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Hôtel de Biron

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Hôtel Biron
Présentation
Type
Destination actuelle
Style
Architecte
Construction
1728
Commanditaire
Occupant
Propriétaire
État
Patrimonialité
Logo monument historique Classé MH (1926, Ancien hôtel et ses jardins)[1]
Site web
Localisation
Pays
Région française|Région
Département français|Département
Commune
Coordonnées
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L'hôtel Biron est un hôtel particulier situé rue de Varenne dans le 7e arrondissement de Paris, construit en 1727 par l'architecte Jean Aubert dans un parc de trois hectares, acheté en 1753 par le maréchal de Biron.

Depuis 1919, il abrite le musée Rodin.

Modèle:Station du métro de paris

Historique

L'hôtel Biron est construit en 1727 à côté de l'hôtel des Invalides pour le financier Abraham Peyrenc de Moras par l'architecte Jean Aubert, déjà connu en tant qu'architecte des écuries du château de Chantilly dès 1721.

À la disparition de Peyrenc de Moras en 1732, sa veuve le loue à la duchesse du Maine Anne-Louise Bénédicte de Bourbon-Condé (belle-fille de Louis XIV).

En 1753 le domaine est vendu au maréchal de Biron (héros de la bataille de Fontenoy) et rebaptisé de son nom. Il fait complètement remodeler le parc par Dominique-Madeleine Moisy

En 1788, le duc de Lauzun hérite du domaine de son oncle; il est guillotiné en 1793. L'hôtel est alors loué à des entrepreneurs de bals publics, puis devient un champ de foire.

Sous le Consulat puis l'Empire l'hôtel héberge la légation pontificale, puis l'ambassade de Russie.

En 1820 la duchesse de Béthune-Charost le cède à la Société du Sacré-Cœur de Jésus fondée en 1804 par la mère Madeleine-Sophie Barat. Cette Société était vouée à l'éducation des jeunes filles de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie. L'une des élèves fut en 1882, la fille du sculpteur Cyprian Godebski, Misia(1872-1950), épouse Natanson puis Sert, modèle de grands peintres et célébrissime figure du milieu artistique et littéraire, qui fut surnommée « la reine de Paris ».

En 1905, en application des lois de Séparation des Églises et de l'État, l'hôtel est confisqué par l'État. Inemployé, il tombe peu à peu en ruine.

Promis à la démolition, il abrite provisoirement de nombreux artistes dont Jean Cocteau, Henri Matisse, l'acteur Édouard de Max, l'école de danse d'Isadora Duncan et Auguste Rodin qui s'y installe en 1908 sur les conseils de son ami et secrétaire Rainer Maria Rilke.

En 1911 l'État acquiert le domaine dont il attribue la partie Sud au lycée Victor-Duruy.

Dans son journal intime l'abbé Mugnier, vicaire de Sainte-Clotilde, raconte une visite effectué pendant la guerre :

« Visité hier avec Cocteau, sa mère et la princesse Lucien Murat, les jardins de l'ancien Sacré-Cœur‎ de la rue de Varenne. L'hôtel Biron dégagé, forme un tout, avec ses deux frontons, dont l'un regarde les jardins, avec une sculpture qui représente le couronnement de Flore. Tout pousse librement, les tilleuls tendent, sous la jeune verdure, des branches noires, les poussent en avant comme des candélabres. Les pommiers sont en fleurs, tout en fleurs blanches (…). Ce bois, ces allées envahies, c'est le Paradis-Paradou. Les oiseaux chantent. Tout ce cadre regrette-t-il les dames et leurs pensionnaires héraldiques ? Que de conversions ont dû fleurir en ces lieux ! Cocteau a habité ici et Isadora Duncan y a eu un atelier et surtout Rodin qui est en train de sculpter le nouveau pape. Rien de mélancolique comme ces maisons où la jeunesse a passé et ne reviendra pas. La République a pris cette grande propriété, comme elle a pris l'archevêché, comme elle a pris tant de choses"[2]. »

Rodin propose de remettre à l'État l'intégralité de ses collections à condition que l'hôtel Biron devienne musée Rodin. Soutenu, entre autres, par Claude Monet, Octave Mirbeau, Raymond Poincaré, Georges Clemenceau, Étienne Clémentel votées par le Parlement, les trois donations sont officialisées le 24 décembre 1916.

Rodin donne à l'État la totalité de ses collections, photographies, archives, sculptures, dessins, droits patrimoniaux, meubles et objets personnels.

Une possible résidence présidentielle ?

« Charles de Gaulle se fut senti chez lui dans le triangle Invalides-École militaire-Val de Grâce, ou bien à Vincennes, où il rêva de s'installer (…). À l'hôtel de Biron, il aurait fallu y chasser Rodin, mais il jugeait « peu convenable » d'installer la République dans un bâtiment qu'elle avait volé aux dames du Sacré-Cœur‎[3]. »

Galerie photographique

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Références

  1. « Ancien hôtel de Biron ou ancien hôtel du Maine, actuellement musée Rodin », notice no PA00088697, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Abbé Arthur Mugnier, Journal, 27 avril 1915 (Mercure de France, 1985, p. 286).
  3. Ph.Ragueneau, Humeurs et humour du Général, éd. J.Grancher, 1990, p. 114.

Liens externes