NGC 7130

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NGC 7130
Image illustrative de l’article NGC 7130
La galaxie spirale NGC 7130 par le relevé DSS.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Poisson austral
Ascension droite (α) 21h 48m 19,5199s[1]
Déclinaison (δ) −34° 57′ 04,478″ [1]
Magnitude apparente (V) 12,1[2]
13,0 dans la Bande B[2]
Brillance de surface 13,05 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 1,6 × 1,5 [2]
Décalage vers le rouge 0,016151 ± 0,000050[1]
Angle de position 105°[2]

Localisation dans la constellation : Poisson austral

(Voir situation dans la constellation : Poisson austral)
Astrométrie
Vitesse radiale 4 842 ± 15 km/s [1]
Distance 67,64 ± 4,75 Mpc (∼221 millions d'al)[1]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie spirale
Type de galaxie Sa pec[1],[3]Sa[2],[4]
Dimensions environ 57,51 kpc (∼188 000 al)[1],[a]
Découverte
Découvreur(s) John Herschel[3]
Date [3]
Désignation(s) PGC 67387
IC 5135
ESO 403-32
MCG -6-47-15
AM 2145-351
IRAS 21453-3511[2]
Liste des galaxies spirales

NGC 7130 est une galaxie spirale particulière située dans la constellation du Poisson austral. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 4 586 ± 23 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 67,6 ± 4,8 Mpc (∼220 millions d'al)[1]. NGC 7130 a été découverte par l'astronome britannique John Herschel en [3]. Elle fut également découverte indépendamment par l'astronome américain Lewis Swift le et par la suite listée comme étant IC 5135 au sein de l'Index Catalogue[3].

La classe de luminosité de NGC 7130 est I. De plus, elle est une galaxie active de type Seyfert 2 et, selon la base de données NASA/IPAC, elle est aussi une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés[1].

NGC 7130 est une galaxie lumineuse dans la domaine des infrarouge (LIRG)[1],[5] et renferme des régions d'hydrogène ionisé (HII)[1]. Plusieurs études indiquent également que des régions de sursaut de formation d'étoiles sont présentes dans le centre de cette galaxie[6],[7],[5]. Un article publié en estime que le taux de formation d'étoiles dans NGC 7130 est de 20,93 ± 0,05 /an[8].

En se référant à un livre publié en [9], la base de données NASA/IPAC indique que NGC 7130 forme une paire de galaxies avec IC 5131. Cependant, comme plusieurs paires mentionnées dans cet ouvrage, ces deux galaxies ne forment pas une paire réelle, car la distance de Hubble de IC 5131 est de 35,00 ± 2,52 Mpc (∼114 millions d'al). Les deux galaxies sont donc à plus de 100 millions d'années-lumière l'une de l'autre et ne constitue qu'une paire optique. Cependant, les données recueillies par le relevé DSS montrent que deux galaxies naines sont situées à 50" (environ 15,5 kpc (∼50 600 al)) au nord-ouest et à 30"(environ 9 kpc (∼29 400 al)) au sud-ouest de NGC 7130[6].

NGC 7130 par le télescope spatial Hubble.
NGC 7130 par D. Lang, l'un des participant du projet « Legacy Surveys DR10 »[10]

Trou noir supermassif[modifier | modifier le code]

Une étude réalisée en auprès de 90 galaxies de type Seyfert 2 utilisant la dispersion des vitesses a permis d'estimer la masse des trous noirs supermassifs centraux de celles-ci. Pour NGC 7130, la masse du trou noir est égale à 33 × 106  (107,52)[11].

Selon une autre étude publiée en , un trou noir supermassif trône au centre de la galaxie et plusieurs études de la dispersion des vitesses dans la région centrale ont permis d'estimer masse à 3,9 × 107  (107,59)[12].

Selon les auteurs d'un article publié en , la connaissance de la masse d'un trou noir central et du taux d'accrétion par celui-ci permet d'estimer le taux de formation d'étoiles dans la région centrale des galaxies de type Seyfert. Ce taux pour NGC 7130 serait à l'intérieur et à l'extérieur d'un rayon de 1 kpc respectivement de 4,3 /an et de 6,7 /an [13].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Observation en lumière visible[modifier | modifier le code]

Selon un article publié en présente une forte activité dans son noyau ainsi que un sursaut de formation d'étoiles. NGC 7130 possède des bras de marée et des courants d'étoiles à la traîne. Les raies spectrales d'émission suggèrent un écoulement sortant de la galaxie, mais on ne sait pas si celui-ci provient de l'activité de son noyau ou du sursaut de formation d'étoiles[5].

