Fonts baptismaux de Termonde
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XIe siècle |
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Les fonts baptismaux de Termonde sont situés en l'église Notre-Dame de la ville belge de Termonde, dans la province de Flandre-Orientale.
Ils constituent un des plus précieux restes du Moyen Âge que possède la Belgique[1] et un des plus beaux exemples de fonts baptismaux romans de Belgique, aux côtés des fonts de Saint-Barthélemy à Liège, Saint-Séverin-en-Condroz, de Gerpinnes, de Beauvechain, de Furnaux, de Gentinnes et de Zedelgem.
Localisation
[modifier | modifier le code]Ils sont situés dans le fond du collatéral droit de l'église Notre-Dame de Termonde.
Si les fonts sont romans, ce n'est pas le cas de l'église qui les abrite : il s'agit d'une église de style gothique des XIVe et XVe siècles[2].
Historique
[modifier | modifier le code]Ces fonts baptismaux romans en pierre de Tournai datent du XIe siècle[2],[3],[4],[5].
Cette œuvre est la seule pièce qui subsiste de la décoration de l'église romane d'origine[6],[7].
En 1838, le poète flamand, archiviste de la ville de Gand et professeur d'histoire à l'Académie de la même ville[8] Prudens Van Duyse publie un article scientifique dans lequel il insiste sur la nécessité de restaurer les fonts baptismaux[9]. Son appel étant resté sans réponse, il publie 16 ans plus tard le poème Christiana ter behoeve der te herstellen doopvont van O.-L.-V. kerk te Dendermonde dans l'espoir d'attiser l'intérêt du public pour cette restauration[9].
Les fonts sont finalement restaurés en 1858-1860 par J.B. De Pauw selon les plans de l'architecte Louis Roelandt de Gand, avec ajout d'un piédestal[2].
Description
[modifier | modifier le code]Importance
[modifier | modifier le code]Ces fonts baptismaux romans en pierre de Tournai constituent la pièce maîtresse du patrimoine de l'église, et sa plus ancienne œuvre d'art[2],[3],[10].
Cette pièce est une des plus importantes de ce type en Belgique et peut se comparer aux fonts baptismaux de Zedelgem près de Bruges, à ceux de Saint-Venant dans le nord de la France et à ceux de la cathédrale de Winchester[6],[11],[12].
Cène
[modifier | modifier le code]La face antérieure du monument représente la Cène[11]. Il y a en tout quatorze personnages[11]. Le Sauveur, qu'on reconnaît à l'auréole cruciforme, est placé au bout de la table, contre l'habitude des représentations de la Cène[11]. Aux pieds du Christ est couchée une figure qui représente souvent Marie, sœur de Lazare mais qui est ici visiblement un homme[11]. En 1838, le poète flamand Prudens Van Duyse se demande s'il n'est pas « permis de croire que l'artiste a voulu ainsi représenter aux yeux la chute morale de Judas et que, par un anachronisme assez dans le goût de l'époque, il a fait siéger à la place du traître un plus digne disciple ? »[11].
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Les Apôtres. -
Jésus à droite, avec Judas à ses pieds.
Conversion de saint Paul
[modifier | modifier le code]Le deuxième bas-relief représente les moments les plus importants de la vie de saint Paul : sa conversion et son intégration dans la communauté des apôtres[2]
On y voit, à gauche, saint Paul jeté de son cheval et, à droite près d'un temple, saint Pierre tenant d'une main la couronne du martyre et de l'autre deux énormes clefs[11],[12].
L'une des caractéristiques des figures taillées sur les fonts de Termonde et de Zedelgem est la dimension exagérée des têtes : la hauteur totale des personnages est à peine de trois fois et demie à quatre fois celle de la tête[13].
Autres faces
[modifier | modifier le code]La troisième face représente l'Agneau de Dieu portant une croix entre deux colombes qui becquètent dans des grappes de raisin[11],[12].
La dernière face représente des chimères, des animaux fantastiques, voire des démons[11],[12].
Base
[modifier | modifier le code]À Termonde, comme à Saint-Venant et à Zedelgem, la cuve baptismale est soutenue par un tambour central et quatre colonnettes, mais à Zedelgem ces dernières sont torses[12].
Le tambour central est un monolithe dont l'épaisseur atteint la moitié de la hauteur totale des fonts et qui mesure plus d'un demi mètre cube[13].
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Klemens Wytsman, Notice historique sur la ville de Termonde, Imprimerie De Busscher Frères (Gand), 1849, p. 12.
- (nl) L'église Notre-Dame de Termonde sur le site de l'Inventaire du patrimoine immobilier de la Région flamande (Inventaris Onroerend Erfgoed)
- (nl) « Onze-Lieve-Vrouwekerk », sur Toerisme Dendermonde
- (nl) J.H. Siddré, Gids voor reizigers door het koningrijk België, Volume 1, Utrecht, 1860, p. 51.
- (nl) P. Lansens, Alouden staet van Vlaenderen, Drukkery van C. De Moor, Brugge, 1841, p. 17.
- (nl) Alphonse Louis de Vlaminck, De stad en heerlijkheid Dendermonde : geschiedkundige opzoekingen, Volume 2, Snelpersdruk van Emil Decaju Zoon, 1866, p. 71.
- (nl) Jan Broeckaert, Beschrijving der O.-L.-Vrouwkerk van Dendermonde, Du Caju, 1907, p. 9.
- auteur, Messager des sciences historiques ou archives des arts et de la bibliographie de Belgique, Imprimerie et Lithographie de L. Hebbelynck, Gand, 1859, p. 507.
- (nl) Inge Bertels, Jan Hein Furnée, Tom Sintobin, Rob van de Schoor et Hans Vandevoorde, Tussen beleving en verbeelding: De stad in de negentiende-eeuwse literatuur, Universitaire Pers Leuven, 2013, p. 255.
- (nl) Omer Vandeputte, Gids voor Vlaanderen : toeristische en culturele gids voor alle steden en dorpen in Vlaanderen, Lannoo, 2007, p. 302.
- Prudens Van Duyse, Messager des sciences et des arts de la Belgique, ou Nouvelles archives historiques, littéraires et scientifiques, Tome sixième, Imprimerie de Léonard Hebbelynck, Gand, 1838, p. 236-240.
- Abbé F. Van de Putte, Annales de la Société d'émulation pour l'étude de l'histoire et des antiquités de la Flandre, Tome 5, deuxième série, Vandecasteele-Werbrouck, Bruges, 1847, p. 65-66.
- Annales de la Société royale d'archéologie de Bruxelles, Volume 31, Société royale d'archéologie de Bruxelles, 1923, p. 41-42.