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Dans le cas où tous les termes de la suite sont non nuls, on dit que le produit infini converge quand la limite des produits finis existe et est non nulle[1] ; sinon, on dit que le produit infini diverge.
Si l'un des termes de la suite est nul, on ne parle pas en général de convergence, bien que les produits partiels stationnent à 0.
On dit qu'un produit converge absolument si est convergent[2].
En cas de convergence
Si le produit infini converge, alors la suite de ses termes converge vers 1 :
Pour étudier les produits infinis, on passe le plus souvent par le logarithme pour « transformer » le produit infini en une somme infinie, plus manipulable.
Puisque an tend vers 1, il existe un rang tel que . On peut donc appliquer le logarithme complexe, et l'on a
.
Le produit infini converge si et seulement si la série de droite converge. On peut ainsi plus facilement étudier la convergence de produits infinis en s'appuyant sur les critères de convergence des sommes infinies.
Un produit converge absolument si et seulement si ; un produit absolument convergent est convergent[2].
Exemples
Parmi les exemples les plus connus de produits infinis, on a les formules suivantes exprimant les constantes mathématiques classiques :
(formule de Viète (1593) — il s'agit du premier produit infini apparu dans l'histoire des mathématiques) ;
pour Re(z) > 1, donnant, pour z → 1, le développement de π/4 ci-dessus.
Factorisation de fonctions holomorphes sur le plan complexe
Un résultat majeur sur les produits infinis est le fait que toute fonction entièref (toute fonction holomorphe sur le plan complexe tout entier) se factorise en un produit infini de fonctions entières, ayant chacune au plus un zéro (s'annulant chacune au plus en une valeur).
En général, si f a un zéro d'ordre m à l'origine et d'autres zéros en (comptés avec multiplicité), alors :
où les exposants sont des entiers positifs qui peuvent être choisis pour assurer la convergence de la série, et est une fonction analytique uniquement déterminée (ce qui signifie que le terme devant le produit ne s'annule pas sur le plan complexe).
Cette factorisation n'est pas unique, car elle dépend du choix des et n'est pas particulièrement élégante. Cependant, pour la plupart des fonctions, il existe un entier p minimal tel que le choix constant donne un produit qui converge, appelé la forme produit canonique et, lorsque p = 1 convient, on obtient :