Contre Attaque

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Logo de Contre Attaque

Adresse www.contre-attaque.net
Slogan À l'assaut du ciel : informer, créer, riposter
Commercial Non
Publicité Non
Type de site Site d'actualité et d'analyse politique
Langue Français
Siège social Nantes
Drapeau de la France France
Lancement 2012
État actuel En activité

Contre Attaque, anciennement Nantes Révoltée, est un média en ligne francophone créé en à Nantes. Une revue au format imprimé paraît également depuis . Avec une ligne éditoriale classée parmi la gauche radicale, ce média documente et relaie les luttes sociales.

Éléments historiques[modifier | modifier le code]

Nantes Révoltée est initialement une page Facebook créée pendant la campagne de l'élection présidentielle française de 2012[1]. Un site Internet est lancé en parallèle en 2019[2], les articles précédemment publiés sur Facebook ont été ajoutés l'été 2023[3]. La plupart des analyses et reportages publiés ne sont pas signés[4].

En août 2019, lors du sommet du G7 à Biarritz, l'audience de la page Facebook chute de 90%, de même que d'autres médias indépendants comme Lille insurgée, Groupe Lyon Antifa ou Cerveaux non disponibles[5]. Les audiences reviennent à leur niveau antérieur après la fin du G7, sans raison fournie par Facebook[6]. Une des explications possibles est que ces pages ont partagé un article d'Indymedia qui révèle l'identité d'une policière infiltrée dans des mouvements des Gilets Jaunes[7]. Le chercheur français Romain Badouard estime qu'il s'agit d'une « censure particulièrement insidieuse », puisque le réseau social n'a pas informé les pages de leur sanction[7].

Le collectif revendique près de 300 000 abonnés à ses différents comptes de réseaux sociaux en date du 3 février 2022[8]. Pour ses 10 ans, ce média autonome et local est rebaptisé Contre Attaque afin d'assumer une portée plus nationale[9].

Le 25 janvier 2022, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce à l'Assemblée nationale vouloir engager une dissolution de Nantes révoltée en tant que groupement de fait[10],[11]. Il appuie la demande de plusieurs élus (notamment des conseillers municipaux nantais[12] et la présidente de la région Pays de la Loire Christelle Morançais) qui réclament la suppression du groupe[13] à la suite d'une manifestation antifasciste à Nantes le 22 janvier pour laquelle le média avait relayé l'appel et durant laquelle deux vitrines ont été brisées[14] et deux personnes frappées dans un bar réputé accueillir des militants d'extrême-droite[15].

Le projet de dissolution est contesté notamment par des partis politiques[16], des médias[17], des associations[18], le Syndicat national des journalistes[19] et la Ligue des droits de l'homme[20] notamment au nom de la liberté d'expression[21]. Face à la menace de dissolution, Nantes Révoltée lance également une pétition qui recueille rapidement plus de 40000 signatures[22].

Positionnement et ligne éditoriale[modifier | modifier le code]

Nantes révoltée se revendique comme « un média local, indépendant et engagé dont l'objectif est de documenter les luttes »[4], relayant l'actualité des mouvements sociaux locaux et des appels à manifestation et mobilisation. Il est particulièrement actif en soutien de la lutte de la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes[23], pendant le mouvement de contestation contre la loi Travail de 2016[24],[25],[26] et durant l'affaire Steve Maia Caniço[27], faisant de la dénonciation du comportement des forces de police l'un des axes principaux de sa ligne éditoriale. Le média publie notamment des vidéos de manifestations et de violences policières[28].

Nantes révoltée s'inscrit parmi d'autres médias en ligne de la gauche radicale en France[7]. Il revendique également un positionnement antifasciste[11].

En janvier 2022, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin demande la dissolution de ce qu'il considère comme un « collectif d'ultragauche ». La députée de Loire-Atlantique Valérie Oppelt décrit Nantes Révoltée comme « un groupuscule ultraviolent »[4]. Le journal Le Monde le qualifie de « collectif d'extrême-gauche »[4]. En réponse, Nantes Révoltée récuse les appellations de « groupuscule », « structure », « groupement de fait » et « collectif d’ultragauche » et rappelle qu'il s'agit d'un média indépendant[11].

