Jules Leroux (écrivain)

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Jules Leroux
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Portrait de Jules Leroux en 1910
Nom de naissance Jules Auguste Leroux
Naissance
Villers-Semeuse, France
Décès (à 34 ans)
Roclincourt, France
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

  • Léon Chatry, instituteur (1913)

Compléments

Jules Auguste Leroux, né le à Villers-Semeuse (Ardennes)[1] et mort au combat le à Roclincourt, est un écrivain et un poète français du XXe siècle. Certains le considèrent comme l’inventeur du roman ardennais[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Tôt orphelin de père — ses héros Léon Chatry et Paul Francolin le seront également — Jules Leroux est remarqué par son instituteur, Monsieur Richer, qui obtient de sa mère, l'autorisation de se charger de lui.

Il suit à son tour les cours de l'École normale de Charleville (actuellement Charleville-Mézières), où il entre en 1897.

Dès 1899, il est instituteur à Gespunsart puis Nouzonville.

Il enseigne à l'École Normale de Douai en tant que maître-interne et professeur de lettres, et il est chargé du cours de l'Histoire de l'Art à l'École Municipale des Beaux-arts où il rencontre un vif succès.

Jules Leroux, encore méconnu, établit des liens plus ou moins importants qui vont, pour certains, faciliter son « entrée en littérature ». Louis Pergaud[3] l’apprécie sans doute : Leroux lui adresse L’Herbe d’Avril, ce dont il est remercié dans une lettre datée du .

Dès lors, Pergaud, auteur déjà reconnu, oriente son condisciple vers l’éditeur Figuière qui révèle notamment Georges Duhamel, Jules Romains, George Bernard Shaw, Paul Fort (préface de la réédition de Léon Chatry, instituteur en 1936). Ce détecteur de talent accepte, sans réserve, de « lancer » celui qu’il perçoit « comme une des plus belles figures de sa jeunesse » (même préface) : il édite Une Fille de Rien en 1911, puis toute l'œuvre. L’écrivain aimerait que son premier ouvrage soit aussi reconnu digne de « la suprême distinction », en 1911. Il sollicite alors, tout naturellement, conseils et appui auprès du lauréat de 1910. Mais le jury récompense Alphonse de Chateaubriant pour Monsieur des Lourdines. Pour autant, le jury reconnaît « combien il y avait […] d’ingéniosité et d’art dans l'œuvre de Pergaud », le « peintre excellent » nous faisant « admirablement voir la campagne », ses « grandes lignes » et ses « couleurs ». Mais, « Leroux nous en fait sentir l’âme », estimant supérieure la plume de celui qui n’a pas eu le prix.

Volontaire en 1914, Jules Leroux est blessé à la main. Guéri, il remonte au front. Nommé caporal au 41e régiment d'infanterie le , il disparaît deux jours plus tard le aux combats à Roclincourt ; par jugement du tribunal de Douai, le décès est transcrit le à Douai. Jules Leroux est déclaré « Mort pour la France »[4],[5].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Les Franges du rêve, poèmes, 1908[6]
  • L'Aube sur Béthanie, poème dramatique en un acte, tiré de l'Évangile, Roubaix, édition du Beffroi, 1908[7],[8]
  • À la forêt d'Ardenne, poème, 1909 repris dans La Brume Dorée
  • La Brume Dorée, poèmes, édité à frais d'auteur en 1909, Paris, E. Sansot, 1910[9]
  • Une Fille de rien, roman, éditions Eugène Figuières, 1911[10],[11]
  • À propos d'un tableau de l'Église Notre-Dame de Douai, article, 1911
  • Jehan Bellegambe, 1911 Douai[12]
  • La Muse Noire, poèmes, éditions Eugène Figuières, 1911, deuxième édition en 1912[13]
  • Jean de Bologne, éditions Figuières, 1913[14]
  • Léon Chatry, instituteur, roman, éditions Eugène Figuières, 1913[15] ; rééd. 1936[16] ; rééd. éditions L'amitié par le livre, 1950 ; rééd. éditions La manufacture, 1985[17]
  • Le Pain et le Blé, roman posthume (déposé aux éditions Figuières en 1914), éditions Athéna, 1922[18],[19] ; paru en feuilleton dans le Journal des Ardennes à partir de 1923

Adaptations[modifier | modifier le code]

L'écrivain ardennais Franz Bartelt découvre le roman Léon Chatry, instituteur en 1985 et l'adapte pour la radio. France Culture le diffuse sous la forme d'un feuilleton de six épisodes en 1991[20].

