Khaled Assad
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خالد الأسعد |
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Khaled Assad ou Khaled al-Asaad, né le à Tadmor et mort le dans la même ville[1], est un archéologue et universitaire syrien. Il est directeur des antiquités et des musées de Palmyre de 1963 jusqu'à sa retraite en 2003[2],[3]. Ayant refusé de révéler l'emplacement de trésors inestimables auxquels il s'était dévoué toute sa vie, il a été mis à mort par des membres de l'organisation État islamique le [4].
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Khaled Assad est né le 1er janvier 1934 à Tadmor, en Syrie et y a vécu la plus grande partie de sa vie[5],[6]. Il a suivi les cours de l'université de Damas[7] et obtenu un diplôme d'histoire.
Khaled Assad est le père de onze enfants, six garçons et cinq filles, dont une porte le nom de Zenobia en l'honneur de la reine de Palmyre[7].
Carrière d'archéologue
[modifier | modifier le code]Considéré comme « un des pionniers de l'archéologie syrienne »[3], il a notamment découvert plusieurs cimetières anciens, et un cimetière byzantin dans un jardin du musée de Palmyre[3].
Durant sa carrière, il s'est occupé des fouilles et de la restauration de Palmyre. Il a été le conservateur principal du site pendant 40 ans depuis 1963[8]. De son père, son fils Tarek disait : « Il adorait Palmyre. Il ne pouvait pas vivre sans. Tous les matins, il regardait la ville antique et poussait un soupir de contentement en voyant ces merveilles »[9].
Il a travaillé avec des missions archéologiques allemandes, américaines, françaises, polonaises, et suisses. Le couronnement de son travail a été l'inscription de Palmyre sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO[7].
En 2001, il annonce la découverte de 700 pièces en argent du VIIe siècle à l'image des rois Khosro Ier et Khosro II de la dynastie des Sassanides qui a régné sur la Perse avant la conquête musulmane[7],[6].
En 2003, en collaboration avec une équipe syro-polonaise, ils découvrent une mosaïque du IIIe siècle qui dépeint la lutte entre un humain et un animal ailé qu'il décrit comme « l'une des découvertes les plus précieuses de Palmyre ».
Après sa retraite en 2003, son fils Walid a repris le travail de son père sur le site de Palmyre. Arrêté en avec son père, Walid parvient à s'échapper dans la ville de Raqqa, grâce à l'aide d'habitants[10],[9].
Il parlait couramment l'araméen, et il a traduit des textes depuis cette langue jusqu'en 2011[4].
Assassinat
[modifier | modifier le code]Circonstances de la mort
[modifier | modifier le code]Le , il est décapité par des membres de l'organisation État islamique[2]. Khaled Assad qui refusait de quitter la ville a, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, été exécuté devant plusieurs dizaines de personnes[2].
Il aurait été arrêté par l'EI trois semaines avant son assassinat, dans le but d'identifier les caches de certains trésors archéologiques[3]. Selon Maamoun Abdoulkarim, directeur des Antiquités et des musées de Syrie, il aurait été torturé, en compagnie de son fils Walid Assaad, qui lui avait succédé au poste de directeur des antiquités de Palmyre. Il a été reconduit à Palmyre le [3]. Un réquisitoire en cinq points lui reprochait d'être le « directeur d'idoles »[3] mais également de s'être rendu en Iran et d'avoir assisté à des « conférences infidèles »[3]. Il a été décapité et sa dépouille a ensuite été suspendue à un mât dressé sur le site archéologique tout proche[3], sa tête disposée à ses pieds[11].
Son corps aurait été retrouvé au début l'année 2021 parmi les restes humains de trois personnes à 10 km à l’est de Palmyre, à Kahloul, dans les environs d’Homs[12].