Diffusion papier[modifier | modifier le code]

Un premier numéro (n°0) au format imprimé paraît à l'hiver 2017/2018, suivi de huit numéros jusqu'à l'automne 2020. Un hors-série paraît en janvier 2022 pour célébrer les dix ans d'existence du média[1].

Liste des numéros papiers[modifier | modifier le code]

Numéro Date Titre Description
n°0 Septembre 2017 Du zbeul dans la métropole[29] Retour sur la Loi Travail, 1994 : un autre printemps fou, chroniques de la ZAD, bolosser le FN : une tradition locale, la ville au service des riches, manifeste des luttes d'exilés, Grrrrls sur les féminicides, situation sociale au Vénézuela, pourquoi Macron ne finira pas son mandat, banderole game, culture, brèves, jeux...
n°1 Hiver 2018 Journal insolent et intelligent[30] Agitation sociale de l’automne 2017, dossier spécial sur la Métropole, dissection politique de Macron, interview d’un combattant au Rojava, jeux …
n°2 Février/mars 2018 Spécial Notre-Dame-des-Landes[31] Retour sur la victoire, histoire des luttes de territoire, témoignages, perspectives, créations anti-aéroport … à lire d’urgence! On se l’arrache déjà dans toutes les cours de récré.
n°3 Mais/juin 2018 Mai 68, ZAD et agitations[32] Numéro spécial sur Mai 68 et en particulier l’épisode de “la Commune de Nantes”, un reportage sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes au cœur des expulsions, des chroniques, des tags, des détournements, des brèves, des conseils lecture, des jeux !
n°4 Automne 2018 Nos désirs font désordre[33] Au menu de ce numéro d’automne, la parole de celles et ceux qu’on n’entend jamais : habitants des quartiers en révoltes, exilés en lutte, livreurs à vélo … Mais aussi des nouvelles de la fin du monde, du graffiti, du rire et des lectures.
n°5 Mai 2019 Spécial Gilets Jaunes[34] Au menu de la revue, des témoignages et des interviews, un voyage dans les villes les plus agitées de l’ouest, des analyses, des tags audacieux, des photos qui déboitent, des jeux …
n°6 Automne 2019 Avant la tempête[35] Numéro spécial violences d’état et affaire Steve
n°7 Mars 2020 Les mauvais jours finiront[36] Au menu : un dossier spécial sur la symphonie des luttes en cours : retraites, Gilets Jaunes, lycées … Des paroles de femmes contre les violences sexistes, l’interview d’un habitant de Bure visé par une « association de malfaiteurs », Nantes contre les caméras de surveillance, notre programmes pour les municipales. Et un maximum des banderoles, d’affiches, de tags et de détournements.
n°8 Automne 2020 Incubateur de résistances[37] Le numéro 8 de la revue Nantes Révoltée. Au menu : un dossier spécial sur le graffiti avec des archives uniques, une carte des luttes de l’Estuaire, les dangers du lacrymogène, une interview exclusive d’Antonin Bernanos sur la prison, les échos des luttes, des brèves, des jeux et des détournements…

Liste des numéros hors-séries papiers[modifier | modifier le code]

Date Titre Description
Hivers 2022 Contre Attaque - À l’assaut du ciel[38] 68 pages couleurs – couverture cartonnée – antifascisme, culture, révolution
Été 2022 Contre Attaque - Les oiseaux de la tempête qui s'annonce[39] 68 pages couleurs – couverture cartonnée – Technopolice, Nucléaire, Dissolutions, Art, Révolution…

Références[modifier | modifier le code]

