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Maxime Julien Émeriau de Beauverger

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Maxime Julien Émeriau de Beauverger
Maxime Julien Émeriau de Beauverger
Portrait par Antoine Maurin.

Naissance
à Carhaix
Décès (à 82 ans)
à Toulon
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Pavillon de la Marine de la République française Marine de la République
Marine impériale
Grade Vice-amiral
Années de service 17761816
Commandement Différents vaisseaux et divisions
Armée navale de la Méditerranée
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres de la Révolution
Faits d'armes Bataille d'Ouessant
Prise de la Grenade
Siège de Savannah, Bataille du cap Noli
Bataille d'Aboukir
Distinctions Grand Croix de la Légion d'honneur
Ordre de Cincinnatus
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile : 21e colonne.
Autres fonctions Préfet maritime
Pair de France

Maxime Julien Émeriau[1] de Beauverger, né à Carhaix (Finistère), en France, le , mort à Toulon le , est un officier de marine qui, ayant commencé comme mousse dans la Marine royale française a fait une brillante carrière qui l'a mené, sous la Révolution, puis sous l'Empire, au grade d'amiral et à la pairie de France. Son père, un petit noble breton était receveur des devoirs de campagne au département de Carhaix et sa mère, Suzanne Pourcelet, était la fille d'un maire de Carhaix et la sœur d'un bailli du roi et subdélégué de l'intendance de la province.

Guerre d'Amérique

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Descendant d'une ancienne famille réputée être d'origine écossaise, il commença sa carrière à moins de treize ans dans la Marine royale comme volontaire en sur le transport malouin, la Silphe. En , il sert ensuite sur le vaisseau L'Intrépide au sein de la flotte du comte d'Orvilliers et participe à la bataille d'Ouessant en 1778. Il passe ensuite comme enseigne de vaisseau deux ans sur le vaisseau le Diadème au sein de l'escadre aux ordres de l'amiral d'Estaing et participe à toute la campagne d'Amérique : prise de la Grenade en où il est blessé, puis au opération de Savannah lors de laquelle il est de nouveau blessé, cette fois à l'œil. Il sert sous La Motte Picquet au combat de la baie du Fort-Royal, à la Martinique (1781). Nommé lieutenant de frégate à 19 ans, il fait la campagne sous le comte de Grasse comme officier d'état-major, sur différents vaisseaux dont le Triomphant ; en , il participe notamment aux combats de l'île Saint-Christophe ; il subit encore deux blessures lors de la bataille des Saintes.

Le Congrès des États-Unis lui confère, à dix-huit ans, la prestigieuse décoration de la croix de l'Ordre de Cincinnatus. À la paix, il navigue quelque temps comme capitaine au commerce sur la Marie-Hélène de Morlaix sur lequel il est second capitaine quand il va à Lisbonne et en revient, lors d'une campagne de 5 mois.

Comme beaucoup des anciens officiers bleus de la guerre d'Amérique, il est réintégré en 1786 comme sous-lieutenant de vaisseau. Il effectue plusieurs campagnes à destination des Antilles successivement sur les flûtes le Chameau et le Mulet ainsi que sur le vaisseau le Patriote puis la frégate la Fine jusqu'en 1791.

Guerres de la Révolution

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Juste revenu en Bretagne à l'été 1789, il repart à la Martinique sur une frégate, puis, lorsqu'il revient à Brest, il obtient de la commune de Brest un certificat de civisme, ce qui indique qu'il accepte le nouveau régime.

Il est promu lieutenant de vaisseau au et commande la corvette le Cerf en 1793.

Commandant la corvette, l'Embuscade à partir de , il est présent à Saint-Domingue au moment de la révolte des esclaves qu'il doit combattre à terre à plusieurs reprises. La ville de Cap Français (Saint-Domingue/Haïti). ayant été incendiée, il convoie les réfugiés vers New-York.

