Portrait d'Irène Cahen d'Anvers
Artiste | |
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Date | |
Type | |
Technique | |
Dimensions (H × L) |
65 × 54 cm |
Propriétaires |
Louis Cahen d'Anvers, Béatrice de Camondo, Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg, Hermann Göring et Gustav Rochlitz (en) |
No d’inventaire |
90 |
Localisation |
Le Portrait d'Irène Cahen d’Anvers, ou Portrait de Mademoiselle Irène Cahen d'Anvers, ou La Petite Fille au ruban bleu ou encore La Petite Irène, est une huile sur toile (65 x 54 cm) peinte par Auguste Renoir en 1880 et aujourd'hui conservée à la fondation Bührle (Zurich, Suisse)[1].
Ce tableau, commandé par la famille Cahen d'Anvers puis transmis aux Camondo, a fait partie des œuvres d'art volées par les Allemands. Il apparaît dans le film Monuments Men (2014).
L'oeuvre est réalisée à mi-chemin entre l'impressionnisme (arrière-plan) et le réalisme (enfant).
Histoire du tableau
[modifier | modifier le code]C'est par le collectionneur Charles Ephrussi, propriétaire de la Gazette des beaux-arts, que le banquier Louis Cahen d'Anvers fait la connaissance de Renoir, auquel il commande en 1880 le portrait de ses trois filles en commençant par Irène, l'aînée. Les deux cadettes, Élisabeth et Alice, feront l'objet d'un second tableau de Renoir, intitulé Les Demoiselles Cahen d'Anvers ou encore Rose et Bleu.
Mademoiselle Irène Cahen d'Anvers, huile sur toile 64 × 54 cm encore appelé La Petite fille au ruban bleu[2], considéré de nos jours comme un chef-d'œuvre, fut mésestimé par les Cahen, tout comme les autres tableaux de Renoir, et dissimulé dans un placard[3].
Le portrait d'Irène voyagea : inclus en 1883 dans la première exposition exclusivement consacrée à Renoir par la galerie Durand-Ruel boulevard des Capucines (qui comptait 25 portraits sur 70 tableaux), offert en 1910 à Béatrice de Camondo par sa grand-mère maternelle, volé en 1941 au château de Chambord par les Allemands, confisqué par Goering à titre d'échange, puis négocié par le marchand Walter Feuz pour le compte d'Emil Georg Bührle, industriel et collectionneur d'origine allemande naturalisé suisse en 1937, dirigeant de la société d'armement Oerlikon, fournisseur de la Wehrmacht (fondation Bührle, Zurich), qui acquit une douzaine d'autres œuvres ainsi confisquées.
En 1946, La petite fille au ruban bleu fut reconnue dans l'exposition parisienne intitulée « Chefs-d'œuvre des collections françaises retrouvées en Allemagne » par celle qui en avait été le modèle 66 ans plus tôt, et devenue l'unique héritière de sa fille Béatrice Reinach, née Camondo, morte en déportation avec les siens. En conséquence, elle lui fut restituée. En 1949, elle la vendit à un galeriste parisien, qui la céda finalement à Emil Georg Bührle ; l'œuvre est reproduite en couleurs dans le catalogue de l'exposition du centenaire de sa naissance (Skira, 1990, n°52) avec le Portrait d'Alice et d'Élisabeth Cahen d'Anvers du même peintre (1881).
Irène Cahen d'Anvers
[modifier | modifier le code]Irène Cahen d'Anvers (Bougival, 20 septembre 1872 - Paris 16e, 25 novembre 1963), le modèle, est âgée de 8 ans au moment du portrait. Devenue comtesse Moïse de Camondo par son mariage, à Paris 16e le 14 octobre 1891, elle a deux enfants, dont Nissim de Camondo, le dédicataire du musée Nissim-de-Camondo à Paris et Béatrice de Camondo, madame Léon Reinach. Divorcée, elle se convertit au catholicisme pour se remarier le 2 mars 1903 à Paris 16e avec le comte Charles Sampieri (Paris 9e, 11 janvier 1863 - Neuilly sur Seine, 25 juin 1930), dont elle a une fille, Claude Germaine Sampieri (Paris 16e, 14 décembre 1903 - La Londe des Maures, 2 août 1995), future épouse d'André Dubonnet. Elle hérite de sa fille Béatrice la fortune des Camondo, une fortune considérable qu'elle dilapidera dans les casinos de la Côte d'Azur[4]. Elle est inhumée au Cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine dans la chapelle Sampieri.
Médias
[modifier | modifier le code]- Renoir et la petite fille au ruban bleu, par Nicolas Lévy-Beff, diffusé sur France 5 le 2019 à 22H25.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ce musée est actuellement fermé. Les œuvres qu'il contenait sont exposées dans divers musées suisses et étrangers en attendant d'être rassemblées en 2021 dans la nouvelle aile du Kunsthaus de Zurich. Cf. Site de la fondation.
- Le Petite fille au ruban bleu
- Pierre Assouline 1999, p. 179
- « Villa araucaris », sur fragments-cannes.com (consulté le ).