Sources secondaires[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Contre Attaque, une nouvelle revue nantaise par l'équipe de Nantes Révoltée » [html], sur France 3 Pays de la Loire, (consulté le ).
  2. « Un site Internet pour Nantes Révoltée ! », sur Contre Attaque, (consulté le )
  3. « Retrouvez les archives de Contre Attaque », sur Contre Attaque, (consulté le )
  4. a b c et d « La menace d’une dissolution du collectif d’extrême gauche Nantes révoltée suscite controverses et frictions », Le Monde,‎ (lire en ligne [html], consulté le )
  5. Anne-Sophie Chazaud, Liberté d'inexpression: Des formes contemporaines de la censure, L'artilleur, (ISBN 978-2-8100-0949-7, lire en ligne), p. 109
  6. Vincent Brengarth et Jérôme Hourdeaux, Revendiquons le droit à la désobéissance, Fayard, (ISBN 978-2-213-71905-4, lire en ligne), p. 184
  7. a b et c Romain Badouard, Les Nouvelles lois du web: Modération et censure, Seuil, (ISBN 978-2-02-144897-9, lire en ligne), p. 16-17
  8. Loïc Le Clerc, « Dissolution du média Nantes révoltée : « Le gouvernement teste les limites de la liberté de la presse » », sur Regards (consulté le )
  9. « NANTES RÉVOLTÉE DEVIENT CONTRE ATTAQUE ! REJOIGNEZ-NOUS », sur Contre Attaque, (consulté le )
  10. Jean-François Martin, « Nantes révoltée : ce que dit une juriste », Ouest France,‎
  11. a b et c « Gérald Darmanin lance la procédure de dissolution du média d’extrême gauche Nantes révoltée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Philippe Corbou, « L’opposition de droite fustige la majorité », Presse Océan,‎
  13. Philippe Créhange, « À Nantes, l'ultra-gauche ouvre une crise politique », Le Télégramme,‎
  14. « A Nantes, une manifestation antifasciste déborde, un élu écologiste au cœur des critiques », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Incidents à Nantes: Darmanin demande la dissolution du groupe antifa «Nantes révoltée» », Libération,‎
  16. « Darmanin veut la peau de Nantes révoltée », L'Humanité,‎
  17. Reporterre, « « Nantes révoltée », et nous avec elle », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie (consulté le )
  18. « Pourquoi il faut soutenir Nantes Révoltée », sur La Quadrature du Net, (consulté le )
  19. « Syndicat National des Journalistes | Premier syndicat français de journalistes », sur www.snj.fr (consulté le )
  20. « Dissolution de « Nantes révoltée » : la Ligue des droits de l’Homme se mobilise », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  21. Marie Campistron, « Gérald Darmanin peut-il dissoudre le collectif et média «Nantes révoltée» ? », Aujourd'hui en France,‎
  22. Nantes Révoltée, « Contre la dissolution de Nantes Révoltée - Pour la liberté d'expression », sur Change.org (consulté le )
  23. « Dissolution de « Nantes révoltée » : la Ligue des droits de l'Homme réclame l'interruption du processus », Sud Ouest,‎ (lire en ligne [php])
  24. Fabien Granjon, Mobilisations numériques: Politiques du conflit et technologies médiatiques, Presses des Mines via OpenEdition, (ISBN 978-2-35671-491-6, lire en ligne), p. 87
  25. Laura Jarry, « Comment Nantes révoltée donne le ton des manifs », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  26. Vincent Coquaz, « Nantes révoltée: existe-t-il des précédents de dissolution de médias en France? », Libération,‎
  27. « Ce que l'on sait de « Nantes révoltée », le groupe d'extrême gauche que Darmanin veut dissoudre », L'Obs,‎
  28. Ulrike Lune Riboni, « Au-delà du « vidéo-activisme » : la politisation de la vidéo dans les luttes sociales contemporaines », Questions de communication, no 41,‎ , p. 49–62 (ISSN 1633-5961, DOI 10.4000/questionsdecommunication.28734, lire en ligne, consulté le )
  29. « N°0 – Du zbeul dans la métropole », sur Nantes Révoltée (consulté le )
  30. « N°1 – Journal insolent et intelligent », sur Nantes Révoltée (consulté le )
  31. « N°2 spécial Notre-Dame-des-Landes », sur Nantes Révoltée (consulté le )
  32. « N°3 – Mai 68, ZAD et agitations », sur Nantes Révoltée (consulté le )
  33. « N°4 – Nos désirs font désordre », sur Nantes Révoltée (consulté le )
  34. « N°5 – Spécial Gilets Jaunes », sur Nantes Révoltée (consulté le )
  35. « N°6 – Avant la tempête », sur Nantes Révoltée (consulté le )
  36. « N°7 – Les mauvais jours finiront », sur Nantes Révoltée (consulté le )
  37. « N°8 : incubateur de résistances », sur Nantes Révoltée (consulté le )
  38. « Revue Contre Attaque », sur Nantes Révoltée (consulté le )
  39. « Contre Attaque n°1 », sur Contre Attaque (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]