Il y supervise l'achat de 50 000 barils de farine de blé et autres denrées, alors que la France est menacée par la famine. Son vaisseau participe à l'escorte du grand convoi de 400 navires de commerce d'Amérique jusqu'à Brest sous les ordres du contre-amiral Van Stabel.

Le , il est promu capitaine de vaisseau et commande successivement les vaisseaux de 74 Le Conquérant et Le Timoléon au sein de l'escadre de la Méditerranée sous les ordres de l'amiral Pierre Martin. La fiche de son dossier de promotion, signée par l'amiral Villaret de Joyeuse porte : « Ses mœurs sont dures, il n'est enclin, ni au vin, ni au jeu, remplit ses devoirs avec la plus grande exactitude, il est aimé des équipages. »

Il participe à plusieurs batailles navales : bataille du Cap Noli, celle des îles d'Hyères, etc.

Repositionné dans l'Atlantique, Il commande ensuite le vaisseau le Jemmapes et participe à l'expédition d'Irlande (1796).

Nommé chef de division au début de 1797, il est désigné commandant du flambant neuf Spartiate qui est incorporé à la flotte de l'amiral Brueys destinée à assurer le transport des troupes et la protection de l'armée du général Bonaparte lors de l'expédition d'Égypte. Le (30 floréal) le corps expéditionnaire français quitte Toulon, et s'empare au passage de Malte le 11 juin. C'est Le Spartiate qui force le premier l'accès au port de La Valette.

Puis le corps expéditionnaire poursuit sa route échappant miraculeusement à la chasse lancée par Nelson et débarque à Alexandrie le 1er juillet.

La Bataille du Nil, , Nicholas Pocock, 1808, National Maritime Museum.

Le , Nelson surprend la flotte que Brueys avait aligné à l'ancre, derrière la flèche d'Aboukir, à quelques miles d'Alexandrie. Malgré l'heure avancée l'amiral anglais attaque aussitôt: c'est la 1re bataille d'Aboukir. Les vaisseaux français sont attaqués un par un, des deux bords, de façon croisée, comme au casse-pipe, par les navires anglais dont la moitié s'est glissée entre la côte et la ligne d'ancrage, et l'autre remonte la ligne côté large. Émeriau sur Le Spartiate, troisième de la ligne de bataille, est au cœur de l'action où il s'illustre remarquablement. Après avoir été encore blessé deux fois, résisté plusieurs heures à des vaisseaux ennemis qui faisaient croiser leurs feux sur le Spartiate, touché sous la ligne de flottaison par 49 impacts côté bâbord et 27 côté tribord, Émeriau est contraint d'amener son drapeau, le nouveau pavillon tricolore de la République. Il aura auparavant rendu coup pour coup au Vanguard sur lequel se trouvait l'amiral Nelson. Celui-ci ordonna qu'on rende son épée « à un homme si digne de la porter ».

Libéré en novembre et il est affecté à terre à Toulon pour se remettre de ses blessures.

Promu contre-amiral en juillet 1802, il commande une escadre sur le 80 canons L'Indomptable lors de la désastreuse expédition de Saint-Domingue et assure la défense de Port-au-Prince. Il rentre en France après avoir échappé de peu à une puissante flotte anglaise.

En , il commande à Ostende une division de la flottille préparée pour l'invasion de la Grande-Bretagne projetée par Napoléon Bonaparte, mais le projet est abandonné. A nouveau, chef de division où il se retrouve sur le Jemmapes, il est chargé de mener une flotte de Lorient à Rochefort, en dépit du blocus continental.

Préfet maritime puis commandant en chef à Toulon

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Maurice-Julien Emériau, comte de l'Empire, par Justine Lesuire, musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, Rueil-Malmaison.

Il est nommé, fin 1803, préfet maritime de la 6e région maritime, à Toulon, où il laisse le souvenir d'un bon administrateur. Début 1811, il prend le commandement en chef de l'escadre de la Méditerranée en tant que vice-amiral. La flotte est bloquée en rade par la grande escadre britannique aux ordres de l'amiral Lord Exmouth (Edward Pellew) jusqu'à la fin de l'Empire et il ne pourra envoyer occasionnellement en mission que quelques petites divisions, le plus souvent limitées à quelques frégates.

