Maison de Béthune

Maison de Béthune | |
![]() Armes depuis le XIIIe siècle | |
Blasonnement | D'argent à la fasce de gueules |
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Branches | Sully Orval Chabris Charost |
Période | XIIIe siècle - XIXe siècle |
Pays ou province d’origine | Artois |
Fiefs tenus | Béthune ; Sully-sur-Loire |
Charges | Ministre d'Henri IV |
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La maison de Béthune est une famille de la noblesse française, d'extraction féodale, originaire d'Artois.
Elle a occupé un rang considérable dans la noblesse française. Plusieurs de ses branches reçurent un titre ducal. Elle fut notamment illustrée par le grand ministre d'Henri IV, Maximilien de Béthune, duc de Sully. La filiation de ses branches de Sully, de Charost, d'Orval et de Chabris est suivie jusqu'à Guillaume de Béthune, mort vers 1243[1]. Toutes ces branches sont aujourd'hui éteintes[2].
Cependant, elle a subsisté dans les branches de Sully, etc [3],[4], et dans la famille de Bethune Hesdigneul[5].
Sommaire
Origine[modifier | modifier le code]
La maison de Béthune tiendrait son nom de la ville de Béthune, en Artois.
André Du Chesne, dans son Histoire généalogique de la maison de Béthune (1639), faisait remonter la filiation de cette famille à Robert Ier de Béthune, dit le "Faiseux", seigneur de Béthune et de Richebourg, avoué d’Arras, né vers 970 et cité en 1011 et 1036[6].
Cependant, pour Henri Jougla de Morenas, si la maison féodale de Béthune, originaire d'Artois, à laquelle appartenait Conon de Béthune, un des chefs de la 4e Croisade, remontait sa filiation à Robert Ier de Béthune, chevalier, vivant au début du XIe siècle, l'ascendance du ministre Sully n'était elle prouvée que depuis Guillaume de Béthune, mort avant 1243, qui d'Isabelle de Pontrohart laissa Guillaume, auteur des Béthune-Sully et des différentes branches de cette famille[7].
Branches[modifier | modifier le code]
La maison de Béthune forma plusieurs branches :
- Les ducs de Sully (1606) et princes d'Henrichemont et de Boisbelle (1597), éteinte en 1761 ;
- Les comtes d'Orval et duc à brevet d'Orval (1652), éteinte en 1807 ;
- Les marquis de Chabris, éteinte en 1833 en filiation légitime, et après 1923 en filiation naturelle ;
- Les ducs de Charost (1657), éteinte en 1800.
Descendance naturelle[modifier | modifier le code]
Il subsista jusque vers 1925-1930 une descendance naturelle de la branche de Chabris, représentée par Armand-Maximilien Béthune[8], né le à Chabris (Indre), fils d'Anne Louis Maximilien Constant Béthune, né à Paris le , décédé le au château de Chabris, qui était lui-même le fils naturel reconnu d'Armand Louis de Béthune, marquis de Chabris (1756-1833)[9]. Ce dernier descendant de la maison de Béthune épousa en premières noces à Paris, le Mélanie Marie Thérèse Allain-Cavan, veuve en premières noces de Villalon et en secondes noces de Claude Aloys, comte de Bréqueville, morte le [10]. Il épousa en secondes noces le aux Mesnuls Ehrler (âgée et veuve de Soyer, propriétaire du château des Mesnuls à Montfort-L'amaury, et fille du carrossier du Second Empire[11],[12]). Cette dernière demanda quelque temps après le mariage son annulation, sur le motif qu'en épousant son conjoint, elle pensait épouser un membre d'une famille noble, alors qu'il n'était qu'un enfant naturel adultérin. Le motif ne fut pas retenu par les tribunaux[13].
La famille de Béthune de Saint-Venant, dite de Béthune-Sully (branche cadette des Béthune-Hesdigneul), intenta en 1912 à Armand Maximilien Béthune un procès afin de lui interdire de prendre le nom de Béthune-Sully. Elle fut déboutée en première instance de sa demande, et cette décision fut confirmée par jugement de la 5e chambre du tribunal civil de la Seine du , et le défendeur confirmé dans son droit à porter le nom de Béthune-Sully comme issu d'une filiation naturelle reconnue de la famille de Béthune[9],[14]. Cependant, par arrêt de la Cour d'Appel de Paris du , il lui fut interdit de porter la particule "de" avant Béthune, et également le nom de "Béthune-Sully", jugement confirmé par la Cour de Cassation en date du [8],[15].
