Parti égalité et justice

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Parti égalité et justice
Histoire
Fondation
Cadre
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Siège
Pays
Organisation
Présidente
Sakir Colak (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Le Parti égalité et justice (abrégé en PEJ) est un parti politique français islamo-conservateur fondé en 2015. Il est présidé par Sakir Mickael Colak et a son siège à Obernai.

Présentation[modifier | modifier le code]

Création[modifier | modifier le code]

Le Parti égalité et justice, islamo-conservateur[1], est considéré comme une officine officieuse du Parti de la justice et du développement (AKP) (parti islamo-conservateur turc) en France, sur le modèle de Denk aux Pays-Bas, destinée à recueillir des voix dans la diaspora turque en France[2].

Le Parti communiste français (PCF) dénonce son processus de fondation dans une lettre au ministère de l'Intérieur, affirmant qu'« il faut y mettre un terme »[3]. Le PEJ rejette ces accusations[4], qui sont pourtant confirmées[5]. Le parti a été dissous en 2020 par le bureau national du PEJ car il a été découvert que Sakir Mickael Colak n'avait jamais été dans les statuts du Parti et qu'il avait menti sur sa profession, il n'a jamais été avocat.

Programme[modifier | modifier le code]

Si le programme du Parti égalité et justice présente des propositions d'ordre général, plusieurs dispositions relaient les idées de l'islam militant[6].

Le parti dit s'adresser « aux classes populaires, aux populations issues de la diversité et aux déçus du système »[7].

La « priorité 2 » du chapitre « éducation » annonce qu'il faut « adapter les manuels d’histoire et d’éducation civique en y intégrant une vision multiculturelle et plurielle », notamment par « l’introduction dans le programme d’enseignement scolaire de l’Empire arabo-musulman et de l’Empire asiatique ainsi qu’africain »[8]. Le PEJ réclame la prise en compte de l'identité musulmane « qui n'existait pas en 1905 ». Le chapitre « laïcité » demande « un moratoire sur la laïcité »[8] afin d'appliquer l'esprit de la loi de 1905, c'est-à-dire avec « un État qui ne reconnaît aucun culte, mais les laisse s’exprimer librement »[9]. Son président, Sakir Colak, pense que « la Turquie est plus démocratique qu’on ne le croit »[10].

En , le magazine Marianne indique qu'en vue des élections législatives de 2017, « de Valenciennes à Marseille, le parti investit barbus et voilées en réclamant la refonte de la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État au nom des « accommodements raisonnables concernant les musulmans » »[11].

Présence aux élections[modifier | modifier le code]

Départementales de 2015[modifier | modifier le code]

Le PEJ a présenté 10 binômes lors des élections départementales de 2015, principalement en Alsace[12],[13].

Législatives de 2017[modifier | modifier le code]

En , le PEJ indique vouloir présenter 68 candidatures aux élections législatives de juin[11]. Il parvient finalement à en déposer 52 dans 28 départements[14]. Toutefois, les près de 10 000 voix totalisées en France ne permettent pas au parti d’accéder au financement public[15]. En effet, le PEJ n’a atteint le seuil des 1 % d’électeurs que dans sept des circonscriptions où il était présent[15].

Européennes de 2019[modifier | modifier le code]

Aux élections européennes de 2019, le Parti égalité et justice tente, sans succès, de présenter une liste nationale. Le projet, annoncé en à Dreux par Hüseyin Karaoglan, qui aurait dû être tête de liste, et le président du parti Colak Sakir, est avorté deux mois plus tard en raison d'un manque de financement. Karaoglan appelle, « à titre personnel, [...] à voter pour la liste des Gilets jaunes qui réclament le RIC »[16],[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Départementales : un parti créé pour défendre «les valeurs des musulmans », sur lefigaro.fr, .
  2. « Comment le parti d’Erdogan s’infiltre en France », sur nouvelobs.com, .
  3. « Erdogan s’invite en France pour les législatives françaises. Le PCF dénonce », sur humanite.fr, .
  4. « France – Avenir des partis alternatifs : le PEJ comme modèle », sur aa.com.tr, (consulté le ).
  5. « La Turquie s'invite-t-elle dans les législatives par le biais de candidats », sur liberation.fr, (consulté le ).
  6. Samir Amghar, L'islam militant en Europe, Infolio, .
  7. Le Progrès, « Le Parti Egalité Justice a dévoilé ses candidats pour les législatives », Quotidien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b « Le Parti », sur parti-egalite-justice.fr (consulté le ).
  9. Lyonne.fr, « Législatives - Le Parti égalité justice a investi trois candidats », quotidien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Arthur Laffargue, « Les Turcs de France divisés sur le référendum en Turquie », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne).
  11. a et b « La main d'Erdogan dans les urnes de France : 68 candidats du PEJ aux législatives », sur marianne.net, (consulté le ).
  12. « Égalité et Justice, le parti islamo-turc qui se lance aux départementales », sur lexpress.fr, .
  13. « Des candidats du Parti Égalité et Justice un peu partout en Alsace », sur lalsace.fr, .
  14. « Combien y a-t-il de partis politiques en France ? », sur europe1.fr, (consulté le ).
  15. a et b « Législatives : pari perdu pour le Parti Egalité Justice », sur Rue89, (consulté le ).
  16. Valérie Beaudoin, « Le parti Égalité et Justice présente une liste avec un Drouais à sa tête », sur L'Écho républicain, (consulté le ).
  17. Valérie Beaudoin, « Hüseyin Karaoglan et sa liste renoncent pour des questions financières », sur L'Écho républicain, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charlotte Belaich, « La Turquie s'invite-t-elle dans les législatives par le biais de candidats ? », Libération,‎ (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Sites officiels : justice-egalite.fr (archive) et parti-egalite-justice.fr (archive)