Jean-Claude Fontinoy

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Jean-Claude Fontinoy (Ciney, 1er mai 1945) est un administrateur d'entreprises belge. De 2013 à 2021, il est président du conseil d'administration de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB).

Fontinoy est considéré comme un "entremetteur' qui, au cours des dernières décennies, est régulièrement apparu dans d'importantes affaires de ventes immobilières gouvernementales, comme celle de la tour des Finances à Bruxelles, où il y avait souvent des soupçons de corruption et de fraude[1].

Parcours[modifier | modifier le code]

Didier Reynders[modifier | modifier le code]

Fontinoy a travaillé comme ingénieur à la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) et a été président du syndicat socialiste des ingénieurs ferroviaires dans les années 1980. Durant cette période, il rencontre Didier Reynders (MR), alors président du conseil d'administration de la SNCB. Fontinoy est depuis considéré comme le bras droit de Reynders et son employé le plus fidèle[1]. Il a également travaillé au sein du cabinet Reynders, lorsqu'il est devenu ministre des Finances en 1999 et vice-Premier ministre en 2004. En 2011, Reynders devient ministre des Affaires étrangères et Fontinoy rejoint ce ministère, où il participe à la réorganisation des ambassades belges à l'étranger[2]. Il a également été administrateur de Belgocontrol.

En 1995, il a été arrêté pour espionnage industriel. Il avait volé et copié le plan d'investissement de la SNCB, un document stratégique entre les mains du directeur général Etienne Schouppe. Il a ensuite pris sa retraite pour raisons médicales après un arrangement avec la SNCB[3].

Participation aux sommets politiques[modifier | modifier le code]

Fontinoy a été présent à plusieurs reprises lors de sommets politiques en tant que membre de la délégation du MR. Par exemple, en juin 2010, il était présent à une rencontre entre Reynders et le leader du sp.a Johan Vande Lanotte dans le restaurant bruxellois L'Ecailler du Palais et il a organisé une rencontre de réconciliation entre Didier Reynders et Joëlle Milquet (cdH). En août 2010, il a assisté à une réunion entre la N-VA et le MR au restaurant Bruneau à Ganshoren, avec Reynders, Bart De Wever, Siegfried Bracke et Koen Blijweert[4]. En janvier 2018, Fontinoy a de nouveau assisté à une réunion au sommet avec Reynders, De Wever et Jan Jambon, toujours au restaurant Bruneau[5].

Retour à la SNCB[modifier | modifier le code]

Avec l'aide de Reynders, Fontinoy devient administrateur de la SNCB en novembre 1999 et succède au défunt François Cammarata en juin 2001 comme vice-président de la SNCB sous la présidence d'Etienne Schouppe[6]. Il a été administrateur et vice-président de la SNCB jusqu'à l'arrivée du PDG Karel Vinck en 2002, mais est devenu membre du conseil d'administration de la SNCB-Holding après la scission de la SNCB en janvier 2005[7]. En janvier 2005, il devient président du conseil d'administration de la SNCB-Holding[8]. En raison de l'âge limite de 65 ans, Fontinoy aurait normalement dû démissionner de son poste de président de la SNCB-Holding en 2010, mais pour qu'il puisse continuer à exercer cette fonction, la loi a été modifiée à cet égard, ce qui fait qu'on l'appelle la loi Fontinoy[2]. Il a également été conseiller à la Régie des Bâtiments et conseiller au cabinet du ministre du Budget Olivier Chastel (MR)[9]. En septembre 2013, Fontinoy devient président du conseil d'administration de la SNCB, succédant à Laurence Bovy[10]. Fontinoy était également président de la filiale SNCB Eurogare.