Famille Balfour[modifier | modifier le code]
On rattache généralement à la maison féodale de Béthune une famille écossaise du nom de Béthune-Balfour éteinte au XVIIIe siècle.
D'après la tradition, cette famille aurait eu pour auteur Baudouin de Béthune, fils puiné de Robert V de Béthune, avoué d'Arras, et d'Adélaïde de Saint-Pol, qui serait venu se fixer en Écosse dans les premières années du XIIIe siècle[16].
Personnalités[modifier | modifier le code]
Maison féodale de Béthune[modifier | modifier le code]
- Robert Ier de Béthune (vers 970 - 1037), dit « Le Faiseux », seigneur de Béthune, Richebourg, Carency, avoué de l’abbaye de Saint Vaast à Arras ;
- Conon de Béthune (vers 1150 - 1220), fils de Robert V de Béthune, trouvère et chevalier croisé en 1203, seigneur d'Andrinople, régent de l'empire de Constantinople à la mort de Pierre II de Courtenay ;
- Jean III de Béthune (mort en 1219), évêque de Cambrai de 1200 à 1219, frère de Conon de Béthune.
Maison de Béthune-Sully[modifier | modifier le code]
Branche ainée de Sully[modifier | modifier le code]
- Maximilien Ier de Béthune (1559-1641), duc de Sully (1606), pair de France, grand maître de l'artillerie de France (1599), maréchal de France (1634), ministre d'Henri IV, plus connu sous le nom de Sully ;
- Maximilien II de Béthune (1588-1634), son fils, grand maître de l'artillerie de France (1610), surintendant des fortifications (1605-1620) ;
- Maximilien III François de Béthune, fils de Maximilien II, lieutenant-général du roi en Dauphiné (1644) ;
Branche d'Orval[modifier | modifier le code]
- François de Béthune (1598-1678), duc d'Orval, Pair de France, lieutenant-général des armées du roi (1652), grand-voyer de Paris (1616), surintendant des Bâtiments de France (1616) ;
Branche de Chabris[modifier | modifier le code]
- Philippe de Béthune (vers 1566 - 1649), diplomate du XVIIe siècle, frère du ministre Sully ;
- Henri de Béthune (1604-1680), évêque de Bayonne, de Maillezais (1630-1646), archevêque de Bordeaux (1646-1680) ;
- Armand de Béthune (1635-1703), évêque du Puy (1661-1703) ;
- Hippolyte de Béthune (1643-1720), évêque de Verdun (1681-1720]) ;
- Louis de Béthune, comte de Chabris (né en 1663), lieutenant général des armées navales (1734) ;
- Louis Marie Victor de Béthune, comte de Selles (mort en 1744), maréchal de camp (1734), grand-chambellan du roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar ;
- Armand Louis de Béthune (1711-1792), marquis de Chabris, chevalier du Saint-Esprit (1757), lieutenant-général des armées du roi (1759) ;
- Armand-Louis de Béthune-Sully (1756-1833), dernier marquis de Chabris ;
- Armand Maximilien Béthune (descendance naturelle), né au château de Chabris (Indre), le , dernier représentant de la maison de Béthune.
Branche de Charost[modifier | modifier le code]
- Louis de Béthune-Chârost (1605-1681), comte puis duc de Chârost, mestre de camp du régiment de Sarrieu.
- François Joseph de Béthune (1719-1739), marquis d'Ancenis, puis duc de Charost et pair de France, capitaine des gardes du corps du roi ;
- Armand Joseph de Béthune (1738-1800), 5e duc de Charost, pair de France, lieutenant général (1792), maire du 10e arrondissement de Paris en 1799.
Armes[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Comme on peut le voir sous le titre "origine" de cet article, la maison médiévale de Béthune, c'est-à-dire des seigneurs de Béthune, avoué d'Arras, se confond avec celle de Sully, Charost, Orval et Chabris qui en descendent selon Duchesne. Cependant, selon Jougla de Morenas et plusieurs autres auteurs, la filiation de ces branches remontent un peu avant 1243, où l'on trouve des "Béthune, seigneurs de Locres", qui vient mettre officieusement en doute leur appartenance aux "grands" Béthune du Moyen-Âge, bien qu'officiellement ils ne fassent qu'un.
- Voir les sections ci dessous : "Branches "; "descendance naturelle".
- Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle. IV. Ber-Blo. - 1905 / par C. d'E.-A. [Chaix d'Est-Ange] (lire en ligne), p. 190 :
« Ce changement de nom [Locres en Béthune] coïncidant avec ce changement d’armoiries [celles des seigneurs primitifs de Béthune en celles de Béthune-Sully] a paru suspect à plusieurs historiens et on a pu se demander si Guillaume de Locres ou de Béthune, mari d’Isabelle de Pontrohart [+1278] et auteur de la maison de Béthune-Sully, appartenait bien à la famille des seigneurs primitifs de Béthune comme l’affirment les généalogistes. »
- Barbiche, Bernard, Sully : l'homme et ses fidèles, Fayard, (ISBN 2213598290 et 9782213598291, OCLC 416187156, lire en ligne), chap. IX (« L’Histoire généalogique de la maison de Béthune par André Du Chesne »), p. 372 à 375 :
« Ce faisant, l’auteur [Du Chesne] a dû se plier aux exigences de son commanditaire [Sully] et soutenir ses prétentions. C’est ainsi qu’il consacre un chapitre aux seigneurs de Balfour de la maison de « Beaton » ou « Beton » en Écosse, auxquels Sully se croyait apparenté […]. Mais, pour dégager quelque sorte sa responsabilité, il émet des réserves convenables sur l’hypothétique origine commune des deux familles : « Encore que nulles chartes ni histoires ne déclarent précisément quelle a été la tige des seigneurs de Balfour en Écosse, qui depuis deux cents ans ont porté le surnom de Beton, néanmoins c’est une opinion commune et affermie dans ce pays-là qu’ils ont tiré leur origine de la maison de Béthune de France » [Du Chesne, p.532] […]. Mais les chapitres les plus difficiles à écrire furent sans doute les premiers, ceux dans lesquels Du Chesne dut faire remonter la lignée paternelle de Sully jusqu’à une première maison de Béthune fondée par Robert Ier, avoué d’Arras, né vers 970 et mort vers 1037 […]. Un doute sérieux plane donc sur la filiation qui relirait Sully à Robert Ier, avoué d’Arras, et il est plus sage de ne pas faire remonter son ascendance connue au-delà du XIIIe siècle. Il n’empêche que Sully a toujours considéré et présenté comme certaine cette filiation prestigieuse. »
- Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle. IV. Ber-Blo. - 1905 / par C. d'E.-A. [Chaix d'Est-Ange] (lire en ligne), p. 200 :
« BÉTHUNE-HESDIGNEUL […]. La famille qui donne lieu à cette notice revendique avec la précédente une communauté d’origine que celle-ci a acceptée. […] Ce même Eugène-François de Béthune, marquis d’Hesdigneul, obtint le 18 mai 1720 des États d’Artois une sentence qui le reconnaissait « comme descendant en ligne directe de Robert, Sgr de Béthune, Sgr de Carency, père d'Hugues, Sgr de Carency en 1187, marié à Marie de Saveuse, d’ou Jean, Sgr des Plancques en 1279, qui continua la postérité sous le nom de Desplancques. »
- André Du Chesne Histoire généalogique de la maison de Béthune, chez Sébastien Cramoisy, 1639
- Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, page 112
- « Dalloz. Jurisprudence générale », sur Gallica, (consulté le 31 décembre 2016)
- Annuaire de la noblesse de France, 1913, volume 69, pages 424 et 435
- Revue héraldique, historique et nobiliaire, volume 20
- Henry baron de Woelmont, Notices généalogiques: Deuxième série, 1923, page 92
- Paris et Ile-de-France, Mémoires, Librairie C. Klincksieck, 1981, page 290
- La gazette du Palais, 1920, pages 385-386
- Henry de Woelmont, Notices généalogiques, 2e série, 1923, page 92
- « Pandectes françaises périodiques : Recueil mensuel de jurisprudence et de législation... », sur Gallica, (consulté le 31 décembre 2016)
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, volume IV, 1905, page 189 à 194
Sources et Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, t. 2, p. 112-113.
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, vol. 4, Évreux, C. Hérissey, , 414 p. (lire en ligne), p. 189-194.
- André Du Chesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune, Paris, Sébastien Cramoisy, , 400 p. (lire en ligne).
- Père Anselme de Sainte-Marie, Honoré de Fourny, père Ange de Sainte-Rosalie et père Simplicien, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne et de la maison du roi, et des anciens barons du royaume, t. 4, Paris, compagnie des libraires, , 950 p. (lire en ligne), p. 210-219.
- François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire De La Noblesse, t. 2, Paris, Vve Simon & fils, , 788 p. (lire en ligne), p. 418-470.
- Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France : recueil général des généalogies historiques, t. 7, Châtillon-sur-Seine, Bachelin-Deflorenne (impr. E. Cornillac), coll. « Dictionnaire de la noblesse de France », , 546 p. (lire en ligne), p. 134-172.