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Louis-Auguste de Lyle de Taulanne

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Louis-Auguste de Lyle
Seigneur de Taulanne
Surnom Le « marquis de Lyle-Taulanne »
Naissance
à Grasse
Décès (à 78 ans)
à Grasse
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Chef d'escadre
Années de service 17321777
Conflits Guerre de Succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Distinctions Ordre royal et militaire de Saint-Louis (chevalier)
Autres fonctions Grand-maître du bagne de Toulon
Famille Famille de Lyle de Taulanne

Emblème
Blason

Louis-Auguste de Lyle, seigneur de Taulanne[1], de Garron et d'une partie de Séranon, dit le « marquis de Lyle-Taulanne » (titre de courtoisie), né à Grasse le et mort dans cette même ville le , est un officier de marine et aristocrate français du XVIIIe siècle.

La légende familiale veut qu'il s'agisse d'une famille d'origine écossaise, établie en Provence et anoblie. Originaire de Glasgow, elle tire son nom des possessions que son ancêtre avait sur l'île de Bute en Écosse La famille de Lyle passe en France sous le règne de Charles VII, à la fin du XVe siècle, Guillaume de Lyle est reçus dans la compagnie des archers du roi[2].

Les sources nous montrent une ancienne famille grassoise de marchands très fortunés. Connu depuis 1497, par l'époux de Andrivette de Boniface : Honoré de Lyle, appartenant à une famille juive. Néophyte de la ville de Grasse, celui-ci reçoit le baptême et est imposé en 1512[3].

Agrégé progressivement à la plus ancienne noblesse grassoise, c'est Guillaume de Lyle, marié en 1555 à Eleonor de Blancard, qui est le premier seigneurs de Taulanne, par achat de cette seigneurie aux Castellane[4],[5].

Louis-Auguste de Lyle naît à Grasse le [6], il est le fils de Joseph Delisle (de Lisle ou Lyle), seigneur de Taulane et de Garron, co-seigneur du Bourguet et de Séranon (mort le à l'âge de 80 ans), et de Susanne de Grasse[6], fille d'Alexandre de Grasse, seigneur et Baron de Mouans et de Jeanne de Lisle. Ses parents se marient par contrat du , de cette union naissent deux filles «dont j'ignore la destinée» : Jeanne-Marie et Claire, et un fils : Louis-Auguste[7].

Il épouse, par contrat signé le , Rossoline de Grasse, fille de Jean-Baptiste de Grasse, Baron de Mouans et de Dame Anne-Françoise de Lyle. De ce mariage, naissent deux enfants morts jeunes, ainsi que leur mère (1755) et le troisième enfant février 1756[7].

Le , il épouse en secondes noces Madeleine-Prudence de Forbin-Gardanne[8]. Leurs fils Édouard Honoré Amable est le premier marquis de Taulanne[9], il épouse le 20 octobre 1806 Vve Adèle de Ponteves-Bargème[10] dont la fille Louise épouse le 28 aout 1834 Romée de Villeneuve[11],[12].

Carrière dans la Marine

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Il entre jeune dans la Marine du Roi. Il intègre une compagnie de gardes de la Marine en 1732, à l'âge de seize ans. Promu enseigne de vaisseau en 1738, il passe lieutenant de vaisseau en 1748, à la fin de la guerre de Succession d'Autriche.

En 1757, au début de la guerre de Sept Ans, Lyle-Taulane commande la frégate La Pléiade de 26 canons et 200 hommes d'équipage ; il est promu capitaine de vaisseau le  ; il a alors 40 ans. La Pléiade fait partie d'une escadre qui transporte 2 000 hommes de troupes à Port Mahon pour la relève de sa garnison qui est ramenée à Toulon.

Il reçoit sa commission de capitaine de vaisseau le mois suivant, en [13]. En , on l'envoie croiser au large devant le cap Sicié. En juin, une escadre composée de 3 vaisseaux et de 4 frégates parmi lesquelles était La Pléiade, sous les ordres de M. de Sabran, sort de Toulon pour aller en croisière en Sicile, puis à Malte où elle mouille. M. de Lyle-Taulane s'empare, le , d'un navire de commerce anglais le Neptune, chargé de blé et de chanvre, allant à Gibraltar.

