Marc Slonim

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Mark Slonim
Fonction
Député de l'Assemblée constituante russe de 1918
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Iouli Eichenwald (en) (oncle)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Parti politique

Mark Lvovitch Slonim (en russe : Марк Льво́вич Сло́ним), né le à Odessa et mort le à Beaulieu-sur-Mer[1], est un homme politique, critique littéraire, érudit et traducteur russe.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Odessa aujourd'hui en Ukraine[2] bien que certaines sources le disent à tort natif de Novhorod-Siverskyï[3], ses parents sont des intellectuels juifs russes de la classe moyenne supérieure[3].

Après des études à Odessa, il étudie à partir de 1911 la littérature et la philosophie à l'université de Florence en Italie[4] où il obtient son doctorat[5]. En 1914, il publie en Italie une traduction du cycle de poésie d'Ivan Tourgueniev, Senility et, en 1918, est également diplômé de l'université impériale de Saint-Pétersbourg[6].

Propagandiste et excellent orateur, il soutient le gouvernement provisoire et devient membre à vie du Parti socialiste révolutionnaire. Il est en 1917, député pour la Bessarabie à l'Assemblée constituante russe[7]. Membre de l'Hetmanat il aide Gregory Zilboorg à publier un journal clandestin contre les bolcheviks et contre les nationalistes ukrainiens[8].

Il rejoint le gouvernement de Samara durant les premières phases de la guerre civile, s'opposant à la fois aux bolcheviks et aux éléments conservateurs du mouvement blanc. Affecté à la délégation étrangère de son parti, Slonim fait pression sans succès pour le retour de la Bessarabie à la Russie lors de la conférence de paix de Paris[9]. Après un court séjour en Toscane[4], il s'installe en Tchécoslovaquie en 1922[10] et y devient rédacteur en chef de la revue Volya Rossii[10].

Slonim est également un érudit littéraire. Formé en Italie, il devient le théoricien littéraire et chroniqueur de Volya Rossii. Il encourage le côté libéral-progressiste et moderniste des intellectuels émigrés blancs. Il fait valoir, contre des conservateurs tels que Zinaïda Hippius, que les exilés ont besoin d'apprécier les changements survenus en Union soviétique et sont devenus l'un des premiers vulgarisateurs d'écrivains soviétiques en Occident[11]. Il est également l'un des principaux soutiens (et un ami intime) de la poétesse Marina Tsvetaïeva.

En 1928, convaincu que la littérature russe en exil est en fait morte, Slonim s'installe à Paris et, en tant qu'antifasciste, s'ouvre au patriotisme soviétique[12]. Ses contacts des années 1930 avec l'Union pour le rapatriement sont particulièrement controversés. En 1934, il édite chez Plon les Mémoires d'une aventurière. 1833-1852 d'Adèle Hommaire de Hell, d'attribution douteuse[13],[14]. Il échappe à la Seconde Guerre mondiale et arrive aux États-Unis à bord du SS Navemar[15], passant les années 1940 et 1950 comme enseignant au Sarah Lawrence College[16]. Il continue à publier des tracts et des manuels sur des sujets littéraires russes, familiarisant le public américain avec les grandes tendances de la poésie et de la fiction soviétiques. Il passe ses dernières années à Genève, où il traduit le livre d'Andreï Biély Silver Dove[17].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Russian Theater: From the Empire to the Soviets, New York, Collier, 1962
  • Histoire de la littérature russe soviétique, L'Age d'homme, 1985

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mort du critique littéraire Marc Slonim dans Le Monde du 17 mai 1976 (nécrologie)
  2. Ukraine Master Index of Names, naissance, sur JewishGen
  3. a et b Michel Aucouturier, La critique de l'émigration et la littérature soviétique: Mark Slonim et Volja Rossii, in Revue des Études Slaves, Vol. 71, Part 2, 1999, pp. 377–389 et Michel Aucouturier, Mark Slonim, Les souvenirs de Marc Slonim. Reminiscences on the Revolution, in Cahiers du Monde Russe et Soviétique, Vol. 18, Issue 4, 1977, pp. 411–434.
  4. a et b (it) Claudia Scandura, L'Emigrazione russa in Italia: 1918–1919, in Europa Orientalis, Vol. 14, Issue 2, 1995, p. 343.
  5. Katharine Reece, Freedom of Thought, Freedom to Learn: Recovering Marc Slonim, in Sarah Lawrence Magazine, Spring, 2015
  6. Elizabeth White, The Socialist Alternative to Bolshevik Russia. The Socialist Revolutionary Party, 1921–1939, Oxon & New York City: Routledge, 2010, p. 25.
  7. Laurent Béghin, La revue Le Flambeau et les littératures slaves (1918–1940), in Textyles no 45, 2014, p. 105-122.
  8. Gregory Zilboorg, Mark Slonim, Introductory notes to Yevgeny Zamyatin, We, New York City: E. P. Dutton, 1959, p. XIX-XX.
  9. Ion Constantin, Ion Negrei, Gheorghe Negru, Ion Pelivan, părinte al mișcării naționale din Basarabia, Bucarest : Editura Biblioteca Bucureștilor, 2011, p. 147 ; Ion Constantin, Ion Negrei, Gheorghe Negru, Ioan Pelivan: istoric al mișcării naționale din Basarabia. Bucharest: Editura Biblioteca Bucureștilor, Bucarest, 2012, p. 391-394
  10. a et b Michel Aucouturier, La critique de l'émigration et la littérature soviétique: Mark Slonim et Volja Rossii, in Revue des Études Slaves, Vol. 71, Part 2, 1999, p. 379.
  11. Rossana Platone, Un tentativo fallito: la rivista Beseda, in Europa Orientalis, Vol. 3, 1984, p. 182-183.
  12. Aucouturier (1999), p. 389.
  13. Françoise Lapeyre, Le Roman des voyageuses françaises, Payot, .
  14. Sarga Moussa, « Aux frontières de l'humanité. La représentation des Tsiganes dans l’œuvre d'Adèle Hommaire de Hell », Kongresses des Frankoromanistenverbands, Universität des Saarlandes, Saarbrücken; thème no 10: Aux frontières: Roma als Grenzgängerfiguren der Moderne,‎ (HAL hal-01823048).
  15. Lisa Moses Leff, The Archive Thief: The Man Who Salvaged French Jewish History in the Wake of the Holocaust, Oxford University Press, 2015, p. 72-73.
  16. Slonim Views Pasternak's Philosophy in V.C. Lecture, in Vassar Miscellany News, Vol. XXXXIII, Issue 16, 1959, p. 1.
  17. Stefania Pavan, Le carte di Marija Olsuf'eva nell'Archivio contemporaneo Gabinetto G. P. Vieusseux, Rome: Edizioni di storia e letteratura, 2002, p. 13-15.

Liens externes[modifier | modifier le code]