Maison de François Ier (Paris)

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La maison François Ier est un ancien hôtel particulier situé à Paris, à l'angle du cours la Reine et de la rue Bayard, et qui a donné son nom au quartier.

De style néo-Renaissance, elle présentait, côté fleuve, une véritable façade du XVIe siècle, venue de Moret-sur-Loing, où elle avait été achetée et démontée avant d’être remontée à Paris[1]. Elle a été détruite en 1956, et sa façade remontée à Moret dans la cour de l'hôtel de ville, où elle se trouve encore.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le colonel Brack, amant de la comédienne Mlle Mars (1779-1847), avait acheté pour 2 000 francs la façade d'une maison de la Renaissance qu'il avait trouvée dans la cour d'un tonnelier à Moret-sur-Loing. Des salamandres décorant les portes la firent prendre à tort pour la maison bâtie par François Ier pour la duchesse d'Étampes[2], cependant que la beauté des sculptures les faisaient attribuer à Jean Goujon.

Le colonel la fit transporter pierre par pierre et adapter à une maison de style néo-Renaissance que l'architecte Jean Marie Dieudonné Biet[3] bâtit en 1823-1825[4] à l'angle du cours la Reine et de la rue Bayard.

Le commanditaire était intéressé dans une compagnie du nom de Société des Champs-Élysées qui se proposait de lotir, construire et promouvoir les terrains situés entre le cours la Reine, l'allée d'Antin (avenue Franklin-D.-Roosevelt) et l'allée des Veuves (avenue Montaigne), à qui la spectaculaire maison François Ier devait servir de publicité. Mais les terrains tardèrent à se construire. La maison François Ier resta inhabitée et le colonel Brack et Mlle Mars durent la mettre en vente en 1829[5]. Elle ne fut acquise qu'en 1840 par un notaire, Me Février.

La maison eut divers occupants[6] et fut, le , inscrite aux monument historique[7]. Malgré cela, elle fut détruite en 1956 pour construire à la place un immeuble de bureaux. La façade Renaissance retourna alors à Moret-sur-Loing, où elle fut remontée à l'arrière de l'hôtel de ville.

Les lieux ont ensuite laissé place à un immeuble moderne dans les années 1950. Ce bâtiment a accueilli le siège du groupe M6 de 1987 à 1997, aujourd'hui situé dans la banlieue proche de Paris à Neuilly-sur-Seine. C'est aujourd'hui IP France, la régie publicitaire de RTL, qui occupe les locaux.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alexandre Gady, Hôtels particuliers de Paris, Parigramme, 2011 (ISBN 978-2-84096-704-0).
  2. En fait, la maison avait été construite en 1527 pour Nicolas Chabouillé, contrôleur des deniers communs (François Deshoulières, La maison dite de François Ier, in Bulletin monumental, année 1924 83 pp. 422-423 [1]
  3. Alexandre Gady, Les Hôtels particuliers de Paris. Du Moyen Âge à la Belle Époque, Paris, Parigramme, 2008 (ISBN 978-2-84096-213-7), p. 120 (avec la leçon erronée « Louis » pour « Léon »). Alexandre (ou Auguste) Constantin, parfois donné comme architecte, semble avoir été le sculpteur qui se chargea de retailler et raviver les ornements de la façade émoussés par le temps.
  4. Les travaux commencèrent le 1er décembre 1822. La façade arriva par voie d'eau à Paris le 7 juillet 1824. Le Moniteur annonçait que la construction était achevée le 3 mars 1825.
  5. Le 13 mai 1829, Le Moniteur indiquait que la maison était à vendre.
  6. « En 1881, l'immeuble appartenait à un grand amateur d'art, M. Darcel. Quinze ans plus tard, la demeure revenait à l'une des filles de M. Darcel, Mme la comtesse d'Ussel, épouse de l'inspecteur général des ponts et chaussées qui l'occupe aujourd'hui. » (Georges Cain, « La maison de François Ier au cours la Reine », L'Abeille de la Nouvelle-Orléans, 12 février 1913.) Il s'agit de Philibert d'Ussel (1841-1918), ingénieur des ponts et chaussées, qui avait épousé Marguerite Darcel. André Becq de Fouquières (op. cit., p. 64) mentionne M. de La Morandière au début du XXe siècle, puis le comte de Montalivet (en 1953). Le Monde ([2] indique que pendant la deuxième guerre mondiale, elle « appartenait à la famille d'Ussel lorsque le comte Guillaume d'Ussel périt, déporté en Allemagne, le 26 novembre 1944, laissant une veuve et quatre enfants. »
  7. Cette inscription fut annulée par arrêté. La façade remontée à Moret a été classée par arrêté du 24 avril 2002. (Notice de la base Mérimée)