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Pannonica de Koenigswarter

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Pannonica de Koenigswarter
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Kathleen Annie Pannonica RothschildVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Famille
Père
Mère
Rózsika Rothschild (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Jules de Koenigswarter (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Kari de Koenigswarter (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Genre artistique
Titre honorifique
L'honorable

La baronne Pannonica de Koenigswarter, dite Nica de Koenigswarter, née Rothschild le et morte le , est une mélomane britannique appréciant avec enthousiasme le jazz bebop, dont elle fut une importante bienfaitrice et mécène dans les années 1950-1960.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le château de son enfance, Waddesdon Manor.

Kathleen Annie Pannonica Rothschild est née en décembre 1913 à Londres, la plus jeune fille de Charles Rothschild et de son épouse, la baronne hongroise Rózsika Edle von Wertheimstein, fille du baron Alfred von Wertheimstein du comté de Bihar. Elle est née dans une branche de la famille la plus riche du monde de l'époque[1]. Son grand-père paternel était Nathan Rothschild, 1er baron Rothschild. Elle a grandi à Tring Park Mansion et à Waddesdon Manor, ainsi que dans d'autres maisons familiales. Le nom «Pannonica» (abrégé en «Nica» comme surnom) provient d'une espèce inconnue de papillon que son père Charles Rothschild découvre dans une région d'Europe centrale appelée dans les temps anciens Pannonie, et décida d'en donner le nom et au papillon et à sa fille[2]. Elle était la nièce de Walter Rothschild, le 2e baron Rothschild, et son frère Victor Rothschild est devenu le 3e baron Rothschild. Sa sœur aînée était la zoologiste et auteure Dame Miriam Rothschild[2].

Jeune femme d'une grande beauté, elle épousa en 1935 un jeune militaire français, le baron Jules de Koenigswarter[3]. En 1937, ils achètent et s'installent au Château d'Abondant, un château du XVIIe siècle dans le nord-ouest de la France qu'ils acquièrent auprès de la famille du banquier américain Henry Herman Harjes (qui avait acquis le château en 1920 auprès de la marquise de Morès)[4].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jules s'engage dans les Forces françaises libres, et Nica officie au service de la radio de la mission militaire française libre à Accra avant de s'engager à son tour le et de devenir conductrice au service des sépultures de la 1re division française libre.

Le couple, qui avait cinq enfants, s'est séparé en 1951, et elle a quitté la famille et a déménagé à New York, louant une suite à l'hôtel Stanhope sur la 5ème avenue[5]. Le couple a finalement divorcé en 1956[3]. En 1958, elle achète une maison à Weehawken, dans le New Jersey, avec vue sur Manhattan, construite à l'origine pour le réalisateur Josef von Sternberg.

Personnalité flamboyante, elle rayonne sur ses contemporains avec une passion et une générosité exceptionnelles. C'est une bienfaitrice, une mécène, des jazzmen new-yorkais. Thelonious Monk écrit pour elle la superbe composition Pannonica, mais on trouve également le très subtil Nica's tempo de Gigi Gryce, Blues for Nica de Kenny Drew, Tonica de Kenny Dorham, Thelonica de Tommy Flanagan, Nica de Sonny Clark ou encore le célèbre Nica's dream d'Horace Silver.

Elle a signifié pour beaucoup l'amour, l'espoir, ou la survie pure et simple. Charlie Parker (qui mourut dans son appartement), Bud Powell, et surtout Thelonious Monk, trouveront chez elle un refuge.

Publication[modifier | modifier le code]

Elle posa à 300 jazzmen une question particulière :

« Si on t'accordait trois vœux qui devaient se réaliser sur le champ, que souhaiterais-tu ? »

Leurs réponses sont présentées dans le livre très richement illustré des photos prises par la baronne Les Musiciens de jazz et leurs trois vœux[6]. Le livre a reçu le Prix du Livre de Jazz décerné par l'Académie du jazz en 2006[7].

En octobre 2023, Buchet Castel publie le livre L'oeil de Nica : Photographies de Pannonica de Koenigswarter. Un album de photos prises par Nica des plus grands jazzmen américains mais également des vues exceptionnelles de Manhattan, des moments saisis dans les clubs de jazz, des clichés de l’Amérique profonde. Un témoignage visuel bouleversant sur les années 1950-1960 américaines, rehaussées par les couleurs singulières du Polaroïd[8].

En 2007, ses photographies furent exposées aux Rencontres d'Arles.

Hommage[modifier | modifier le code]

À Nantes, depuis 1994, une salle de concert spécialisée dans le jazz et la musique improvisée a pris pour nom « Pannonica[9] ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Rosie Boycott, « The secret life of the Jazz Baroness », sur The Times,
  2. a et b (en) Dan Friedman, « Pannonica », sur The Jewish Daily Forward.,
  3. a et b (en) Barry Singer, « The Baroness of Jazz », sur The New York Times,
  4. (en) May Birkhead, « OLD TALES CLING TO HARJES CHATEAU; This American-Owned Building Is One of an Historic Trio in the French Riviera. MME. WALSKA ENTERTAINS Opera Star Introduces Spanish Singer Who Has Won High Praise From Paris Musicians. », sur The New York Times
  5. (en) Stephanie Busari, « The glamorous heiress who devoted her life to jazz », sur CNN,
  6. Pannonica de Koenigswarter, Les Musiciens de jazz et leurs trois vœux : Propos recueillis et photographies, Paris, Buchet/Chastel Meta-Editions, , 318 p. (ISBN 2-283-02038-7).
  7. « Palmarès 2006 », sur academiedujazz.com (consulté le ).
  8. « Dans l'oeil de Nica », sur delpire & co
  9. Voir sur pannonica.com.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]