Dolmen (entreprise)

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Dolmen
logo de Dolmen (entreprise)
Dolmen
Image illustrative de l’article Dolmen (entreprise)

Création 1922

1955 (société nouvelle)

Disparition 18 juillet 2014
Fondateurs Émile Julienne
Personnages clés Jean-François Cuny
Forme juridique SA
Slogan «Au sommet de la qualité»
Siège social Guingamp
Drapeau de la France France
Direction Jean-François Cuny
Activité Textile
Produits Vêtements de travail, sportswear
Effectif 24 (2016)
Site web https://www.dolmen-protect.fr/

Chiffre d'affaires 3 M€ (2014)

Dolmen SA est une société guingampaise de confection textile. Elle est spécialisée dans la production de vêtements de travail et s'adresse à une clientèle de professionnels de l'industrie, aux marins et à l'armée[1].

Elle a été placée en liquidation judiciaire le 18 juillet 2014

Histoire[modifier | modifier le code]

La société a été créée en 1922 par Émile Julienne à Guingamp ; il s'agit d'une manufacture de vêtements de travail. La famille d'Émile Julienne tient un commerce de vente en gros de crin et de tissu au mètre dans le centre-ville de Guingamp depuis 1840[1].

En 1937, Émile Julienne passe les rênes de l'entreprise à son fils Guy[1].

Guy Julienne décède en 1971. De 1971 à 1975 l'entreprise est reprise par un cousin, Paul-Henri Julienne, également actionnaire de l'entreprise[1],[2].

À partir de 1975, c'est Bruno Mabin, gendre de Guy Julienne qui prend la direction de l'entreprise. En 1976, l'entreprise se lance dans le prêt à porter masculin avec une collection de sportswear et crée la marque West Men[1].

En 1987, les locaux de fabrication situés dans le centre-ville de Guingamp migrent vers des espaces plus spacieux dans la Zone Industrielle de Pabu[1].

Décès accidentel de Bruno Mabin en 1988. Sa femme, Béatrice reprend la société accompagnée de sa sœur Sylvie Le Merrer[1].

En 2011, la société est revendue par la famille Julienne à Jean-François Cuny[2] avec le soutien financier d'Armorique Développement (Thierry Meuriot)[3].

Le tribunal de commerce de Saint-Brieuc a prononcé la liquidation de la société le 16 juillet 2014[4].

Activité économique[modifier | modifier le code]

Société Dolmen à Pabu dans les Côtes d'Armor en 2007.

L'activité de la société est depuis l'origine la fabrication de vêtements de travail pour les entreprises industrielles, les marins et l'armée.

La diversification[modifier | modifier le code]

La société s'est ensuite diversifiée dans  :

  • le sportswear avec la marque West Men (1976)[1];
  • le négoce avec la marque Terre de granit (pulls, sous-vêtements, parkas) en 2003[1];
  • le prêt-à-porter féminin avec la marque S'Capade (2004)[1];
  • la marque sous licence Cap Fréhel (sportswear marin), relocalisée en Bretagne en 2009 ; les vêtements étaient jusque-là fabriqués en Tunisie[5];

La société est également sous-traitante pour la fabrication de vêtements pour Armor-Lux[6].

Le développement responsable[modifier | modifier le code]

Lorsque Leclerc lance la marque Breizh Mod, conçue autour du «Made in France», la société Dolmen répond présente[7].

L'entreprise de confection s'est engagée dans l'écologie, et le développement durable[8] :

  • adoption du label oeko-tex qui certifie qu'aucun produit dangereux pour la peau n'est utilisé dans la teinture des tissus[1];
  • suivi des recommandations de la Charte Fibre citoyenne de Yamana, organisation qui délivre un label responsable spécifique au secteur du textile[9]
  • association en 2008 au programme de co-développement avec l'UEMOA (Union économique monétaire ouest-africaine) afin de s'assurer d'une source de coton bio-équitable[10].

Les difficultés économiques[modifier | modifier le code]

Confrontée à la concurrence du sud-est asiatique dans le textile, l'entreprise commence à avoir des difficultés économiques. Ces difficultés se traduisent en 2013 par la fermeture de la boutique de Saint-Brieuc[11], puis par le redressement judiciaire, prononcé le 24 juillet 2013[6].

Des acteurs du secteur se disent intéressés, comme le breton Armor Lux, par ailleurs client de Dolmen[12]. On a également parlé du groupe Le Graët[13].