En , il se marie avec Marie Anne Barbe Victoire Lemaistre, fille d'un commissaire écrivain de la marine, et dont il adopte les deux enfants issus d'une union précédente. Ceux feront une carrière dans la Marine royale. Il lui naît une fille.

Dans les premiers mois de 1812, Napoléon le fait venir à Paris pour, officiellement, participer à un conseil de guerre ; en fait l'Empereur fatigué de Denis Decrès veut sonder Émeriau comme possible successeur du ministre. Toutefois, probablement jugé trop indépendant et trop peu courtisan, il ne sera pas retenu et reprendra son commandement à Toulon en  : Decrès a sauvé sa place.

En 1813, il est nommé inspecteur général des côtes de la Ligurie et dut déployer beaucoup d'habileté pour amener les Anglais à ne pas poursuivre une attaque à Toulon, alors qu'il n'y avait que 1 800 hommes contre 20 000.

À la chute de l'Empire, il négocia avec l'amiral Lord Exmouth pour obtenir un armistice et la libération de 4 000 prisonniers. Ainsi, la flotte de Toulon ne fut pas livrée, mais seulement désarmée.

Il garde son commandement lors de la Première Restauration et se voit attribuer la croix de Saint-Louis le .

Il est nommé pair de France lors des Cent-Jours sans avoir le temps de siéger, mais cela est pris comme prétexte pour sa mise en retraite en 1816 par la Seconde Restauration. Malgré ses courriers et demandes d'audience, il resta en disgrâce, ayant pourtant offert de servir à la tête d'une escadre ou comme gouverneur de la Guadeloupe ou comme conseiller d'État. La monarchie de Juillet le fit de nouveau pair de France en 1831, mais il ne se mit guère en valeur.

Émeriau de Beauverger était franc-maçon, membre de quatre loges : « la Mère Loge Écossaise » et « Paix et Parfaite Union » de Toulon, « L'Amitié à l'Épreuve » et « Les Amis Fidèles de Saint Napoléon » à Marseille. Il est enterré au cimetière central de Toulon[2].

Lors de l'expédition de Nicolas Baudin dans les mers australes de 1800 à 1803, on nomma Île Émeriau, ce qui fut reconnu comme un cap en 1821 et rebaptisé Emeriau Point sur la carte de l'Australie.

Décorations et titres

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Hommages et postérité

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21e colonne de l’arc de triomphe de l’Étoile.
21e colonne de l’arc de triomphe de l’Étoile.

Notes et références

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  1. L'orthographe de son nom apparaît sous différentes formes selon les documents: "Emériau", "Emeriaud", "Emerieau", et "Beauverger" est parfois mentionné comme "Boisverger" et aussi comme Maurice Julien.
  2. Cimetières de France et d'ailleurs

Sources et bibliographie

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  • Bernard Le Nail, « Le vice-amiral Émeriau, gloire carhaisienne », dans Bulletin de l'Association bretonne, t. CX, 2002, 128e congrès, Carhaix, 21-, p. 237-243.
  • Six (Georges), Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire, Librairie historique et nobiliaire Georges Saffroy, Paris, 1934.
  • François Jaffrennou (Taldir), Histoire d'Émeriau de Carhaix], le mousse qui devint amiral, La Presse de Bretagne, Rennes, 1929.
  • Dictionnaire des marins francs-maçons (sous la direction de Jean Marc Van Hille), Éditions le Phare de Misaine, Nantes, 2008.
  • Dictionnaire biographique illustré : le Finistère, 1911.
  • Bernard Brisou, « Maurice Julien Émeriau de Beauverger », dans Histoire de l'Académie du Var : des origines à 1835, t. II, éd. association Livres en Seyne, , 326 p. (ISBN 979-10-96694-09-9), p. 214-221. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes

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Liens externes

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