Conflits à la SNCB[modifier | modifier le code]

En 2015, Fontinoy est entré en conflit avec le PDG de la SNCB, Jo Cornu, en raison du plan de réforme de la SNCB, de l'implication de Fontinoy dans divers dossiers immobiliers et des activités des filiales immobilières de la SNCB, dans lesquelles Fontinoy était étroitement impliqué. Il aurait également été mécontent de Jacqueline Galant (MR), ministre fédérale chargée de la SNCB[11]. En avril 2015, il a été annoncé qu'il disposait d'une équipe de 14 employés de cabinet, dont deux chauffeurs, ce qui coûtait à la SNCB 1 million d'euros par an[12]. Fontinoy a fait l'objet de nombreuses critiques, notamment en raison d'un audit désastreux et de ses conflits avec Cornu et Galant. Il se serait également rendu à un salon de l'immobilier à Cannes aux frais de la filiale immobilière de la SNCB Eurostation et y aurait séjourné dans un hôtel pour une moyenne de 1 500 à 2 000 euros par nuit[13]. Toujours en octobre 2017, il est entré en conflit avec Sophie Dutordoir, directrice générale de la SNCB, après que celle-ci ait exigé que le conseil d'administration nommé politiquement nomme uniquement les membres du comité de direction et n'interfère pas avec les nominations ou les appels d'offres normaux, ce qui réduirait le rôle de président de Fontinoy. Fontinoy a été critiqué par tous les prédécesseurs de Dutordoir parce qu'il n'a fait que causer du malheur à la SNCB depuis sa présidence[14]. En mai 2018, le conflit entre Fontinoy et Dutordoir s'est encore aggravé puisque cette dernière a également fermé les filiales immobilières controversées de la SNCB, ce qui signifie que Fontinoy n'interviendra dorénavant dans un nombre plus réduit de dossiers[15].

Fontinoy a été remplacé à la présidence de la SNCB par Thibaut Georgin en mai 2021[16].

Allégations de corruption[modifier | modifier le code]

En mai 2017, Fontinoy a comparu devant la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Chodiev ( Kazakhgate ), où il a fait des déclarations contradictoires sur ses contacts avec Jean-François Etienne des Rosaies, impliqué dans l'affaire Chodiev depuis la France[17]. Fin 2019, il a été accusé d'être impliqué dans cette affaire[18].

Fin 2010, il succède au défunt Philippe Wilmès à la présidence de la Société Belge d'Investissement International, qui sera impliquée (évasion fiscale) dans le scandale des Paradise Papers en novembre 2017[19].

En avril 2019, un inspecteur de la Sûreté de l'État a accusé Fontinoy et Reynders de corruption et de blanchiment d'argent à grande échelle. Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête contre Reynders [20], mais a classé l'affaire en septembre de la même année. Des accusations ont été portées pour corruption dans des dossiers tels que le déménagement de la police fédérale à la Cité administrative de l'État, la construction de l'ambassade de Belgique à Kinshasa, le gel des milliards libyens et le Kazakhgate[21].

En novembre 2019, le parquet de Namur a ouvert une enquête contre Fontinoy. Cette enquête porterait sur l'asbl Les Plus Beaux Villages de Wallonie et sur d'éventuels pots-de-vin versés[22]. Ces sommes auraient été payées par trois sociétés, dont deux filiales de la holding Ackermans & van Haaren de Luc Bertrand, après que la fille de ce dernier, Alexia Bertrand, soit devenue la nouvelle directrice de cabinet de Reynders en 2015[23].

En février 2021, il avait été accusé d'avoir accepté un pot-de-vin de 50.000 euros de la part de l'homme d'affaires Aldo Vastapane en 2017 pour trouver une solution politique au prince Laurent dans le dossier des fonds libyens bloqués[24],[25].

En avril 2021, le journaliste d'investigation Philippe Engels écrivait dans son livre Le clan Reynders que Fontinoy, en sa qualité de président, aurait demandé aux chauffeurs de la SNCB de distribuer du matériel de campagne électoral (tracts) de Didier Reynders lors des élections communales de 2012 et des élections fédérales de 2014[26].