L'écoulement sortant a été observé par le spectrographe 3D MUSE installé sur le Très Grand Télescope de l'Observatoire européen austral[14]. Cet écoulement est biconique et orienté nord-sud. Sa vitesse par rapport au disque de NGC 7130 est de 110 km/s et sa longueur est d'au moins 3" (~900 pc). Le lobe décalé vers le bleu (celui qui s'approche de nous) montre une structure interne caractérisé par un panache bien tracé d'oxygène doublement ionisé (O III). Ce panache est aligné avec le jet radio, ce qui laisse supposer qu'il est propulsé par un jet. Le lobe décalé vers le rouge est visible à l'intérieur de l'axe principal nord-sud de l'écoulement, à une seconde d'arc à l'est du noyau. Le débit de sortie du gaz ionisé est de 1,5 ± 0,9 /an[14].

Observation en infrarouge[modifier | modifier le code]

Dans la bande K infrarouge, NGC 7130 présente une barre centrale de 16 secondes d'arc dont l'ellipticité maximale est de 0,50. L'angle de position de celle-ci est de 0°[15]. La luminosité dans l'infrarouge lointain de la galaxie est égale à 170 × 109  (1011,23) et sa luminosité dans l'infrarouge est de 224 × 109  (1011,35)[16].

Les émissions infrarouges permettent de déduire que la galaxie NGC 7130 est un cas remarquable d'un mélange d'activité provenant de son noyau (AGN) et de ses régions de formation d'étoiles. La transition de l'émission infrarouge due à l'activité AGN du centre à celle provenant des la formation d'étoiles a permis d'estimer le rayon de la région d'émission de raies spectrales étroites à 1,8 ± 0,8 pc (∼5,87 al)[5].

Observation en ultraviolet[modifier | modifier le code]

Les données recueillies dans le domaine de l'ultraviolet (UV) montrent l'existence d'un sursaut de formation d'étoiles dans les noyaux de trois galaxies actives de type Seyfert 2, soit NGC 7130, NGC 5135 et IC 3639. Ces puissants sursauts se produisent dans un environnement poussiéreux dont la taille est comprise entre moins d'un parsec jusqu'à quelques centaines de parsec. Leur intensité UV implique un fort rougissement, d'une magnitude 2 à 3, ce qui implique des luminosités de l'orde de 1010 des régions de sursaut[6].

Des observations détaillées dans l’ultraviolet révèlent que NGC 7130 possède un anneau d’étoiles circumnucléaires asymétrique avec plusieurs nœuds. La taillede l’anneau est d’une seconde d’arc, ce qui correspond à environ 310 pc (∼1 010 al), dans la direction nord-sud, et de 0,7 seconde d’arc, soit de environ 220 pc (∼718 al), dans la direction est-ouest. Des émissions ultraviolettes sont aussi observées à l’intérieur des bras spiraux vers le bord d’attaque de la barre[6].

Observation en rayonnement X[modifier | modifier le code]

Cette galaxie a aussi fait l'objet d'observation par l'observatoire de rayons X Chandra. Deux sources sont à l'origine de la production du rayonnement X, l'activité AGN du noyau et la formation d'étoiles. La formation d'étoiles domine les radiations de 0,3 à 8 kev, provenant à la fois du sursaut d'étoiles dans le disque circumnucléaire et d'un disque étendu diffus. Ces deux régions étant à l'origine de 70% des rayons X détectés. L'activité AGN produit quant à elle la majorité des émissions à des énergies supérieures à 3 kev[7].

Supernova[modifier | modifier le code]

Deux supernovas ont été découvertes dans NGC 7130 : SN 2010bt et SN 2017hgz.

SN 2010 bt[modifier | modifier le code]

SN 2010bt a été découverte le par l'astronome amateur sud-africain Berto Monard. D'une magnitude apparente de 15,8 au moment de sa découverte, elle était de type IIn[17].

SN 2017hgz[modifier | modifier le code]

SN 2017hgz a été découverte le par le programme automatisé de recherche de supernovas All Sky Automated Survey for SuperNovae. Cette supernova était de type Ia[18] et sa magnitude au moment de sa découverte était de 15,5[19].

