Fosse no 1 des mines de Lens

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Fosse no 1 des mines de Lens dite Sainte-Élisabeth ou Jules Casteleyn
La fosse no 1 a été reconstruite après la Première Guerre mondiale avec un chevalement en béton armé.
La fosse no 1 a été reconstruite après la Première Guerre mondiale avec un chevalement en béton armé.
Puits n° 1
Coordonnées 50,433133, 2,820272[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service 1853
Profondeur 345 mètres
Étages des accrochages 199, 245 et 335 mètres
Arrêt 1929 (extraction)
années 1960 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1971
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Lens
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Lens
Groupe Groupe de Lens
Groupe de Lens-Liévin
Groupe de Lens-Liévin-Béthune
Unité de production UP de Lens
Ressources Houille
Concession Lens
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

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Fosse no 1 des mines de Lens dite Sainte-Élisabeth ou Jules Casteleyn
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Fosse no 1 des mines de Lens dite Sainte-Élisabeth ou Jules Casteleyn

La fosse no 1 dite Sainte-Élisabeth ou Jules Casteleyn de la Compagnie des mines de Lens est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Lens. Les travaux commencent le , et la fosse commence à extraire à la fin de l'année 1853. Des cités sont bâties à proximité. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre, le puits est équipé d'un chevalement en béton armé. Les cités sont également reconstruites. La fosse no 1 est rattachée à la fosse no 4 en 1929, cesse d'extraire, mais continue d'assurer le service et l'aérage.

La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin. Des habitations supplémentaires sont bâties. La fosse no 1 est concentrée sur la fosse no 11 - 19 en 1960, mais le circuit d'aérage ayant été modifié, elle n'a plus aucune utilité. Le puits est comblé en 1971, mais les installations ne sont détruites que quinze ans plus tard.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 1. Hormis la salle des fêtes, il ne reste rien de la fosse. Les cités ont été rénovées. La cité de corons no 1 a été inscrite le sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse[modifier | modifier le code]

Fonçage[modifier | modifier le code]

La fosse no 1 a été commencée en [A 1] par la Compagnie des mines de Lens à Lens, à 1 050 mètres au nord-ouest du clocher de cette commune et à cinquante mètres au sud de la route de Béthune[SB 1]. M. Dumont et Aubé de Bracquemont dirigent les travaux[A 1].

La fosse no 1 avant la guerre.
La fosse no 1 détruite.

L'orifice du puits est situé à l'altitude de 39,69 mètres[JA 1],[SB 1]. Le fonçage du puits a été effectué par le procédé à niveau vide, comme d'ailleurs celui de tous les autres puits ouverts jusque dans les années 1890 dans la concession, à l'exception de ceux de la fosse no 10 - 10 bis[SB 1]. Le niveau est passé avec quelques difficultés à l'aide de quatre pompes de 41 centimètres de diamètre, donnant dix coups à la minute. La venue d'eau maximale a été de 9 000 hectolitres à l'heure. Le diamètre utile du puits est de 3,64 mètres[SB 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 145 mètres[C 1],[JA 1]. La machine à traction directe et les pompes fournies par la Compagnie des mines de Vicoigne représentent 15 % de la valeur de la fosse[C 1].

La fosse est baptisée en l'honneur de Jules Casteleyn, mais est également nommée Sainte-Élisabeth[A 1], en raison de la chapelle de bois [1] qui y est construite sous ce vocable.

Exploitation[modifier | modifier le code]

La fosse commence à extraire à la fin de l'année 1853[SB 1],[A 1]. Les terrains sont ondulés et accidentés[C 1]. La houille tient de 23 à 25 % de matières volatiles au nord et de 26 à 28 % au sud[C 1]. En approfondissant le puits, les terrains se régularisent, on fait de nouvelles découvertes de couches, et cette fosse devient très productive[C 2]. On commence à y extraire, fin 1853, et en 1854 cette fosse ne produit que la faible quantité de 10 000 tonnes. L'exploitation s'y développe les années suivantes, et fournit en 1855 38 000 tonnes, 62 000 tonnes en 1856, puis 72 000 à 75 000 tonnes chacune des trois années suivantes[C 2].

Dans les années 1890, le puits est profond de 304,89 mètres, les accrochages sont établis à 199 et 245 mètres de profondeur. Le puits est approfondi afin d'ouvrir un nouvel étage d'extraction à la profondeur de 335 mètres[SB 1].

La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale[A 2]. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre, le puits est équipé d'un chevalement en béton armé. La fosse no 1 est en 1929 rattachée à la fosse no 4[A 1], sise dans la même commune[A 3] à 915 mètres au sud[note 2]. Elle cesse alors d'extraire pour assurer le service et l'aérage. Le stade Félix-Bollaert est installé depuis le début des années 1930 à l'ouest du carreau de fosse.

La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin[B 1]. La fosse no 1 est concentrée sur la fosse no 11 - 19 en 1960[B 1]. Cette dernière est sise à Loos-en-Gohelle[A 4] à 2 528 mètres au nord-ouest[note 2]. Le circuit d'aérage est modifié, et la fosse no 1 est inutile. Son puits, profond de 345 mètres de profondeur, est remblayé en 1971, mais le chevalement n'est dynamité que quinze ans plus tard[B 1].

Reconversion[modifier | modifier le code]

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 1. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. À l'exception de la salle des fêtes construite post-nationalisation, il ne reste rien de la fosse[3].

Les cités[modifier | modifier le code]

De vastes cités ont été bâties à proximité de la fosse no 1. La cité de corons no 1 fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été inscrits le sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Elle constitue une partie du site no 63[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. L'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne la cité de corons no 1.
  2. a et b Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
  1. a b c et d Vuillemin 1880, p. 104
  2. a et b Vuillemin 1880, p. 78
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1904, p. 112
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b c d e et f Soubeiran 1895, p. 325

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 108, 110, 114, 121. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 78, 104. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 112. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, , p. 325. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article