Autres activités[modifier | modifier le code]

Fontinoy réside dans la ferme-château de la Tour de Royer à Mozet (commune de Gesves)[1] depuis 1996 et est collectionneur et marchand d'objets d'art. Le village de Mozet a été déclaré l'un des plus beaux villages de Wallonie par l'asbl Les Plus Beaux Villages de Wallonie, asbl dont Fontinoy est vice-président[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

(nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Jean-Claude Fontinoy » (voir la liste des auteurs).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Twee hoogstapelaars, De Tijd, 10 april 2021
  2. a b et c Jean-Claude Fontinoy, de klusjesman van Didier Reynders, De Tijd, 19 juni 2013. Gearchiveerd op 25 mei 2022.
  3. Voorpublicatie 'De clan Reynders': 'Slikken en met pensioen sturen? Het was dat of een nieuw schandaal, Knack, 9 september 2021. Gearchiveerd op 11 augustus 2023.
  4. Superlobbyist bij gesprek N-VA-MR, De Morgen, 17 januari 2011.
  5. Het is nooit onschuldig als Bart De Wever en Didier Reynders in een sterrenrestaurant gaan lunchen, VRT NWS, 23 januari 2018. Gearchiveerd op 16 mei 2022.
  6. Un vice-président libéral pour la SNCB, Le Soir, 2 juni 2001. Gearchiveerd op 13 februari 2021.
  7. NMBS-baas Vinck stapt vervroegd op, De Tijd, 28 oktober 2004.
  8. Jannie Haek volgt Karel Vinck op bij NMBS, De Tijd, 5 februari 2005. Gearchiveerd op 13 februari 2021.
  9. Monarchie en hypocrisie, De Tijd, 8 juni 2013. Gearchiveerd op 13 februari 2021.
  10. Regering-Di Rupo doet topmanagers inleveren, De Tijd, 3 september 2013.
  11. Top NMBS clasht: Cornu beschuldigt voorzitter Fontinoy, De Morgen, 6 maart 2015.
  12. NMBS zet het mes in 14-koppige staf van voorzitter Fontinoy, Het Laatste Nieuws, 12 juni 2015.
  13. De schaamte voorbij bij NMBS-toppers zoals Fontinoy: torenhoge restaurantkosten, hotelkamers in Cannes voor 2.000 euro per nacht, Newsmonkey, 4 juni 2015. Gearchiveerd op 13 februari 2021.
  14. Dutordoir knipt vleugels van NMBS-voorzitter Fontinoy, De Tijd, 27 oktober 2017. Gearchiveerd op 22 februari 2018.
  15. NMBS doekt omstreden vastgoedfilialen op, De Tijd, 25 mei 2018. Gearchiveerd op 13 februari 2021.
  16. Thibaut Georgin wordt nieuwe NMBS-voorzitter, Het Laatste Nieuws, 26 maart 2021. Gearchiveerd op 21 januari 2022.
  17. Kazachgate: de bocht van Jean-Claude Fontinoy, De Standaard, 11 mei 2017.
  18. Kazachgate: klokkenluider levert info aan Frans parket over Reynders, Apache, 9 oktober 2019
  19. Topman fiscus zat 10 jaar mee in bestuur, De Tijd, 8 november 2017.
  20. Parket onderzoekt aantijgingen van corruptie tegen Reynders, De Tijd, 14 september 2019. Gearchiveerd op 27 november 2022.
  21. Klokkenluider zaak-Reynders stapt naar federaal parket, Apache, 30 september 2019. Gearchiveerd op 28 mei 2023.
  22. Vooronderzoek naar voorzitter NMBS, De Tijd, 29 november 2019. Gearchiveerd op 29 november 2022.
  23. De merkwaardige band tussen de familie Bertrand en Didier Reynders, De Rijkste Belgen, 21 december 2019. Gearchiveerd op 5 februari 2023.
  24. PV over 50.000 euro smeergeld die Aldo Vastapane betaalde aan Jean-Claude Fontinoy, De Rijkste Belgen, 4 februari 2021. Gearchiveerd op 6 februari 2023.
  25. Onderzoek naar Jean-Claude Fontinoy, De Standaard, 5 februari 2021. Gearchiveerd op 28 januari 2022.
  26. Werd NMBS-personeel ingezet voor verkiezingscampagne Didier Reynders (MR)?, VRT NWS, 6 april 2021. Gearchiveerd op 23 mei 2022.