Autour de Jules Leroux[modifier | modifier le code]

  • Le collège de Villers-Semeuse porte le nom de Jules Leroux[21]. Une sculpture signée Hervé Tonglet y représente le buste de l'écrivain.
  • La maison natale, située 11, place Jules Leroux, porte une plaque commémorative inaugurée par le préfet des Ardennes.
  • Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Villers-Semeuse situé place Jules Leroux[22], sur la plaque commémorative située dans l'ancienne École Nationale d'Instituteurs à Charleville-Mézières[23], ainsi que sur le monument aux morts de l’École Normale Supérieure de Lyon, anciennement Saint-Cloud.
  • L'auteur-compositeur ardennais Bruno Pia a rendu hommage à l'écrivain, à l'occasion des journées des écrivains Ardennais les 17 et à Villers-Semeuse, dans une chanson intitulée « Lettre à Jules Leroux »[24].
  • Le sculpteur Fernand Binet a réalisé un médaillon de Jules Leroux, conservé au musée de la Chartreuse de Douai[25].

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Numéro hors série paru fin 2009 du bulletin annuel Le Flizy, centré sur l'histoire de Villers-Semeuse, entièrement consacré à la vie et à l'œuvre de Jules Leroux, édité par le Cercle Historique Jules Leroux, présidé par Philippe Lizot. Étude signée Alice Calvoz et Françoise Lizot[26].
  • Racines d'Ardennes. Jules Leroux, instituteur, article par Alain Chapellier, Terres ardennaises no 74, 2001, p. 33-35[27]
  • Jules Leroux, par Fernand Leprette, Édition de la Revue littéraire des Primaires, Paris 1922[28],[29]
  • Lettres inédites de Jules Leroux à Louis Pergaud, par Jules Carrez, La Grive, 1961[30]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) « Jules Leroux sur le site de la mairie », sur villers-semeuse.servhome.org
  2. Camille Lecrique, vice-président de la "Société des écrivains ardennais", voit en Jules Leroux l'inventeur du roman ardennais précédent alors Jean-Paul Vaillant et Jean Rogissart, lui-même membre de cette même société quelques années auparavant, pour son roman Mervale qui lui avait valu le prix Renaudot en 1937.
  3. Louis Pergaud, futur prix Goncourt pour son roman De Goupil à Margot, publie aussi plusieurs poèmes dans Le Beffroi, de 1905 à 1909.
  4. (fr) « Fiche Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  5. (fr) (BNF 12720817)
  6. (fr) (BNF 30798336)
  7. (fr) (BNF 30798335)
  8. (fr) « L'Aube sur Béthanie », sur www.worldcat.org
  9. (fr) « La Brume Dorée », sur www.worldcat.org
  10. (fr) « Polybiblion; revue bibliographique universelle (p. 13, 19, 20) », sur www.archive.org
  11. (fr) « Romans-revue : guide de lectures », sur gallica.bnf.fr
  12. (fr) (BNF 30798348)
  13. (fr) « La Muse Noire », sur www.worldcat.org
  14. (fr) (BNF 37162853)
  15. (fr) (BNF 30798337)
  16. (fr) (BNF 32376138)
  17. (fr) (BNF 34974125)
  18. (fr) (BNF 30798338)
  19. (fr) (BNF 32376140)
  20. (fr) « Parcours d'un écrivain Franz Bartelt, le prolifique », sur www.lunion.presse.fr
  21. (fr) « VILLERS-SEMEUSE Le cercle historique multiplie les contacts », sur www.lunion.presse.fr
  22. (fr) « Villers-Semeuse : Monument aux Morts (relevé n°42223) », sur www.memorialgenweb.org
  23. (fr) « Charleville-Mézières : plaque commémorative, ancienne École Nationale d'Instituteurs (relevé n°42308) », sur www.memorialgenweb.org
  24. [vidéo] Visionner la vidéo sur Dailymotion
  25. (fr) Notice no 06190004191, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  26. (fr) « Jules Leroux (1880-1915) : les périodes ardennaise et parisienne », sur archives.cg08.fr
  27. (fr) « Bibliographie d'histoire de l'éducation française », sur bhef.ish-lyon.cnrs.fr
  28. (fr) « Jules Leroux », sur www.worldcat.org
  29. (fr) « La Revue Anarchiste no 3 (mars 1922) - Revue des revues - jeudi 9 décembre 2010, par Wullens (Maurice) », sur www.la-presse-anarchiste.net
  30. (fr) « French VII Bibliography », sur books.google.fr

Liens externes[modifier | modifier le code]