Détective de l'occulte

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Couverture d'un fascicule populaire consacré au Sâr Dubnotal (1909).

Le détective de l'occulte (également appelé détective de l'étrange ou détective des ténèbres) est le personnage type d'un genre littéraire qui relève simultanément du policier et du fantastique qui apparaît initialement dans la littérature anglo-saxonne à la fin du XIXe siècle.

Au contraire des détectives, tels que Sherlock Holmes, qui trouvent des explications rationnelles à des mystères d'apparence surnaturelle, les détectives spécialisés dans les sciences occultes révèlent le surnaturel à l'œuvre. Confrontés à ces éléments surnaturels (malédictions, fantômes, démons, morts-vivants...), ces enquêteurs fictionnels sont parfois eux-mêmes outillés d'artéfacts, dotés de perception extrasensorielles et détenteurs d'autres pouvoirs magiques.

Historique[modifier | modifier le code]

L'écrivain irlandais Sheridan Le Fanu introduit cette ingérence du récit policier dans le fantastique avec les enquêtes du docteur allemand Martin Hesselius. Réunies dans le recueil In a Glass Darkly en 1872, ces nouvelles inaugure le genre du détective de l'étrange[1].

Le romancier Emeric Hulme-Beaman contribue au genre avec les aventures d'Ozmar the Mystic (1896), puis Hesketh et Kate Pritchard (en) mettent en scène le « détective psychique » Flaxman Low (en) dans les pages du Pearson's Magazine entre 1898 et 1899[2].

Un ancien théosophe, Algernon Blackwood, produit une série de courts romans, qui sont réunis en volume en 1908 sous le titre de John Silence, Physician Extraordinary. Ces écrits connaissent un grand succès qui servent de modèle ou d'influence pour l'apparition d'autres détectives occultes[2].

En France, paraissent ainsi les aventures du Grand Psychagogue Sâr Dubnotal attribué à Norbert Sevestre en 1909, tandis que le britannique William Hope Hodgson publie à partir de 1910 les aventures de Thomas Carnacki[2].

Entre 1925 et 1952, l'écrivain américain Seabury Quinn publie dans la revue Weird Tales les aventures du détective Jules de Grandin. Spécialité la résolution des malédictions, ce détective français opère principalement à Harrisonville (en), une ville située dans le New Jersey[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ducos 1989, p. 11.
  2. a b et c Brian Stableford et Jean-Marc Lofficier, « Introduction », dans Norbert Sevestre, Sâr Dubnotal contre Jack l'Éventreur, Rivière Blanche, (ISBN 978-1-61227-472-0), p. 17-18
  3. Ducos 1989, p. 10.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François Ducos, « Détectives des ténèbres », dans Gérard Dôle, Les Nouvelles Aventures de Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain, t. 3 : Le Fantôme du British Museum, Troësnes, Corps 9 Éditions, , 250 p. (lire en ligne), p. 7-18.
  • François Ducos, « Chronique des ténèbres : Sâr Dubnotal », Le Visage vert, Zulma, no 15,‎ , p. 83-90 (ISBN 978-2-84304-450-2).
  • François Ducos, « Médecins et spirites face aux ténèbres », dans Le Manoir hanté de Crec'h ar Vran et autres histoires fantastiques, Dinan, Terre de Brume, coll. « Terres Fantastiques - Littérature », , 336 p. (ISBN 978-2-84362-386-8), p. 7-16.
  • François Ducos, « Le Sacerdoce du détective de l'occulte », dans Les Proies de la vampire et autres histoires fantastiques, Dinan, Terre de Brume, coll. « Terres Fantastiques - Littérature », , 240 p. (ISBN 978-2-84362-415-5), p. 5-16.
  • François Ducos, « Détectives des ténèbres : de l'ombre à la lumière », dans Le Fantôme de Wild Harbor et autres histoires fantastiques, Dinan, Terre de Brume, coll. « Terres Fantastiques - Littérature », , 264 p. (ISBN 978-2-84362-451-3), p. 7-21.
  • François Ducos, « Sir John et John Silence : reflets dans un miroir déformant », dans Gérard Dôle, Un Vampire menace l'Empire, Dinan, Terre de Brume, coll. « Terres Fantastiques - Littérature », , 256 p. (ISBN 978-2-84362-441-4), p. 5-26.
  • François Ducos, « Ténèbres au Fleuve Noir : le détective des fantômes », Le Visage vert, no 24,‎ , p. 107-140 (ISBN 978-2-918061-27-4).
  • François Ducos, « Le Détective des ténèbres, de Fascinax à Edward Brooker », Le Visage vert, no 26,‎ , p. 65-92 (ISBN 978-2-918061-33-5).
  • François Ducos, « Détectives des Ténèbres : épouvante, SF et grande fantaisie (1930-1960) », Le Visage vert, no 28,‎ , p. 43-80 (ISBN 978-2-918061-37-3).
  • Lauric Guillaud (dir.) et Jean-Pierre Picot (dir.), Les détectives de l'étrange, t. 1 : Domaine anglo-saxon, Paris, Éditions Le Manuscrit, , 326 p. (ISBN 978-2-7481-9384-8).
  • Lauric Guillaud (dir.) et Jean-Pierre Picot (dir.), Les détectives de l'étrange, t. 2 : Quête et enquête. Domaine francophone et expansions diverses, Paris, Éditions Le Manuscrit, coll. « Le manuscrit recherche-université » (no 8299), , 307 p. (ISBN 2-7481-9402-0).
  • Philippe Mellot, Les maîtres du mystère : de Nick Carter à Sherlock Holmes, 1907-1914, Paris, Michèle Trinckvel, coll. « Les maîtres du merveilleux » (no 1), , 112 p. (ISBN 2-85132-084-X, présentation en ligne).
  • Philippe Mellot, Les maîtres du fantastique : et de la science-fiction, 1907-1959, Paris, Michèle Trinckvel, coll. « Les maîtres du merveilleux » (no 3), , 112 p. (ISBN 2-85132-085-8, présentation en ligne).