Louis Delaporte
Naissance |
Loches |
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Décès |
(à 83 ans) Paris |
Nationalité |
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Profession |
Louis Delaporte est un explorateur français né à Loches le et mort à Paris le .
Sommaire
Biographie[modifier | modifier le code]
Une vocation de marin[modifier | modifier le code]
Très jeune, Louis Delaporte décide d'être marin. Son père, avocat, ne s'oppose pas à cette vocation précoce. Louis quitte donc le collège d'Orléans pour s'inscrire à celui de Lorient qui prépare l'entrée à l'École navale de Brest où il est reçu en 1858. Il est nommé aspirant en 1860 et embarque pour le Mexique où il contracte la fièvre jaune. Après plusieurs expéditions, notamment en Islande, il accède au grade d'enseigne de vaisseau. Recruté en raison de ses talents de dessinateur, il part en 1866 en Cochinchine et est désigné avec Ernest Doudart de Lagrée pour l'Expédition française du Mékong, mission d'exploration et de recherche des sources du fleuve. Il découvre à cette occasion le site d'Angkor. Mais la mission tourna au désastre à cause des conditions climatiques et sanitaires et à Xieng Khouang la remontée fut abandonnée et le retour effectué par le Yang-tsé-Kiang. Doudart de Lagrée y laissa la vie et les survivants regagnèrent Saïgon par la mer sous le commandement de Francis Garnier.
Une passion pour Angkor[modifier | modifier le code]
La découverte de ces ruines oubliées avait bouleversé profondément Delaporte et il décide alors de consacrer sa vie à faire connaître cette civilisation qu'il compare en importance à celle de l'Égypte. De retour en France en 1868, il est promu au grade de lieutenant de vaisseau et fait chevalier de la Légion d'honneur.
Après une interruption due à la guerre de 1870, il peut repartir en 1873, avec l'appui de la Société de géographie. Il obtient des ministères de la Marine, des Affaires étrangères et de l'Instruction publique, une double mission : vérifier la navigabilité du fleuve Rouge de son delta jusqu'au Yunnan et constituer la première collection officielle d'art khmer en France.
Louis Delaporte, dans des conditions très difficiles, effectue une moisson archéologique constituée de statues, fragments d'architecture et moulages, auxquels s'ajoutent documents topographiques et dessins. Certains sites sont littéralement pillés, sauf le temple du Bayon qu'il dégage et Angkor Vat dont il relève le plan. Transporté à dos d'éléphants et par radeau le tout est chargé sur la canonnière Javeline qui prend le chemin du retour. Il dit avoir acheté ou échangé ces pièces auprès des autorités locales et avait l'appui et l'approbation du Gouverneur général de l'Indochine et du roi Norodom Ier du Cambodge.
Mais le musée du Louvre refuse d'accueillir la centaine de caisses d'antiquités débarquées à Toulon. C'est finalement au château de Compiègne que Delaporte réussit à faire ouvrir une salle d'exposition pour cet art peu reconnu. Ce n'est qu'en 1878 que, grâce à l'Exposition universelle de 1878 exposant ces œuvres au Palais du Trocadéro, l'intérêt du public et des scientifiques s'éveille. Il faut cependant attendre 1882 pour qu'une aile du Trocadéro soit consacrée officiellement à un musée de l'Art Khmer.
Vers un musée des arts asiatiques[modifier | modifier le code]

Delaporte effectue en 1881 un dernier voyage sur place mais il tombe gravement malade et désormais devra rester en France. Cette expédition permet d'enrichir encore le fonds du musée.
En 1889, le musée Khmer devient musée Indochinois et s'ouvre largement sur l'ensemble des arts de l'Asie du Sud-Est. C'est aussi un peu grâce à lui et à l'intérêt qu'il a su éveiller pour les arts du Cambodge qu'en 1898 est fondée à Hanoï l'École française d'Extrême-Orient. La création d'une école des arts cambodgiens à Phnom Penh en 1918, sous la direction du peintre George Groslier, concrétise un autre de ses désirs les plus chers.
Devenu conservateur, il dirige le musée jusqu'à sa retraite en 1924 et meurt l'année suivante à 83 ans. Les collections iront enrichir le musée national des Arts asiatiques-Guimet créé en 1889.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (42e division).
Publications[modifier | modifier le code]
- Voyage d'exploration en Indo-Chine, Paris 1873, avec Francis Garnier.
- Voyage au Cambodge, Paris, 1880, Éditions Delagrave. Livre réédité en 1999 par les éditions Maisonneuve et Larose - (ISBN 978-2706813740).
- Les monuments du Cambodge, Paris 1924 (2 vol.).
Sources[modifier | modifier le code]
- Louis Delaporte. Explorateur (1842 - 1925) par René de Beauvais - Paris 1929 - (Imprimerie des Orphelins d'Auteuil).
- Dictionnaire de Biographie française (Tome X) Dallier-Desplagnes, Paris 1965.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Page illustrée sur L.Delaporte du site Carnet d'escale
- Michael Falser: From Gaillon to Sanchi, from Vézelay to Angkor Wat. The Musée Indo-chinois in Paris: A Transcultural Perspective on Architectural Museums. In: RIHA Journal 0071 (19 June 2013).
- de naissance_d_un_mythe_f0097000.htm Louis Delaporte au musée Guimet. Article paru dans cosmopolis.ch
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