Aller au contenu

Henri-Paul Rousseau

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Henri-Paul Rousseau (né le à Pohénégamook), O.C.[1], est un homme d'affaires québécois qui a occupé le poste de président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) de à . Depuis le , il occupait le poste de vice-président du conseil pour les compagnies Power Corporation et Financière Power. En , il annonce son départ à la retraite, notamment pour agir à titre de professeur-invité à l'École d'Économie de Paris au cours de l'année académique 2018-2019[2].

Formation et débuts de carrière

[modifier | modifier le code]

Fils de la sénatrice Yvette Boucher Rousseau, il termine ses deux baccalauréats universitaires (service social et économie) en 1970 à l'Université de Sherbrooke. Boursier, il obtient une maîtrise et un doctorat en économie de l'Université Western Ontario en 1973. Il devient ensuite professeur à l'Université du Québec à Montréal, puis à l'Université Laval jusqu'en 1986.

En 1980, lors de la campagne précédant le référendum sur la souveraineté-association, il est le président des Économistes pour le Oui.

En 1986, il fait un saut dans le secteur privé à titre de vice-président à la Banque Nationale. Au cours de sa carrière à la Banque Nationale, il est nommé secrétaire de la commission Bélanger-Campeau de à . Il prend successivement la barre de PDG de la compagnie d'assurance Boréale ( à ), puis de la Banque Laurentienne ( à ).

Plus récemment, il a œuvré au sein du milieu universitaire, devenant notamment professeur associé à HEC et professeur invité à l'École d'économie de Paris[3].

En juin 2024, il est nommé nommé délégué général du Québec à Paris[3].

Caisse de dépôt et placement du Québec

[modifier | modifier le code]

En 2002, il succède à Jean-Claude Scraire à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). Il entreprend une série de changements et restructure le fonctionnement de la CDPQ. En 2005, la CDPQ obtient un rendement de 14,7 %.

Le , il démissionne de son poste à la CDPQ[4]. Il se joindra à Power Corporation et Corporation Financière Power le [5]. Malgré son départ volontaire de la CDPQ, il a encaissé la prime de départ, prévue à son contrat lors de son embauche, de 380 000 CAD[6]. Quelques mois plus tard, le , la CDPQ annonce une perte comptable de 39,8 milliards CAD sur l'ensemble de ses activités[7].

Le , il fait un discours devant la chambre de commerce du Montréal métropolitain sur son rôle dans les pertes de la caisse[8],[9]. Il reçoit une ovation debout de la part des spectateurs[8].

Accord de Montréal

[modifier | modifier le code]

En 2007, Henri-Paul Rousseau fut l'instigateur d'une entente baptisée "Accord de Montréal"[10], visant la restructuration du papier commercial adossé à des actifs non bancaires (PCAA) et regroupant les détenteurs de PCAA, les investisseurs et les institutions. L'Accord de Montréal permettra à la CDPQ et aux autres détenteurs, de récupérer au fil des années une très grande partie de leur investissement initial dans le PCAA[11],[12]. Dix ans plus tard, avec le recul, les acteurs de l'époque estiment que l'Accord a permis d'éviter une "catastrophe mondiale"[13],[14].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. La gouverneure générale du Canada, « La gouverneure générale annonce 103 nouvelles nominations au sein de l’Ordre du Canada », sur La gouverneure générale du Canada, (consulté le ).
  2. « Henri-Paul Rousseau prend sa retraite », Le Journal de l'assurance,‎ (lire en ligne)
  3. a et b Radio-Canada, Jérôme Labbé, « Henri-Paul Rousseau nommé délégué général du Québec à Paris »,
  4. Personnel de rédaction, « Henri-Paul Rousseau démissionne », Argent,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (fr) « Henri-Paul Rousseau se joint à Power Corporation du Canada et à la Corporation Financière Power en janvier 2009 », Biz-Affaire (consulté le ).
  6. La Presse canadienne, « Dilapidation de fonds publics - Les responsables du scandale financier de l'UQAM honorés... », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. La Presse canadienne, « La Caisse saigne: presque 40 milliards perdus », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Hélène Baril, « Rousseau fait un mea-culpa partiel », sur lapresseaffaires.cyberpresse.ca, La Presse, .
  9. Denis Lalonde, « Henri-Paul Rousseau: les réactions », sur lesaffaires.com, .
  10. « L'accord de Montréal, 10 ans déjà ! », La Presse,‎ (lire en ligne)
  11. Michel Girard, « Le papier commercial d'Henri-Paul Rousseau », Le Journal de Montréal,‎ (lire en ligne)
  12. Gérard Bérubé, « La débâcle de 2008 est de l’histoire ancienne pour la Caisse de dépôt », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  13. Jean-Sébastien Gagnon, « Une catastrophe mondiale évitée », La Presse+,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Jean-Sébastien Gagnon, « Une catastrophe mondiale évitée (la suite) », La Presse+,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]