Ordre de la Mouche à miel

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Ordre de la Mouche à miel
Ordre de la Mouche à miel
Décernée par Louise-Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine
Type ordre de chevalerie (origine)
ordre honorifique (France)
ordre dynastique (Maison du Maine)
Éligibilité membres de la Cour de Sceaux
Décerné pour acte de fidélité et d'obéissance à la dictatrice perpétuelle de l'ordre
Chiffres
Date de création 1703
Première attribution 1703

L’ordre de la Mouche à miel est une parodie d'ordre de chevalerie créé en 1703 par Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé (1676-1753), duchesse du Maine, pour attacher à sa personne la cour qu'elle avait rassemblée au château de Sceaux.

Histoire[modifier | modifier le code]

Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine, eut la fantaisie de créer le un ordre dit « ordre de la Mouche à miel », parodie des grands ordres de chevalerie[1].

L'abeille était son symbole, accompagnée de la devise : « Piccola si, ma fa pur gravi le ferite » (« Elle est petite, mais fait de graves blessures »)[2]. Cette « ingénieuse plaisanterie », que la duchesse avait adoptée pour devise lors de son mariage, lui donna l'idée de la création de l'ordre. Elle trouve sa source dans l'Aminte du Tasse. La petite taille de la duchesse la faisait comparer à une mouche à miel (c'est-à-dire une abeille), ainsi que son caractère emporté.

L'ordre était ouvert aux femmes et aux hommes, au nombre d'une quarantaine[1].

Insigne[modifier | modifier le code]

Médaille d'OR, suspendue à un ruban jaune citron ou jaune-orangé, frappée le . (la médaille présentée est une refrappe en argent du XXème siècle). On ne connait pas d'insigne qui soit vraiment d'époque.

-On trouve des refrappes en bronze doré, avec ou sans poinçon ("corne br", de la monnaie de Paris; ou en argent, sans savoir vraiment pourquoi elles existent puisque tous les témoignages d'époque sur l'ordre disent que la médaille était d'or. Donc, au minimun dorée... vu le petit nombre de membres de cet ordre, certainement moins de 100 pièces furent frappées. il est donc possible que cette petite médaille (29, 2 mm il semble, pour 11,9 grs) eut été frappée en or, vu la fortune de Louise-Bénédicte. Mais il se peut aussi-bien, en poussant la plaisanterie, qu'elle ne le fut qu'en bronze où en cuivre bien doré... pour le savoir il faudrait posseder une "Mouche à miel" d'époque. Hors, on ne nous montre jusque alors que des refrappes postérieures.

  • Au droit figure le portrait de la duchesse du Maine, entouré de la légende : « L.BAR. D. SC. D. P. D. L. O. D. L. M. A. M. » pour « Ludovise baronne de Sceaux, dictatrice perpétuelle de l'ordre de la Mouche à miel ».
  • Au revers figure une abeille volant vers une ruche entourée de la devise : « Piccola si, ma fa pur gravi le ferite » (« Petite, mais elle fait de profondes blessures »).

Il n'était pas recommandé de perdre cette médaille. Cette mésaventure arriva à Mlle de Moras qui dut la récupérer, cachée par Malézieu à l'intérieur d'un pâté, en chantant des louanges en vers à la duchesse.

Titre[modifier | modifier le code]

Chevalier. Il y en eut 39. Soit 40 membres, avec la Dictatrice perpétuelle. Comme à l'Académie Française, dont elle riait.

Organisation de l'ordre[modifier | modifier le code]

C'est au cours d'une cérémonie solennelle que le récipiendaire prononçait le serment suivant : « Je jure par les abeilles du Mont Hymette fidélité et obéissance à la dictatrice perpétuelle de l'ordre, de porter toute ma vie la médaille de la Mouche et d'accomplir, tant que je vivrai, les statuts de l'ordre ; et si je fausse mon serment, je consens que le miel se change pour moi en fiel, la cire en suif, les fleurs en orties et que les guêpes et les frelons me percent de leurs aiguillons ».

Statuts et ordonnances[modifier | modifier le code]

Le port de la médaille était obligatoire à la cour de Sceaux.

  • Article 2 : « Vous jurez de vous trouver dans le palais enchanté de Sceaux […] sans même que vous puissiez vous excuser sous prétexte de quelque incommodité légère comme goutte, excès de pituite ou gale de Bourgogne. »[1]
  • Article 3 : « Vous jurez […] de ne point quitter la danse si cela vous est ainsi ordonné que vos habits ne soient percés de sueur et que l'écume ne vous en vienne à la bouche. »[1]

La loi imposée était sévère et la dictatrice ne permettait pas qu'on la quittât sans son autorisation qu'elle n'accordait pas toujours. Elle distribuait volontiers des punitions[1].

Membres[modifier | modifier le code]

Il n'existe pas de liste des membres de l'ordre.

On peut penser que les personnages suivants ont pu en faire partie[réf. nécessaire] :

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Le Prince de Cathay, divertissement de Malézieu créée en , pour la fête de Châtenay. La scène 7 de la pièce étant une parodie d'une réception dans l'ordre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Histoire des ordres et clubs insolites », sur Castalie, .
  2. Adolphe Julien, La Comédie à la Cour, s.d., p.15-137. Dinaux, Sociétés badines, 1867, t. II, p. 77-87.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]

  • Brochure éditée par le musée d'Île-de-France à l'occasion du 250e anniversaire de la mort de la duchesse du Maine (1676-1753), .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Almanach de la Mouche à miel, année 1721, manuscrit conservé au musée de l'Île-de-France à Sceaux, ensemble des événements de la Cour de Sceaux pour l'année écoulée.
  • Nicolas de Malézieu, Divertissement de Sceaux, Trevoux, in-12, Guillaume Amfrye de Chaulieu, 1712.
  • Abbé Charles-Claude Genest, Divertissements de Sceaux, recueil de pièces en vers et en prose par N. de Malézieu, les abbés Charles Claude Genest, Guillaume Amfrye de Chaulieu, etc. Publié par C. C. Genest, Trévous, Paris, E. Ganeau, in-12 pièces limin, 476. p., 1712
  • Dossier documentaire, Domaine, Ordre de la Mouche à miel, réf. Sceaux 12, archives du musée de l'Île-de-France, à Sceaux.
  • Marianne de Meyenbourg, “Almanach de 1721 et emblème de la Mouche à Miel”, la duchesse du Maine, une mécène à la croisé des arts et des siècles, Éd. Université de Bruxelles, Bruxelles, 2003, p. 161-175.
  • David Beaurain, Recueil de textes autour de la duchesse du Maine, [S.I], [s.n.], 2003, 156 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]