du Saint-Esprit. Il embarque pour l'Afrique en comme secrétaire de Le Berre, vicaire apostolique du Gabon.

En 1878, il rencontre Hippolyte Carrie, puis il part en pour Lândana à partir de laquelle il fonde de nombreuses missions et travaille de concert avec l'administration coloniale (Albert Dolisie), rencontre Brazza, Stanley, etc. En 1881, il fonde la station de Nembo et celle de M'Bona qui étaient proches de Mfoa, et mène une expédition lointaine vers le Stanley-Pool. Il fonde la mission de Linzolo en 1883. De retour en France en 1884, pour se soigner, il plaide auprès de Jules Ferry en faveur des vastes espaces qui étaient à portée de la France. À la fin de l'année, il retourne sur le Stanley-Pool et fonde la mission de Kwamouth. La conférence de Berlin fait passer la mission de Saint-Paul de Kasaï à la Belgique, et Lândana au Portugal. Il installe les premiers bâtiments à Brazzaville de ce qui deviendrait la cathédrale et l'archevêché avec l'accord du résident de France, M. Chavannes.

Alors que les déplacements se faisaient en caravane sur plus de 560 km pour relier les missions, une première barque en acier et à voile fit ses premières rotations. En 1888, M. Augouard l'équipait d'une machine à vapeur. Toutes les pièces venaient d'Europe et donnèrent une nouvelle expansion aux déplacements sur les cours d'eau, et une mission fut fondée à Saint-Louis de Liranga , au confluent du Congo et de l'Oubangui. Ce premier vapeur est nommé le Léon XIII, du nom du pape. Il est remplacé en 1898 par un bateau plus grand, le nouveau Léon XIII à un étage, le premier changeant de nom pour celui de Diata Diata, (Vite, vite), du surnom donné par les Africains à l'évêque toujours en mouvement.

Au-delà de toute son inlassable activité de conversion, il est aussi une figure importante de l'alliance entre le pouvoir civil et religieux dans l'entreprise de colonisation républicaine, comme le mentionne son biographe, rapportant les paroles de Mgr Augouard : "Que de belles et grandes choses on pourrait faire dans la colonie, si les deux pouvoirs, civil et religieux, pouvaient marcher la main dans la main ! Dans tous les cas, ce n'est pas nous qui refuserons jamais notre concours à cette œuvre patriotique et civilisatrice."[2] C'est aussi de cette intense activité qu'il tient son surnom : "l'apôtre du Congo"[3].

Vicaire apostolique

[modifier | modifier le code]
Prosper Augouard à son retour en 1890.
Service funéraire Augouard devant le parvis de la cathédrale à Brazzaville en 1921

De nouveau de retour en France, pour y recevoir des soins en , le pape le nomme évêque titulaire (in partibus) de Sinita (de) et vicaire apostolique pour le Haut-Congo français et l’Oubangui.

De retour en , il fait commencer la construction de la cathédrale de Brazzaville (40 mètres de longueur et 13 mètres de voûte), une maison épiscopale, des classes et des dortoirs.

Les sœurs de Saint-Joseph de Cluny arrivent en 1892 et commencent l'évangélisation et le soin des filles et de leurs mères.

Toute cette activité de bâtisseur mène à l'élévation de fabriques pour cuire les briques (il en fut fabriqué quinze millions) ainsi qu'à la construction d'un atelier portuaire à Brazzaville pour l'entretien des trois bateaux (dont le Léon XIII d'une longueur de 20 mètres), servant aussi à toute la navigation du fleuve. Alphabétisation, dispensaires, routes commerciales, rachat d'esclaves, lutte contre la polygamie, soutien des expéditions : toutes ces activités le mettent en relation avec de nombreuses personnalités de l'Afrique-Équatoriale française : la Mission Foureau-Lamy, Ferdinand de Béhagle, Mizon, Jean Dybowski, le gouverneur Émile Gentil, , etc.

