Jonathan Mann
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Harvard College Newton South High School (en) Harvard T.H. Chan School of Public Health (en) Université Washington de Saint-Louis Washington University School of Medicine (en) |
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Mary Lou Clements-Mann (de à ) |
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Jonathan Max Mann, né le à Boston, dans le Massachussetts (États-Unis) et mort le au large des côtes de la Nouvelle-Écosse (Canada), est un médecin américain[1],[2].
Administrateur de l'Organisation mondiale de la santé, il dirige les premières recherches sur le SIDA dans les années 1980[3],[4],[5]. Il meurt dans l'accident du vol Swissair 111 au large des côtes de la province canadienne de la Nouvelle-Écosse, près d'Halifax, dans la nuit du .
Biographie
[modifier | modifier le code]Formation
[modifier | modifier le code]Mann était président de la National Honor Society (en) au Newton South High School (en) à Newton dans le Massachusetts en 1965. Il a obtenu son baccalauréat universitaire en lettres (B.A.) du Harvard College, puis devient docteur en médecine (M.D.) à l'Université Washington de Saint-Louis en 1974 et obtient le Professional degrees of public health (en) de la Harvard School of Public Health (en) en 1980[6].
Carrière
[modifier | modifier le code]Mann a rejoint les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) en 1975 et y reste jusqu'en 1977, date à laquelle il est devenu l'épidémiologiste d'État du Nouveau-Mexique, jusqu'en 1984[1],[6].
Il déménage au Zaïre en en tant que fondateur du Projet SIDA (en), un programme pour étudier le SIDA en Afrique, après avoir été recruté par son collègue épidémiologiste Joseph B. McCormick (en)[7]. En 1986, il fonde le Programme mondial de l'OMS pour la lutte contre le SIDA[8],[9], démissionnant de ce poste en 1990 pour protester contre le manque de réponse des Nations Unies face au SIDA et contre les actions du directeur général de l'OMS de l'époque, Hiroshi Nakajima[1],[10].
En 1990, Mann fonde l'organisation de santé et de droits de l'homme HealthRight International (initialement connue sous le nom de Doctors of the World-USA), pour combler un vide qu'il percevait parmi les organisations de santé et de droits de l'homme aux États-Unis et pour créer une organisation unique dont la mission est de créer des programmes durables qui promeuvent et protègent la santé et les droits de l'homme aux États-Unis et à l'étranger[11],[12].
Mann a dirigé le lancement en 1994 de la revue Health and Human Rights (en), publiée par le Centre François Xavier Bagnoud pour la santé et les droits de l'homme, qu'il a également contribué à mettre en place[13],[6].
Jonathan Mann est décédé dans l'accident du vol Swissair 111 le avec son épouse, la chercheuse sur le SIDA, Mary Lou Clements-Mann[1],[10],[14]. Au moment de sa mort, Mann était le doyen de l'École de santé publique de l'Université Allegheny (aujourd'hui École de santé publique de l'Université Drexel (en)) à Philadelphie.
Le Prix Jonathan Mann pour la santé mondiale et les droits de l'homme a été nommé en son honneur et est décerné en « reconnaissance et honneur aux personnes qui travaillent à la promotion de la santé et des droits de l'homme dans le monde »[15].
Promotion de la santé et des droits de l'homme
[modifier | modifier le code]Mann a été un pionnier dans la défense de la combinaison de la santé publique, de l'éthique et des droits de l'homme[16],[17]. Il a théorisé et promu activement l'idée que la santé humaine et les droits de l'homme sont intimement et inextricablement liés, faisant valoir que ces domaines se chevauchent dans leurs philosophies et objectifs respectifs pour améliorer la santé, le bien-être et prévenir la mort prématurée[18],[19].
Mann a proposé une approche en trois volets de la question fondamentale de la relation entre la santé et les droits de l'homme[5]. Premièrement, la santé est une question de droits humains. Deuxièmement (et inversement), les droits de l'homme sont un problème de santé. Les violations des droits de l'homme ont des effets néfastes sur la santé[20],[21]. Troisièmement, des liens existent entre la santé et les droits de l'homme (hypothèse à tester rigoureusement)[22]. La littérature justifie les effets des deux premiers points, mais Mann et ses collègues ont ensuite appelé à la validation du troisième point et ont mis le monde au défi de le pratiquer[23]. Son travail a mené à l'élaboration de l'évaluation d'impact en quatre étapes (en), une approche multidisciplinaire d'évaluation des éléments interdépendants et se chevauchant des deux disciplines des droits de l'homme et de la santé publique.
Avec ce cadre, Mann a tenté de combler un fossé perçu de philosophies, de correspondance et de vocabulaire, d'éducation et de formation, de recrutement et de méthodes de travail entre les disciplines de la bioéthique, de la jurisprudence, du droit de la santé publique (en) et de l'épidémiologie. En outre, Mann savait que l'histoire des « relations conflictuelles » entre les responsables de la santé publique et les travailleurs des libertés publiques posait des défis à la poursuite de ce qu'il appelait une « puissante » confluence de la santé et des droits de l'homme[22].
Références
[modifier | modifier le code]- Eric Favereau, « Jonathan Mann, croisé de la lutte contre le sida. Décédé dans l'accident, il s'était investi contre la maladie dès 1984 », sur www.liberation.fr, Libération, (consulté le ).
- Jean-Yves Nau, « Jonathan Mann », sur www.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
- « Numéro spécial - Jonathan Mann : Ne pas oublier ce qui nous unit », Le Journal du Sida, Arcat, no 107, (ISSN 1153-0863, OCLC 1109406084, lire en ligne [PDF]).