Réactions internationales
[modifier | modifier le code]- Jack Lang, ancien ministre français et président de l'Institut du monde arabe : « Ce sont vraiment des salopards absolus [...] Nous sommes face à la lie de l'humanité, si tant est que l'on puisse encore parler d'humanité[13] ! »
- Fleur Pellerin, ministre française de la Culture : « Horrifiée par l'assassinat de l'archéologue Khaled Assaad commis par Daech, après celui de milliers d'autres personnes. Toute ma solidarité à ses proches et à la communauté des archéologues. »
- Irina Bokova, directrice générale de l'UNESCO : « Ils l'ont tué parce qu'il ne voulait pas trahir son engagement profond envers Palmyre. Son travail va vivre au-delà de la portée de ces extrémistes. Ils ont assassiné un grand homme, mais ils ne réduiront jamais l'Histoire au silence. (They killed him because he would not betray his deep commitment to Palmyra. His work will live on far beyond the reach of these extremists. They murdered a great man, but they will never silence history[4]). »
Publications
[modifier | modifier le code]- Avec Jean-Baptiste Yon, Inscriptions de Palmyre. Promenades épigraphiques dans la ville antique de Palmyre, Beyrouth, Institut français d’archéologie du Proche-Orient, (ISBN 2-912738-12-1).
- Nouvelles découvertes archéologiques en Syrie, Damas, Direction général des antiquités et des musées, (OCLC 602249622).
- (en) Avec Michael Gawlikowski, Palmyra and the Aramaeans, Oxford, The ARAM Society for Syro-Mesopotamian Studies, (OCLC 68075497).
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 1999 : Officier de l'ordre du Mérite de la République de Pologne[14],[15]
Références
[modifier | modifier le code]- « Shielding Syrian Antiquities, to a Grisly Death at ISIS’ Hands », The New York Times (consulté le )
- « Khaled Asaad, l'ancien directeur des Antiquités de Palmyre, décapité par l'EI », sur itele.fr, .
- « Les djihadistes du groupe EI ont décapité un archéologue syrien bien connu », sur radio-canada.ca, .
- (en) « Khaled al-Asaad (fiche biographique en bas) », sur bbc.com.
- Florence Evin et Raphaëlle Bacqué, « A Palmyre : « Ils ont tué l’archéologue ! » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Khaled al-Asaad: Authority on the antiquities of the Syrian city of Palmyra who was devoted to studying and protecting its treasures », The Independent (consulté le )
- Caroline Davies, « Khaled al-Asaad profile: the Howard Carter of Palmyra », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
- theatlantic.com
- Envoyé spécial, « Le calvaire de Khaled Al Assaad raconté par ses fils », sur L'Humanité, (consulté le )
- « Profile: Khaled al-Asaad, Syria's 'Mr Palmyra' », BBC, (consulté le )
- « L'État islamique assassine l'ancien directeur de la cité antique de Palmyre », sur Le Figaro,
- Hala Kodmani, « Khaled al-Asaad, le fantôme de Palmyre », sur Libération, (consulté le )
- Romain David, « L'État islamique assassine l'ancien directeur de la cité antique de Palmyre », sur lefigaro.fr, .
- (ar) « داعش يذبح أهم شخصية للآن ويعلقه على عمود بالطريق – منوعات », sur akhbrksa.com (consulté le )
- (pl) « MSZ potępia zabójstwo syryjskiego archeologa Chaleda Al-As’aada », msz.gov.pl (consulté le 10 décembre 2017).
Annexes
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Naissance en janvier 1932
- Naissance à Tadmor
- Archéologue syrien
- Conservateur syrien de musée
- Palmyre
- Personne torturée au XXIe siècle
- Mort lors de la guerre civile syrienne
- Condamné à mort exécuté par décapitation
- Étudiant de l'université de Damas
- Officier de l'ordre du Mérite de la république de Pologne
- Chevalier de l'ordre national du Mérite
- Décès en août 2015
- Décès à Tadmor
- Décès à 83 ans
- Mort assassiné par l'État islamique