Début, toujours sur La Pléiade, il fait partie de la flotte envoyée sous les ordres de Michel-Ange Duquesne de Menneville, porter secours à La Clue-Sabran qui s'était réfugié dans le port de Carthagène. Le , au combat de Carthagène, il parvient à échapper à la capture, contrairement aux vaisseaux qu'il accompagnait.

Il est nommé brigadier des Armées navales en 1765, puis grand maître de la chiourme (c'est-à-dire du bagne) de Toulon. En 1769, il fait édifier le château de Taulane, par les bagnards qu'il avait sous sa garde. Les bois de sa charpente proviennent également des entrepôts de l'Arsenal, ils étaient initialement dévolus à la construction des navires de la flotte royale.

Il se retire du service actif en 1777 avec une provision de chef d'escadre, après 45 années de service au cours desquelles il effectue 24 campagnes et reçoit 5 ou 6 commandements. Il est député de la noblesse aux États de Provence en 1788-1789.

Armes Famille Lyle-Taulanne
D'azur, à deux palmes d'or, posées en pal, adossées, accompagnées en chef, entre les deux palmes, d'une étoile du même[14].

Devise : Evehunt ad sidera palma, en français : Élevez le palmier vers les étoiles.
Cri de guerre : ANJ May en écossais. En français : Il m'est permis[15]
Couronne : de marquis, (titre de courtoisie)
Support : deux chats noirs, un coq surmonte leurs armes.

Notes et références

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  1. Son nom de famille est parfois orthographié « L'Isle » ou « Lisle » et le nom de sa seigneurie « Taulane » ou encore « Taulanes ».
  2. Jules Chaperon, curé de la Martre, Bagaris et Le Bourget, ses seigneurs et coseigneurs, 1906, p. 30.[réf. incomplète]
  3. La perception du subside versé au roi Louis XII par les «nouveaux chretiens ~ résidant en Provence (1512-1513), Table sur les néophytes de 1512 page 579, Honoré de l'Isle, Grasse, 75 florins. Lire en ligne
  4. Jules Chaperon, curé de la Martre, Bagaris et Le Bourget, ses seigneurs et coseigneurs. 1906. p. 30[réf. incomplète]
  5. "Histoire des familles" Généalogie véritable et complète des marquis de Lyle Taulanne. Christian Gabert et Mademoiselle de Caraman. Consultable à la bibliothèque historique de Grasse[réf. incomplète]
  6. a et b Archives départementales des Alpes-Maritimes, état-civil numérisé de la ville de Grasse, BMS 1714-1726, acte de baptême du 29 juillet 1716 (vue 86/586 de la numérisation).
  7. a et b Artefeuil (pseudo?), Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence, la veuve Girard, (lire en ligne), p. 79.
  8. Clotilde de Forbin-Gardanne, Journal de voyage d'une provençale dans le sud de la France : seize lettres de Clotilde de Forbin Gardanne à sa sœur Mélanie, Éditions de la Dyle, 1995 - 224 pages, page 191, notes 128 et 129.
  9. Frédéric d'Agay, Grands notables du premier empire, Var, édition du CNRS, 1988.
  10. Veuve de l'amiral de Bompar : Frédéric d'Agay, Grands notables du premier empire, Var, édition du CNRS, 1988. p. 115
  11. Base man8rove Lire en ligne
  12. "Histoire des familles" Généalogie complète des marquis de Lyle Taulanne. Christian Gabert et Mademoiselle de Caraman. Consultable à la bibliothèque historique de Grasse. Document manuscrit de 29 classeurs contenant les généalogies de la totalité des vieilles familles grassoises.
  13. Mercure de France, p. 211, lire en ligne
  14. Jules Chaperon, curé de la Martre, Bagaris et Le Bourget, ses seigneurs et coseigneurs. 1906. p. 30
  15. Artefeuil (pseudo?), Histoire héroique et universelle de la noblesse de Provence, la veuve Girard, (lire en ligne), p. 81.

Bibliographie

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  • Jean-Baptiste Jullien de Courcelles, Dictionnaire universel de la noblesse de France, au bureau général de la noblesse de France, (lire en ligne), p. 502-503
  • Louis-Pierre d'Hozier, Armorial général de la France, vol. 2, Collombat, (lire en ligne)
  • M. H. Belletrud, « Un marin provençal au XVIIIe siècle, M. de Lyle-Taulane », Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var, Société d’Études scientifiques et archéologiques, t. 30, no d'édition,‎

Articles connexes

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