Félix Bollaert

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Félix Bollaert
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Félix Flavien Aimé BollaertVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Famille
Père
Édouard Bollaert (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Marthe Le Gavrian (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Paul Le Gavrian (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Sport
Distinction

Félix Flavien Aimé Bollaert, né le à Lille et mort le à Paris, est un directeur de la Compagnie des mines de Lens qui a donné son nom au stade de football de la ville.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Son arrière-petite-nièce Faustine Bollaert est animatrice de télévision sur France 2 et France 4, mais aussi animatrice sur la station de radio France Bleu.

Félix Flavien Aimé Bollaert naît à Lille le 13 août 1855. Il est le fils d'Édouard Jacques François Bollaert (1813-1876), 42 ans, et de Céline Julie Tilloy, 29 ans[1].

Félix Bollaert est arrivé à Lens en 1856, à l’âge d’un an, son père ayant été nommé agent général de la compagnie des mines de Lens[2], dont il est l’un des fondateurs. Son père Édouard, né à Bailleul, est ancien élève de l'École polytechnique et ingénieur en chef des ponts et chaussées ; il devient ultérieurement président du conseil d'administration de la compagnie des mines de Lens, et sera fait chevalier de la Légion d'honneur[3].

En cette fin de XIXe siècle, « l’industrialisation est en plein essor et la Société des mines diversifie ses activités, crée des usines chimiques, prend des participations dans des entreprises de câblerie », raconte l’historien Bernard Ghienne. Il y a une affaire à faire prospérer et Félix y « réussit très bien ». La famille est une lignée « d’industriels et de financiers. Le père Édouard, après la grève de 1893, a licencié six cents mineurs, autant dire six cents familles. » Et c’est « le mariage d’intérêts industriels qui mène aussi Félix à ce niveau-là ».

Félix Bollaert a épousé, le , Marthe, fille de Paul Le Gavrian, un ingénieur diplômé de l'École centrale de Paris, spécialiste des machines à vapeur, qui fut aussi député du Nord de 1885 à 1898. Un frère de Marthe, Paul fils (1872-1945), devint inspecteur général des ponts et chaussées et secrétaire général de l'Association mondiale de la route.

Formation[modifier | modifier le code]

Félix, comme son père, a fait Polytechnique, puis l’École nationale supérieure des mines de Paris. En tant qu'ancien élève de l’École polytechnique, il a effectué deux ans de service actif (vers 1875, date de son entrée à l’École) puis participe à de périodes dans la disponibilité et dans la réserve de l'armée jusqu'en 1910 (il est alors âgé de 55 ans) ; il passe ainsi de sous-lieutenant à capitaine de réserve, soit deux grades au-dessus, sur une période d’environ trente ans[4].

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En , au moment de la réception de sa décoration de chevalier de la Légion d'honneur, Félix Bollaert est capitaine au 1ergroupe territorial du 1er régiment d'artillerie à Lille[5].

Mobilisé pour la Première Guerre mondiale à l’âge de 59 ans, Félix Bollaert, commandant d'artillerie, rejoint le front de l'Artois puis est appelé à Paris au nouveau ministère de l'Armement[2].

Sa femme se fait ambulancière pour secourir les blessés : elle recevra pour son action la médaille de la reine Élisabeth[2].

Félix Bollaert reçoit en 1918 la rosette d'officier de la Légion d'honneur et la décoration de commandeur de l'Empire britannique.

La période de reconstruction après la Première Guerre mondiale est favorable au couple Bollaert-Le Gavrian qui possède un château à Cassel, un appartement à Paris, quai d’Orsay, un domicile à Chantilly et un autre à Lens où il a travaillé.

Beau-frère du maire de Chantilly Omer Vallon, il s'installe dans cette ville à la fin de sa vie.

Son épouse meurt le [2].

Quelques mois avant sa mort, Félix Bollaert instaure en , le culte de Notre-Dame des Mines dans la paroisse Saint-Wulgan de Lens

Il meurt en , à l'âge de 81 ans, à Paris et est enterré au cimetière Bourillon de Chantilly[6].

Mgr Williez, évêque d'Arras, avait dit de lui qu'il avait joint « la foi et les pratiques religieuses »[7].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Conformément aux instructions de son père, après l'obtention de ses diplômes, il doit d’abord faire ses preuves, et effectue « ses classes » dans les Charbonnages belges de Mariemont-Bascoup, pendant cinq ans. Il rejoint la Société des mines de Lens en , comme ingénieur à la tête du service commercial.

Après la Première Guerre mondiale, Félix Bollaert participe activement à la reconstruction d’une entreprise : « Toutes les constructions étaient détruites, les routes et les chemins de fer n’existaient plus, les puits dynamités étaient inondés, les galeries souterraines à demi effondrées. Le résultat de plus d’un demi-siècle de travail avait disparu. Tout était à refaire. Félix Bollaert fut l’un de ces bons artisans », raconte Marcel Decroix.

Il entre au conseil d'administration des mines de Lens. En 1922, il devient président de la société, en succédant à Élie Reumaux[7]. Tout est à reconstruire, notamment à Lens. Félix Bollaert fait montre d'une efficacité prise en exemple par le gouvernement[8].