- (en) Daniel Tarantola, « Obituary: Jonathan Mann and Mary Lou Clements-Mann » [« Nécrologie : Jonathan Mann et Mary Lou Clements-Mann »], sur www.independent.co.uk, The Independent, (consulté le ).
- (en) [vidéo] UNAIDS, « Jonathan Mann - The legacy of a Human Rights advocate », sur YouTube.
- (en) Philip J. Hilts, « Jonathan Mann, AIDS Pioneer, Is Dead at 51 » [« Jonathan Mann, pionnier du sida, est mort à 51 ans »], sur www.nytimes.com, The New York Times, (consulté le ).
- (en) Laurie Garrett, The Coming Plague : Newly Emerging Diseases in a World Out of Balance [« Le fléau à venir : des maladies émergentes dans un monde déséquilibré »], New York, Farrar, Straus and Giroux, (réimpr. 2011), 250 p. (ISBN 978-1-4299-5327-6, OCLC 862067004, lire en ligne).
- F. N., « Le Dr Jonathan Mann sera le " Monsieur SIDA " de l'OMS », sur www.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
- « Médecine : Un entretien avec un responsable de l'OMS Six millions de cas de sida dans le monde en l'an 2000 estime le docteur Jonathan Mann », sur www.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
- (en) Huntly Collins, « AIDS Pioneer Among the Victims: Jonathan Mann was one of first to warn of potential global devastation » [« Un pionnier du sida parmi les victimes : Jonathan Mann a été l'un des premiers à avertir d'une dévastation mondiale potentielle »], sur www.inquirer.com, The Philadelphia Inquirer, (consulté le ).
- (en) HealthRight International, « History » [« Histoire »], sur healthright.org (consulté le ).
- (en) Committee for the Study of the Future of Public Health, The Future of Public Health [« L'avenir de la santé publique »], Washington, National Academies Press, , 225 p. (ISBN 0-309-03831-6, OCLC 839681040, lire en ligne).
- Association François-Xavier Bagnoud, « Boston », sur fxb.org (consulté le ).
- Jean-Yves Nau, « Sida, morts en plein vol : les Drs Joep Lange et Jonathan Mann », sur jeanyvesnau.com (blog), (consulté le ).
- (en) Advance Africa, « Jonathan Mann Award for Global Health and Human Rights » [« Prix Jonathan Mann pour la santé mondiale et les droits de l'homme »], sur www.advance-africa.com (consulté le ).
- Jonathan Mann, Jean-Pierre Deschamps (Rédacteur en chef) et Marc Brodin (Président de la SFSP), « Santé publique : éthique et droits de la personne », Santé publique, Société Française de Santé Publique, vol. 10, no 3, , p. 239-250 (ISSN 0995-3914, OCLC 1069127410, lire en ligne [PDF]).
- Emmanuel Hirsch (Directeur de l’Espace éthique de la région Ile-de-France, professeur d’éthique médicale, université Paris-Sud), « Santé et droits de l’homme - Un hommage à Jonathan Mann », sur www.espace-ethique.org, (consulté le ).
- (en) Lawrence O. Gostin, « Public Health, Ethics, and Human Rights: A Tribute to the Late Jonathan Mann » [« Santé publique, éthique et droits de l'homme : un hommage à Jonathan Mann »], The Journal of Law, Medicine & Ethics, Georgetown University Law Center, American Society of Law, Medicine and Ethics, vol. 29, no 2, , p. 121–130 (ISSN 1073-1105 et 1748-720X, OCLC 863246986, lire en ligne [PDF]).
- Lumni, « SIDA (2) : le SIDA devient une cause nationale », sur enseignants.lumni.fr, (consulté le ).
- Anton Vos, « Le sida, implacable thermomètre des inégalités sociales et mondiales », sur www.letemps.ch, Le Temps, (consulté le ).
- (en) Read Weaver Schusky, « Jonathan Mann's mantle », The Lancet, vol. 352, no 9145, (ISSN 0140-6736, PMID 9872284, lire en ligne).
- (en) Jonathan Mann, Health and Human Rights : A Reader [« Santé et droits de l'homme : un lecteur »], New York et Londres, Routledge, , 505 p. (ISBN 978-0-415-92102-2, OCLC 445057113).
- (en) SP Marks, « Jonathan Mann's legacy to the 21st century: The human rights imperative for public health » [« L'héritage de Jonathan Mann au 21e siècle : l'impératif des droits de l'homme pour la santé publique »], The Journal of Law, Medicine & Ethics, Boston, American Society of Law, Medicine and Ethics, vol. 29, no 2, (ISSN 1073-1105, PMID 11508187).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Robin Gorna (préf. Jonathan Mann), Vamps, Virgins, and Victims : How Can Women Fight AIDS? [« Vamps, vierges et victimes : comment les femmes peuvent-elles lutter contre le sida ? »], Londres et New York, Cassel and Company, , xvii-398 (ISBN 978-0-304-32809-3, OCLC 489620994).
- (en) Jonathan Mann, Health and Human Rights : A Reader [« Santé et droits de l'homme : un lecteur »], New York et Londres, Routledge, , 505 p. (ISBN 978-0-415-92102-2, OCLC 445057113).
- (en) Jonathan Mann et Daniel J. M. Tarantola, AIDS in the World II : Global Dimensions, Social Roots, and Responses [« Le sida dans le monde II : dimensions mondiales, racines sociales et réponses »], New York et Oxford, Oxford University Press, , 616 p. (ISBN 978-0-19-509097-0, OCLC 463156031, lire en ligne).