Géoarchéologie

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Géoarchéologie
Un géoarchéologue au travail, sur le tracé de la LGV Est, devant une stratigraphie montrant des tourbes et des dépôts lacustres.
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La géoarchéologie ou géologie du Quaternaire est une approche multidisciplinaire qui est apparue dans les années 1960 à l'initiative de préhistoriens et de géologues quaternaristes qui s'inscrivent dans le cadre anglo-saxon de la New Archaeology, et qui s'est développée dans les années 1990. Elle vise à appréhender le rôle des sociétés dans la production et de transformation des sols (sols ruraux comme sols urbains) et des formes du paysage. Elle s’intéresse plus globalement à la compréhension des interactions complexes des sociétés avec leur environnement sur le temps long (en termes de quelques centaines de milliers d'années, temps moins que celui de la géologie, afin d'affirmer la spécificité de cette approche)[1]. Branche de l’archéologie pour certains[2] ou branche des sciences de la Terre pour d’autres[3], elle se réalise par l'étude des sédiments intra ou extra-site archéologique et par l'étude et la cartographie des formes du paysage[4]. Elle permet de comprendre la fonction des sites archéologiques et leurs impacts sur l'évolution des paysages[5].

L'approche géo-archéologique se déploie dans différents champs : paléoenvironnements, hydrosystèmes, paysages ruraux et urbains étudiés par l'archéologie du paysage (en), terres anthropisées (constitution de l'écoumène) étudiées par l'archéogéographie

À la charnière des sciences naturelles et des sciences humaines, elle peut se définir comme une approche géologique et géographique d'un site archéologique et de son environnement.

Elle est notamment utilisés dans certains protocoles[6] pour préparer des diagnostics de potentialité archéologique à grande échelle[7], et optimiser les délais de l'archéologie préventive dans le cadre de la préparation des chantiers de grands travaux[8].

Corpus technique[modifier | modifier le code]

La géoarchéologie utilise les techniques et les approches de :

L’étude d’un site archéologique passe par la compréhension de la mise en place et de l’évolution des sédiments le constituant, permettant notamment d'établir des cartes de potentiel archéologique à partir de l'étude des formations superficielles et de référentiels pédologiques (il existe un référentiel pédologique français)[10].

Les sédiments forment une entité tridimensionnelle qu’il est nécessaire de décrire pour comprendre les modalités de sa formation et de son évolution dans le temps. Pour appréhender ce volume de terrain, des coupes stratigraphiques ou des profils pédologiques sont nécessaires. Ceux-ci doivent être complets, du substrat géologique à la terre végétale actuelle. Chaque profil pédologique ou coupe stratigraphique est décrit en proposant un découpage en unités stratigraphiques.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Françoise Dumasy-Mathieu, François Queyrel, Archéologie et environnement dans la Méditerranée antique, Librairie Droz, , p. 10-22
  2. (en) George Robert Rapp, Christopher L. Hill, Sir Patrick Sheehy Professor Christopher Hill, Geoarchaeology : The Earth-science Approach to Archaeological Interpretation, Yale University Press, , 274 p.
  3. (en) Konigsson, L. (1989). Pollen Analysis in Archaeogeology and Geoarchaeology. In, Geology and Palaeoecology for Archaeologists. Edited by Tony Hackens and Urve Miller. European University Center for Cultural Heritage, p. 81–104
  4. Éric Fouache, « L’approche géoarchéologique », MOM Edition,‎ , p. 17-30 (lire en ligne)
  5. « La géoarchéologie française au XXIe siècle », sur CNRS Editions (consulté le )
  6. Un nouveau protocole de démarrage des diagnostics : une « fiche-type » géologique élaborée en amont Valérie Deloze, Corinne Pont-Tricoire, in Collectif (2008) La géoarchéologie appliquée au Diagnostic des sites du Néolithique à nos jours ; Actes du séminaire des 22 et 23 mai 2006 ; Les cahiers de l’Inrap n°2, mai 2008 (voir p 64)
  7. L’apport de la géoarchéologie lors du diagnostic pour la région Rhône-Alpes Odile Franc, Agnès Vérot-Bourrél, in Collectif (2008) La géoarchéologie appliquée au Diagnostic des sites du Néolithique à nos jours ; Actes du séminaire des 22 et 23 mai 2006 ; Les cahiers de l’Inrap n°2, mai 2008 (voir p 51)
  8. Les apports de la géoarchéologie au diagnostic : l’exemple de la LGV Rhin-Rhône Valérie Lamy, Dominique Sordoillet, Vincent Lhomme, in Collectif (2008) La géoarchéologie appliquée au Diagnostic des sites du Néolithique à nos jours ; Actes du séminaire des 22 et 23 mai 2006 ; Les cahiers de l’Inrap n°2, mai 2008
  9. Bertran P dir. (2004) Dépôts de pente continentaux : dynamique et faciès. Paris : Afeq. 258 p. : ill. (Quaternaire hors série ; 1)
  10. BAIZE (Denis) dir., GIRARD (Michel-Claude) dir. – Référentiel pédologique . Paris : INRA, 1995. 331 p. Ouvrage très complet mais complexe. Pour une approche plus facile cf. Duchauffour 1972.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif (2008) La géoarchéologie appliquée au Diagnostic des sites du Néolithique à nos jours ; Actes du séminaire des 22 et  ; Les cahiers de l’Inrap n°2,
  • (en) Michael Chazan, « Geoarcheology and Micromorphology », dans World Prehistory and Archaeology : Pathways through Time, Routledge, , 3e éd., 478 p. (lire en ligne).
  • (en) Paul Goldberg et Richard I. Macphail, Practical and Theoretical Geoarchaeology, Blackwell Publishing, (lire en ligne [PDF]).
  • (en) Paul Goldberg, Liliane Meignen et Carolina Mallol, chap. 19 « Geoarchaeology, Site Formation, and Transitions », dans John J. Shea et Daniel E. Lieberman (dirs.), Transitions in Prehistory - Essays in Honor of Ofer Bar-Yosef, Oxford and Oakville, Oxbow Books, (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]