En grandes difficultés financières, le patron de l'entreprise lance un appel aux investisseurs le 9 juillet dans Le Figaro[6], le 12 juillet dans Le Télégramme[14], puis le 15 juillet sur les ondes d'Europe 1. Malgré ces efforts, la société est liquidée le 16 juillet 2014[4].

La renaissance[modifier | modifier le code]

Le tribunal de commerce de Saint Brieuc valide un plan de reprise fin octobre 2014. Cette reprise est menée par un investisseur suisse, Clément Gutzwiller, à hauteur de 75 %, ainsi que l'entreprise Complément Europe[15],[16]. La nouvelle société se nomme Dolmen Manufacture SAS et emploie 22 salariés[17],[18]. En 2016, l'entreprise semble sortie de l'ornière. Elle emploie 24 salariés et ses capacités de production sont d'approximativement 50 000 pièces par an[19].

Le 15 janvier 2017, un reportage de 15 minutes lui est consacré en première partie de soirée dans l'émission Capital de M6. De l'aveu de la direction de l'entreprise, ce passage à la télévision a suscité de l'intérêt pour la production de l'entreprise défenseur du « Made in France »[20].

Quelques chiffres[modifier | modifier le code]

Données économiques au 31 décembre
(Chiffre d'affaires en millions d'euros)
Années 2000 [21] 2001 [21] 2002 [21] 2003 [21] 2004 [21] 2005 [22] 2006 [22] 2007 [22] 2008 [22] 2009 [22] 2010 [22] 2011 [22] 2012 [22] 2013
Chiffres d'affaires 3 3 3 2,9 2,8 2,6 2,5 2,5 2,5 2,3 2,3 2,3 2,3
Effectif 52 52 54 49 52 45 44 45


Années 2016 [19]
Chiffres d'affaires
Effectif 24

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k Bénédicte Hascoët, « Dolmen. Cousu-main et breton ! », Le Journal des entreprises, (consulté le )
  2. a et b Catherine Merrer, « Dolmen. Fin de l'épopée des Julienne », Le Télégramme, (consulté le )
  3. Julien Uguet, « Dolmen, une reprise avec un fonds d'investissement local », Le Journal des Entreprises, (consulté le )
  4. a et b Jean-Yves HINAULT, « La société Dolmen, à Pabu, en liquidation », Ouest-France, (consulté le )
  5. Yves Drévillon, « Dolmen, le breton qui résiste », Le Télégramme, (consulté le )
  6. a b et c Victoria Masson, « Une entreprise bretonne lance une opération portes-ouvertes pour attirer un repreneur », Le Figaro, (consulté le )
  7. « Breizh Mod, la nouvelle griffe de Leclerc en Bretagne », Les Échos, (consulté le )
  8. « " Dolmen crée des vêtements écolos », Le Télégramme, (consulté le )
  9. « Bretagne Économique n°193 », CCI des Côtes d'Armor, (consulté le )
  10. Adrien Cahuzac, « Sécuriser ses sources d'ingrédients bio », Usine nouvelle, (consulté le )
  11. « Saint-Brieuc. La boutique de vêtements Dolmen liquidée », Ouest-France, (consulté le )
  12. « Armor Lux s'intéresse de près à Dolmen », Ouest-France, (consulté le )
  13. Julien Uguet, « Dolmen ouvre ses portes pour dire non à la liquidation », (consulté le )
  14. « Dolmen. Ultime appel aux investisseurs », Le Télégramme, (consulté le )
  15. « Guingamp. Un repreneur pour l'entreprise Dolmen », Ouest-France, (consulté le )
  16. Arnaud Morvan, « «Un véritable espoir» pour Dolmen », Le Télégramme, (consulté le )
  17. Brice DUPONT, « Un repreneur pour l'entreprise Dolmen », Ouest-France, (consulté le )
  18. Eric Nedjar, « Côtes d'Armor : la renaissance de Dolmen », France 3 Bretagne, (consulté le )
  19. a et b Marina Chélin, « Dolmen. La PME se retisse un avenir », Le Télégramme, (consulté le )
  20. Marina Chélin, « Dolmen. Quand le « Made in France » va...[éditeur=Le Télégramme », (consulté le )
  21. a b c d et e Xerfi, « La fabrication de vêtements de travail - Etudes sectorielles », Xerfi, (consulté le )
  22. a b c d e f g et h « Comptes sociaux », sur www.societe.com (consulté le )