Groupe d'IC 5105[modifier | modifier le code]

Selon A. M. Garcia, NGC 7130 fait partie du groupe d'IC 5105. Ce groupe de galaxies renferme au moins 19 membres. Les autres galaxies du groupe sont NGC 7057, NGC 7060, NGC 7072, NGC 7075, NGC 7087, NGC 7110, IC 5105, IC 5105A, IC 5128, IC 5139, et huit galaxies du catalogue ESO[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Diamètre isophote du relevé ESO-LV Quick Blue IIa-O.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k (en) « Results for object NGC 7130 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e f et g « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 7100 à 7199 », Site WEB du cours d'astronomie du Cégep de Valleyfield.
  3. a b c d et e (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 7100 - 7149 » (consulté le ).
  4. (en) « NGC 7130 sur HyperLeda » (consulté le )
  5. a b c et d Rebecca L. Davies, Jeffrey A. Rich, Lisa J. Kewley et Michael A Dopita, « Starburst-AGN mixing - I. NGC 7130 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 439, no 4,‎ , p. 3835-3846 (DOI 10.1093/mnras/stu234, Bibcode 2014MNRAS.439.3835D, lire en ligne [PDF])
  6. a b c et d Rosa M. González Delgado, Timothy Heckman, Claus Leitherer, Gerhardt Meurer, Julian Krolik, Andrew S. Wilson, Anne Kinney et Anuradha Koratkar, « Ultraviolet-Optical Observations of the Seyfert 2 Galaxies NGC 7130, NGC 5135, and IC 3639: Implications for the Starburst-Active Galactic Nucleus Connection », The Astrophysical Journal, vol. 505, no 1,‎ , p. 174-198 (DOI 10.1086/306154, lire en ligne [1998ApJ...505..174G])
  7. a et b N. A. Levenson, K. A. Weaver, T. M. Heckman, H. Awaki et Y. Terashima, « Deconstructing NGC 7130 », The Astrophysical Journal, vol. 618, no 1,‎ , p. 167-177 (DOI 10.1086/425913, Bibcode 2005ApJ...618..167L, lire en ligne [PDF])
  8. C. Gruppioni, S. Berta, L. Spinoglio, M. Pereira-Santaella, F. Pozzi, P. Andreani, M. Bonato, G. De Zotti, M. Malkan, M. Negrello, L. Vallini et C. Vignali, « Tracing black hole accretion with SED decomposition and IR lines: from local galaxies to the high-z Universe », Monthly Notices of the Royal Astronomical, vol. 458, no 4,‎ , p. 4297-4320 (DOI 10.1093/mnras/stw577, Bibcode 2016MNRAS.458.4297G, lire en ligne [PDF])
  9. (en) de Vaucouleurs, G., de Vaucouleurs, A., and Corwin, H.G., Second Reference Catalogue of Bright Galaxies, Austin, University of Texas Press, , 387 p.
  10. (en) « Current Data Release: 10.1 » (consulté le )
  11. W. Bian et Q. Gu, « The Eddington Ratios in Seyfert 2 Galaxies with and without Hidden Broad-Line Regions », The Astrophysical Journal, vol. 657, no 1,‎ , p. 159-166 (DOI 10.1086/510708, Bibcode 2007ApJ...657..159B, lire en ligne [PDF])
  12. Andrea Marinucci, Stefano Bianchi, Fabrizio Nicastro, Giorgio Matt et Andy D. Goulding, « The Link between the Hidden Broad Line Region and the Accretion Rate in Seyfert 2 Galaxies », The Astrophysical Journal, vol. 748, no 2,‎ , p. 10 pages (DOI 10.1088/0004-637X/748/2/130, Bibcode 2012ApJ...748..130M, lire en ligne [PDF])
  13. Aleksandar M. Diamond-Stanic et Rieke, « The Relationship between Black Hole Growth and Star Formation in Seyfert Galaxies », The Astrophysical Journal, vol. 746, no 2,‎ , p. 14 pages (DOI 10.1088/0004-637X/746/2/168, Bibcode 2012ApJ...746..168D, lire en ligne [PDF])
  14. a et b S. Comerón, J. H. Knapen, C. Ramos Almeida et A. E Watkins, « The complex multi-component outflow of the Seyfert galaxy NGC 7130 », Astronomy & Astrophysics, vol. 645, no A130,‎ , p. 25 pages (DOI 10.1051/0004-6361/202039382, lire en ligne [PDF])
  15. John S. Mulchaey, Michael W. Regan et Arunav Kundu, « The Fueling of Nuclear Activity. I. A Near-Infrared Imaging Survey of Seyfert and Normal Galaxies », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 110, no 2,‎ , p. 299-319 (DOI 10.1086/313005, Bibcode 1997ApJS..110..299M, lire en ligne [PDF])
  16. D. B. Sanders, J. M. Mazzarella, D. -C. Kim, J. A. Surace et B. T. Soifer, « The IRAS Revised Bright Galaxy Sample », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4,‎ , p. 1607-1664 (DOI 10.1086/376841, Bibcode 2003AJ....126.1607S, lire en ligne [PDF])
  17. « SN 2010bt | Transient Name Server », sur www.wis-tns.org (consulté le )
  18. (en) « Bright Supernovae - 2017 », Rochester Astronomy (consulté le )
  19. (en) « SN 2017hgz », Transient Name Server (consulté le )
  20. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1,‎ , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS.100..47G)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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