Son incessante activité amena Augouard à fonder de nouvelles missions en Oubangui : en 1894, Saint-Paul des Rapides peu en amont du poste français de Bangui et la Sainte-Famille des Banziri près du village du chef Bessou.

De nouveaux bateaux furent construits et de nouveaux missionnaires arrivèrent, comme les sœurs franciscaines missionnaires de Marie. À Lékéti sur l'Alima en 1897, il prit en charge la mission de France-ville au Gabon avant de la rendre au diocèse du Gabon en 1907.

Il est sacré archevêque par Benoît XV en 1915.

De retour en France pour raisons de santé, Augouard meurt à Paris le . Firmin Guichard lui succède.

Une statue lui est érigée sur le parvis de la cathédrale de Brazzaville en 1926.

Un timbre à son effigie a été émis en Afrique équatoriale en 1952 pour célébrer le centenaire de sa naissance[4].

Récompenses et décorations

[modifier | modifier le code]

Augouard eut également une activité littéraire avec l'aide de son frère Louis, ce qui lui permit de recevoir le prix Audiffred de l'Académie des sciences morales et politiques. Il reçut par ailleurs les distinctions suivantes :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Prosper Augouard, Dernier voyage dans l'Oubanghi et l'Alima : relation écrite par Mgr Augouard ... lettre adressée à son frère., Ligugé (Vienne) : Impr. de M. Bluté, 1899, (OCLC 461609565)
  • Jehan de Witte, Les deux Congo : 35 ans d'apostolat au Congo français ; Mgr Augouard ; les origines du Congo belge, Émile Paul 1913, Plon, (OCLC 712273825)
  • Jehan de Witte, Mgr Le Roy, Mgr Prosper-Philippe Augouardet Mgr Leroy, Un explorateur et un apôtre du Congo français, Mgr Augouard, archevêque titulaire de Cassiopée (de), vicaire apostolique du Congo français. Sa vie, par le baron Jehan de Witte. Ses notes de voyage et sa correspondance : Introduction par S.G. Mgr Le Roy, archevêque titulaire de Carie, supérieur général des Pères du Saint-Esprit., Émile-Paul Frères éditeurs 1924, (OCLC 459100901)
  • Georges Goyau, Monseigneur Augouard, Plon, 1926, (OCLC 782040534)
  • Prosper et Louis Augouard, 44 années au Congo faisant suite à 28 années et 36 années au Congo. 1905-1914-1921. T. 4, impr. Pierre Amelot, , (OCLC 1122779891)
  • Pierre Michelin, Monseigneur Augouard un défricheur d'Empire et un apôtre, Paris, Maison de la Bonne presse, 1943, (OCLC 459545604)
  • Exposition Mgr Augouard, [1852-1952] : Brazzaville, 4-., Brazzaville, 1952, (OCLC 460476904)
  • Augustin Berger, Hommes et destins, vol. I, t. 2, p. 29.
  • Ghislain de Banville, Kalouka et Zoungoula : les deux premières religieuses de Brazzaville, au Congo 1892-1909, Karthala, Paris, 2000, 242 p. (ISBN 2-84586-094-3) - chapitre 4 "les idées de Mgr Augouard" p. 35-40
  • Armand Brice Ibombo, L'œuvre missionnaire de Mgr Propser Augouard au Congo-Brazzaville (1881-1921), Paris : l'Harmattan, 2012, (ISBN 9782336003153)
  • Marie-Christine Lachèse et Bernard Lachèse, De l'Oubangui à la Centrafrique : la construction d'un espace national, L'Harmattan, Collection Histoire africaine, 2015, (ISBN 978-2-343-05854-2)

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Extrait des Registres de l'Etat Civil - Poitiers », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  2. Georges Goyau, Monseigneur Augouard, Plon, , pp. 131-132
  3. Denise Bouche, Histoire de la colonisation française, volume 2, Fayard, , p. 226
  4. Catalogue mondial de cotation Yvert & Tellier. Timbres des colonies françaises, tome 2-1

Liens externes

[modifier | modifier le code]