Il est de ce fait de plus en plus souvent appelé à Paris, le gouvernement voulant s'inspirer de l'exemple et des pratiques des mines de Lens[7].

La Compagnie dirigée par Félix Bollaert a pris une telle importance dans l’économie locale qu’on peut se demander qui de lui ou du député-maire Alfred Maës dirige vraiment la ville de Lens… « Sans doute un peu les deux », résume Bernard Ghienne. « Chacun y trouvait des intérêts ». Comme ce où est inauguré en pleine crise économique un nouveau stade, à la pointe du progrès, rebaptisé « Félix-Bollaert » après sa mort.

Félix Bollaert est également administrateur du chemin de fer du Nord dans les années 1920[9].

En 1928, il est président du comité d'exécution de la statue équestre du maréchal Foch à Cassel, inaugurée le par le président de la République Raymond Poincaré[10].

Préoccupations sociales[modifier | modifier le code]

Dès l'époque où il débute aux mines de Lens, Félix Bollaert suit les traces paternelles, adepte du paternalisme social à la Frédéric Le Play[7], rend visite aux familles ouvrières et transforme peu à peu son domicile rue Carnot à Lens en bureau de bienfaisance[8]. Devant la hausse de la mortalité infantile en début XXe siècle, il crée avec son épouse un service de « La Goutte de lait » pour améliorer gratuitement l'alimentation des nourrissons[8].

Marcel Decroix, le président de la Société des sciences de l’agriculture de Lille, dit dans l’éloge funèbre de Félix Bollaert : « Dès avant la guerre, il avait donné la preuve de ce qu’on pouvait attendre de son grand cœur et de sa belle intelligence. Déjà la Société des mines de Lens avait compris l’importance des œuvres sociales et Félix Bollaert, qui connaissait les ouvriers, s’attacha lui aussi à ces œuvres. Il suivait en cela ses propres traditions familiales et celles qu’ils avaient trouvées vivantes dans la famille Le Gavrian ». Son beau-père Paul Le Gavrian avait travaillé, comme député, sur les questions ouvrières et les accidents du travail.

Après 1914-1918, « Douze mille logements furent ainsi bâtis, tous entourés de jardins, pourvus de l’eau et de l’électricité. Les cités comprennent toutes des terrains de jeux, dispensaires, hôpitaux, consultations de nourrissons, gouttes-de-lait, écoles primaires, églises et chapelles ». « C’est à mettre à son crédit, convient Bernard Ghienne.

A côté de la reconstruction industrielle, le couple Bollaert-Le Gavrian investit dans la restauration des sociétés musicales, sportives, et de jardinage de Lens[8] qui doivent apporter des loisirs encadrés aux ouvriers. Il mène à la fois une vie caritative et mondaine.

Avec son épouse, Félix Bollaert crée plusieurs prix et fondations, préside de nombreuses associations, encourage et préside volontiers les fêtes corporatives, folkloriques, religieuses[7], soutient la fondation d'aides aux anciens mineurs. Leur nouveau domicile, rue Decrombecque, redevient le siège de leurs œuvres sociales[8].

Le couple crée encore un « prix de vertu sociale » décerné tous les deux ans par la Société des sciences, de l'agriculture et des arts[7], et aide les sociétés les plus diverses[8].

La mort de son épouse en 1931 n'interrompt pas ses activités caritatives, il s'y livre jusqu'à sa propre disparition[8].

Distinctions et hommages[modifier | modifier le code]

Portrait[modifier | modifier le code]

Une photographie de Félix Bollaert figure dans l'ouvrage des Échos du Pas-de-Calais[13] ainsi que sur le site des Archives départementales[2].

Un portrait de lui accompagné d'Andrée Delelis, est également présent dans le stade de Lens, sur la droite de la tribune Lepagnot

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Félix Bollaert, notice Léonore, citée dans la bibliographie, document 19
  2. a b c d et e Félix Bollaert sur Archives départementales du Pas-de-Calais, cité dans la bibliographie
  3. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  4. Notice Léonore, op. cit., document 20
  5. Félix Bollaert, notice Léonore, citée dans la bibliographie, document 13
  6. Cimetières de France et d'ailleurs
  7. a b c d e f et g 100 figures du Pas-de-Calais, cité dans la bibliographie
  8. a b c d e f g et h Archives départementales du Pas-de-Calais, op. cit.
  9. Félix Bollaert, notice Léonore, citée dans la bibliographie, document 5
  10. Félix Bollaert, notice Léonore, op. cit., document 7
  11. Notice Léonore, op. cit., document 18
  12. Félix Bollaert sur notice Léonore, citée dans la bibliographie, document 1
  13. 100 figures du Pas-de-Calais, cité dans la bibliographie, page 22

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • 13 août 1855 : naissance à Lille de Félix Bollaert, Archives départementales du Pas-de-Calais, , lire en ligne .
  • « Félix Bollaert », sur Ministère de la culture, base Léonore, notice LH/LH143/PG, lire en ligne.
  • « 100 figures du Pas-de-Calais, 1790-2000 », dans Les Échos du Pas-de-Calais, Lillers, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]